En battant son record personnel hier lors de la finale des championnats de France Elite à Angers, Phara Anacharsis s’est qualifiée pour les championnats d’Europe d’Helsinki, et s’est approchée des minima olympiques sur 400m haies. Elle refuse pourtant de se fixer comme objectif ce chrono qui lui permettrait d’aller à Londres.

Phara, vous venez de passer pour la première fois sous les 56’’, après trois saisons autour de 56’’50. Qu’est ce qui a changé cette année ?
Phara Anacharsis : Cela faisait plusieurs années, depuis que j’ai commencé les haies en 2007 en fait, que je me disais que le chrono pouvait descendre, parce que ce que je faisais à l’entraînement me l’indiquait. Mais peut-être que les Jeux Olympiques et les championnats d’Europe dans la même saison m’ont apporté un supplément de motivation.

Vous êtes passée du 400m plat au 400m haies il y a cinq ans, êtes-vous arrivée à maturité sur cette distance ?
Non, pas du tout. Je ne suis pas encore à maturité, j’ai encore beaucoup à apprendre sur les haies, autant sur la technique que sur la confiance. Par exemple, l’an passé, j’ai beaucoup refusé les obstacles. Début 2012, j’ai travaillé avec Renaud Longuèvre (NDLR : le coach de Ladji Doucouré, entre autres) sur les bases, et j’ai beaucoup appris à ses côtés. J’ai fait des choses que je n’avais jamais faites.

Vous n’êtes plus très loin des minima olympiques, fixés à 55’’30…
Je ne veux pas me focaliser là-dessus. J’y pensais beaucoup lors mes premières courses cette saison, et ça ne voulait pas venir. Alors je ne veux pas me fixer d’objectif chronométrique, mais j’espère faire descendre le chrono dans les semaines à venir. A priori, ces minima, je les ai dans les jambes.

Quels souvenirs avez-vous de vos premiers championnats d’Europe, à Göteborg en 2006 sur 400m ?
C’étaient mes premiers championnats en individuel, j’étais jeune en plus. Bon, ça ne veut pas dire qu’aujourd’hui je suis vieille ! (rires) C’était flippant ! Je pense avoir plus d’expérience désormais  pour évacuer la pression.

Pourquoi avoir décidé d’ajouter des obstacles à votre programme il y a cinq ans ?
Ce n’est pas que je ne m’amusais plus, mais j’avais besoin de changement. Et puis, c’était assez ouvert à l’époque au niveau français. Comme j’avais déjà fait un peu de haies à l’école quand j’étais plus jeune, c’était resté gravé. Je suis alors allée voir mon entraîneur pour lui demander de me faire passer des obstacles.

Vous n’avez pas de regrets d’avoir abandonné le tour de piste plat ?
Pas de regrets, mais je ne vais pas vous mentir, cela me manque un peu ! Il n’est pas impossible que l’on me revoie un jour sur 400 plat... Et puis le plat est une bonne préparation pour les haies.

Propos receuillis par Etienne Nappey pour athle.fr

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