Equipe de France / Présentation
10 Septembre 2025 - Par Florian Gaudin-Winer
Mise à jour : 11 Septembre 2025 (09h43)
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Quatre steepleurs et trois spécialistes du 5000 m, dont l’un double avec le 10 000 m, sont attendus dans le Stade national de Tokyo, qui accueille les championnats du monde à partir de samedi. Athle.fr vous propose chaque jour, durant la semaine menant à l’évènement, un focus sur les Bleus engagés, épreuve par épreuve.
Séries le 15 septembre à 3h30, Finale le 17 septembre à 14h57
Pour son cinquième grand championnat chez les seniors, Flavie Renouard va tenter de rallier pour la première fois la finale. Ce serait un beau cadeau d’anniversaire pour la steepleuse du Caen AC, qui a fêté son quart de siècle ce mercredi. Elle a, pour l’instant, réalisé la saison la plus solide de sa carrière, avec un record personnel abaissé à 9’17’’27 à Oordegem (Belgique) le 9 août malgré deux kilomètres en solitaire, sa dernière course avant Tokyo, et une deuxième place sur les talons d’Alice Finot, il est vrai diminuée par une blessure au mollet et forfait pour ces Mondiaux, lors des championnats de France Elite à Talence. Très bonne finisseuse, la Normande entraînée par son père, Alain, a une belle carte à jouer dans une course tactique, comme les séries des Mondiaux peuvent parfois en proposer. Elle devra, pour cela, ne pas trop souffrir de la chaleur humide attendue, alors que les conditions météo estivales extrêmes lui ont parfois joué des tours.
Séries le 13 septembre à 11h05, Finale le 15 septembre à 14h55
Il y a deux ans, à Budapest, aucun Tricolore ne s’était qualifié en finale du 3000 m steeple masculin. Une anomalie puisque, depuis 1999, au moins un Français avait toujours passé le cap des séries, avec Mahiedine Mekhissi et Bouabdellah Tahri en figures de proue. L’édition 2025 offre l’occasion aux Bleus de renouer avec leur glorieux passé, même si la partie ne s’annonce pas facile. Champion de France Elite pour la seconde année consécutive, Nicolas-Marie Daru a réalisé une saison particulièrement complète. Le sociétaire de l’AL Echirolles a franchi un vrai cap avec plusieurs places d’honneur en Diamond League, dont le 5e rang en finale à Zurich (Suisse) fin août, et avait dès le printemps claqué un nouveau temps de référence en 8’10’’69.
Seizième temps des engagés, l’élève de François Chiron est suivi, sur une liste dominée par l’insubmersible Marocain Soufiane el-Bakkali (8’00’’70), par ses deux compatriotes, Louis Gilavert (Pays de Fontainebleau Athlé) et Djilali Bedrani (SATUC Toulouse Athlé). Le premier, après avoir tenté de se qualifier pour Tokyo sur 1500 m, sans réussite mais avec de gros progrès à la clé (3’32’’25), a tout joué sur un one shot à Oordegem et a été récompensé par un record personnel amélioré de près de deux secondes, en 8’11’’49. Le second a, lui, claqué le 5e meilleur chrono de sa carrière fin mai, à Rabat, en 8’11’’52. Il n’était plus allé aussi vite depuis quatre ans.
Séries le 19 septembre à 13h00, Finale le 21 septembre à 12h47
Ismaïl Sghir est le seul Français à avoir réussi à intégrer le top 8 aux Mondiaux (5e en 2001), depuis la première édition en 1987. Jimmy Gressier n’est pas passé loin de l’imiter il y a deux ans à Budapest (9e). Mais le demi-fondeur du Boulogne-sur-Mer AC vise désormais plus haut. Au-delà de son record de France abaissé à 12’51’’59 lors du meeting de Paris, et de sa 2e place à Monaco début juillet en 12’53’’36, il a frappé un énorme coup sur 3000 m en finale de la Diamond League à Zurich fin août. En décrochant la plus belle victoire de sa carrière grâce à une dernière ligne droite de folie en conclusion d’une course tactique (7’36’’78). De quoi lui ouvrir de nouvelles perspectives et même se prendre à rêver, malgré la concurrence des Kényans et Ethiopiens, auxquels il faut ajouter le Norvégien Jakob Ingebrigtsen et les Américains.
L’excellente santé du fond hexagonal se matérialise avec également les présences de Yann Schrub (AS Sarreguemines Arrondissements) et Etienne Daguinos (US Talence), deux autres des grands animateurs d’une finale explosive des France Elite remportée par le médecin mosellan de 29 ans. Tacticien et finisseur hors pair, ce dernier est descendu cet été pour la première fois sous la barrière des treize minutes, avec ses 12’56’’57 lors du meeting de Paris, et s’est ainsi prouvé qu’il avait aussi son mot à dire dans les courses au train. Quant à Etienne Daguinos, il progresse à pas de géant, du haut de ses 25 ans. Avec un temps de référence qui a volé en éclats de quasi 20 secondes en 2025, grâce à deux chronos sous les 13 minutes : 12’57’’49 à Paris fin juin, puis 12’55’’76 à Monaco début juillet. Pour son premier grand championnat à l’échelle planétaire, il n’aura rien à perdre.
Finale le 14 septembre à 14h30
Le fond mondial est ultra concurrentiel, comme l’avait bien illustré le 10 000 m des Jeux olympiques de Paris l’an dernier. Même en explosant le record de France en 26’58’’67 au Stade de France, Jimmy Gressier avait dû se contenter de la 13e place après une course pleine de panache. Loin d’être découragé, le fondeur de 28 ans a ajouté à son programme japonais cette distance, dont la finale se tiendra le 14 septembre, cinq jours avant les séries du 5 000 m. Si l’élève d’Adrien Taouji ne s’est pas aligné sur les 25 tours de piste cette année, ses progrès sur 10 km (27’07’’) et semi (59’’45 lors de son titre continental à Louvain en solitaire) laissent penser qu’il a encore gagné en caisse. Et comme sur 5000 m, s’il est présent au moment de l’emballage final, ses adversaires ont toutes les raisons de se méfier.