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Kevin Mayer fait l’impasse sur 2025

16 Juillet 2025 - Par Etienne Nappey

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Kevin Mayer fait l’impasse sur 2025

Toujours en délicatesse avec le muscle semi-membraneux de sa jambe gauche, qui l’avait privé des Jeux de Paris l’an passé, Kevin Mayer a décidé de tirer un trait sur la saison estivale 2025, afin de concentrer ses forces sur sa rééducation en vue d’un retour à son meilleur niveau en 2026.

« Ma saison 2025 sera blanche. » Kevin Mayer n’a pas tourné autour du pot au moment d’évoquer son actualité, ce mercredi matin lors d’une conférence de presse en ligne. « L’insertion haute du semi-membraneux de ma jambe gauche m’a gênée dès les Mondiaux de Budapest en 2023, et a fini par péter lors du meeting de Paris l’été dernier. L’insertion s’est détachée à 95%. Le tendon est désormais très bien raccroché, mieux qu’espéré grâce à une très forte rééducation. J’ai récupéré toutes les amplitudes nécessaires pour faire du sport de haut niveau », a-t-il détaillé avec la précision d’un professionnel.

Le hic, c’est que le processus de cicatrisation a fait augmenter la taille de son tendon, et qu’une fibrose s’est créée à l’endroit où passe le nerf sciatique, qui s’en trouve irrité. « Je le sens quand je suis assis, mais sans douleur. C’est une blessure presque fantôme, comme un grain de sable. On ne la sent pas toujours, mais ça crée des problèmes sur toute la chaîne postérieure gauche », synthétise-t-il. S’il peut jouer au golf, au basket ou au beach volley avec ses potes, le recordman du monde ne peut pas « pratiquer l’athlé à haute intensité sur du sprint ou des haies ».

Fidèle à sa philosophie de tout tenter en « farfouillant dans son corps pour trouver les solutions avant de se résoudre à une opération », Mayer n’envisage de passer sur le billard qu’en « ultime recours ». Il sait donc qu’il doit s’armer de patience, prendre le temps de se livrer à des « exercices spécifiques » pour résoudre le problème, et accepter de « laisser-aller pour ne pas exploser mentalement. J’ai pris le parti de prendre mon temps. Je n’ai pas de doute sur le fait que ça va guérir. C’est la plus grosse blessure de ma carrière, mais avec la passion que j’ai pour l’athlé, ce n’est qu’une question de temps. Je ne sais pas combien de temps ça va prendre, mais je n’ai jamais envisagé de prendre ma retraite. J’en une confiance totale en ce que je fais. Mon expérience et mon autodiscipline sont mes meilleures alliées. »

Le Montpelliérain ne retrouvera donc pas le stade national de Tokyo, où il avait conquis la médaille d’argent des Jeux de 2021, pour les championnats du monde 2025 au mois de septembre, mais croit fermement « être médaillable aux Jeux de Los Angeles en 2028, en pleine possession de mes moyens ». A 33 ans, il ne voit l’âge que comme « un mindset » (un état d’esprit, en anglais) : « Je ne crois pas que mon corps vieillisse tant que ça, car j’en prends grand soin. Mes données physiques sont bonnes, grâce à ma préparation physique. » Malgré ce « casse-tête pas possible » que lui occasionne sa jambe gauche « depuis dix ans », Kevin Mayer garde une foi inébranlable en sa capacité à revenir une nouvelle fois au plus haut niveau. « J’en ai encore très envie, et je sais que j’en suis capable », conclut-il.