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Equipe de France / Compte-rendu

Mondiaux de Tokyo : Collet, Daru et Lavillenie irréprochables finalistes

15 Septembre 2025 - Par Etienne Nappey

Mise à jour : 16 Septembre 2025 (17h52)

Photos : © P. Millereau - S. Kempinaire / KMSP

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Mondiaux de Tokyo : Collet, Daru et Lavillenie irréprochables finalistes

Respectivement cinquième et huitième d’une finale de la perche mémorable, Thibaut Collet et Renaud Lavillenie ont tout tenté pour se hisser sur le podium, qui s’est joué à 5,95 m. Nicolas-Marie Daru a pris une belle septième place sur 3000 m steeple, après une course tactique pleine de rebondissements.

Le temps fort

Une finale complètement perchée

A force d’user de superlatifs pour qualifier les concours de perche masculine des dix dernières années, les mots en perdent leur valeur et leur saveur. Comment traduire, malgré ce constat, la qualité du spectacle proposé par les perchistes ce lundi soir au Stade National de Tokyo, si ce n’est en rappelant deux chiffres majeurs ? Mondo Duplantis a battu son quatorzième record du monde, pour le porter à 6,30 m à sa troisième tentative, et sept athlètes ont franchi au moins 5,90 m, du jamais vu. Thibaut Collet fait partie des « happy few », le Grenoblois ayant réussi cette marque pour la première fois cette saison, au meilleur des moments. Cela n’a malheureusement pas suffi pour lui ouvrir l’accès au podium, puisque l’Australien Marshall a passé 5,95 m et le Grec Karalis 6 m. « Je termine à la même place qu’il y a deux ans à Budapest, mais c’est bien plus frustrant cette fois, expliquait-il en sortant du sautoir. 5,90 m est une barre qui a souvent suffi pour décrocher une médaille, y compris aux Jeux l’an passé, mais il y a une sacrée génération autour de moi. Il faut l’accepter et bosser pour y parvenir un jour. Je sens que des verrous sont en train de sauter progressivement. Ce sera peut-être bientôt mon tour… »

Malgré un tendon dans un « état catastrophique » à la sortie du concours de qualification, Renaud Lavillenie a usé de sa malice et de son expérience, du haut de ses bientôt 39 printemps, pour obtenir une place de finaliste (8e). A la faveur d’un échauffement minimal, il a retardé au maximum son début de concours, et a fait frissonner son clan en domptant 5,75 m dès son premier essai. Il a ensuite buté sans rougir sur 5,90 m (une fois) puis 5,95 m (deux fois) dans sa tentative de remake de la victoire de l’Australien Steve Hooker, à cloche-pied ou presque, en 2009. « Je savais que c’est ce que j’avais à faire, et je ne suis pas loin de le réussir. Il y a deux façons de voir la chose, je préfère le prendre de façon positive en me disant que j’ai réussi à m’offrir une place dans les huit malgré tout, deux ans après une opération où personne ne savait si je retrouverais un tel niveau », se remémorait-il, tout en promettant qu’il n’arrêterait « pas là-dessus, c’est sûr ». Leur compère Ethan Cormont s’est classé onzième avec 5,55 m, après avoir manqué par trois fois 5,75 m, expliquant avoir manqué de repères à haute altitude au terme d’une saison passée à courir après la forme.

La Perf'

Solide comme Daru

Pour son premier championnat à l'échelle planétaire, Nicolas-Marie Daru a trouvé le chemin pour se propulser jusque dans le top 8 de son épreuve (septième en 8’35’’77. Il est le sixième Français de l’histoire à y parvenir, après Joseph Mahmoud, Bouabdellah Tahri, Mahiedine Mekhissi-Benabbad, Yoann Kowal et Djilali Bedrani. « Je suis à la fois extrêmement fier de ma finale, parce que j’aurais signé des deux mains pour ce résultat il y a une semaine, et un peu frustré, car je suis hyper proche du podium », réfléchissait l’ancien commando isérois. S’il avait imaginé tenter sa chance à 500 m du but, surtout après un début de course d’une lenteur rarement vue à ce niveau, il s’est fait surprendre par l’attaque brutale de l’Américain Daniel Michalski à deux tours de l’arrivée.

« Je n’ai pas fait de grosses erreurs tactiques. J’ai pensé répondre immédiatement, puis j’ai vu Girma (le recordman du monde) faire l’effort. Je n’ai pas encore la vitesse des très grands, même si je compense un peu avec la technique de franchissement. Je sais ce qu’il me reste à travailler. » A trente-cinq ans, celui qui s’est mis à la piste sur le tard a toujours faim de progression et de haut niveau. « C’est ma première finale, j’aurais aimé être sur le podium voire même gagner, comme Jimmy (Gressier) nous a montré la voie, parce qu’on ne sait jamais quand la prochaine opportunité se présentera. Mais j’espère qu’il y en aura d’autres, je m’y vois déjà. »

Le chiffre

3/3

Les trois Bleus engagés en séries du 110 m haies ont rempli leur contrat en ralliant les demi-finales, ce lundi au Japon. Premier en action, Sasha Zhoya a dû composer avec un corps grinçant de toutes parts pour se classer troisième de la première série, en 13’’43. « Je suis dans le kiff, parce qu’on s’entraîne toute l’année pour les compétitions comme les Mondiaux. Mais je dois être raisonnable, et si je veux être en mesure de courir l’an prochain, je ne sais pas s’il est possible de me présenter au départ demain », expliquait-il avec franchise. Wilhem Belocian a fait bonne impression en prenant la deuxième place de la course suivante, dans le très bon chrono de 13’’27, le même que le vainqueur Jason Joseph. « C’est une bonne entrée en matière, même si je crois que j’ai défoncé une haie. Je n’ai pas de pression, elle est sur les autres, et c’est une situation que j’aime bien. Je vais faire mon chemin », prophétisait le Guadeloupéen. Just Kwaou-Mathey a complété le tir groupé grâce à sa deuxième place dans la troisième série, acquise en 13’’25, cinq centièmes derrière le Jamaïcain Orlando Bennett. « J’aurais aimé faire un peu mieux, à savoir gagner la course et un meilleur chrono, mais je me suis fait un peu surprendre par la chaleur. Mais je vois que tous les gars sont dans ces eaux-là, ça veut dire qu’il y aura une belle bataille au prochain tour », confiait l’Ebroïcien.

Et aussi

Mornet n’avait plus de jus

Romain Mornet a vite senti, avant même le départ de sa demi-finale du 1500 m, fort relevée au demeurant, qu’il n’avait « pas les mêmes jambes qu’en séries ». Le Vendéen s’est tout de même appliqué à jouer sa carte, en se plaçant prudemment, mais il n’a jamais pu remonter ses concurrents, emmenés sur un tempo virevoltant par le tenant du titre Josh Kerr. Il a achevé son parcours sur une onzième place, en 3’36’’35. Sacha Alessandrini n’a rien pu faire non plus lors de sa demie du 100 m haies, pas aidée par un faux appui au départ. La Niçoise, contrainte à courir après ses adversaires autant que le chrono, a terminé en 13’’08, à la septième place.

Engagés en qualifications de la longueur, Tom Campagne et Erwan Konaté n’ont pas trouvé la bonne carburation. Le champion de France a « donné tout ce qu’il y avait dans les jambes », sans comprendre pourquoi il n’avait pas pu dépasser ses 7,82 m de son saut initial. Pénalisé par deux premiers essais mordus, le champion d’Europe U23 a dû assurer plus que de raison à son ultime passage, conclu par une mesure de 7,87 m. « Je n'ai pas d’excuse, j’ai failli et je suis très déçu de moi-même », soupirait-il peu de temps après. Il fallait bondir à 7,98 m pour passer le cut.