numéro 451 - Juin 2002
Face à Face : Saut à la Perche - Deux écoles
Georges Martin, adjoint d’Alain Donias, commente les styles respectifs de l’Ukrainien Sergueï Bubka et de Romain Mesnil. « Les techniques de Mesnil et de Bubka renvoient à deux écoles différentes de la perche : l’école française, dont l’un des symboles fut Thierry Vigneron dans les années 80, et l’école de l’époque soviétique. Bubka se caractérise par sa puissance et sa force, herculéenne, qui lui permettait de prendre des perches énormes. Il était capable de fournir de grosses quantité de travail à l’entraînement, en courant par exemple un 100 m en portant 20 kg à bout de bras, et allait plus vite que bien des sprinters sur 30 m. Ceci étant, la principale différence entre les écoles russe et française se situe dans l’intention de course : au moment de l’impulsion, les Russes cherchent tous à « passer » sur l’appui comme s’ils voulaient continuer à courir. En France, on passe sur l’appui en montant, en donnant une impulsion. Romain, par exemple, recherche avant tout une vitesse ascensionnelle, ce qui signifie qu’il présente sa perche plus tard de façon à lui donner de la vitesse vers le haut. Les perchistes comme Bubka, eux, présentent au contraire leur perche très tôt, ce qui permet d’éviter la faute que font parfois les Français, qui consiste à vouloir trop préparer l’impulsion. On peut également noter que l’écart de bras est plus petit chez Bubka, ce qui permet de moins dénaturer l’ensemble perchiste - perche. L’avantage des sauteurs français, qui ont un écart de bras plus grand sur la perche : ils ont une vraie action du bras gauche (pour un droitier), ce bras gauche qui permet de fléchir la perche. Ce petit écart qu’on peut observer chez les Russes est un prolongement de la technique en vogue à l’époque où les perches étaient en métal, et donc beaucoup moins flexibles. Quand, au Racing, nous avons vu arriver la fibre de verre, nous nous sommes dit qu’il y avait là une évolution intéressante. Les perchistes comme Vigneron ou Tracanelli ont apporté leur touche personnelle en augmentant l’écart de bras, et en ayant une action plus volontaire, moins subie. C’est la base de la spécificité de l’école technique française. Recueilli par Cyril Pocréaux
L’exercice de base à répéter souvent à l’entraînement ? Des franchissements sur intervalles réduits, avec beaucoup de vitesse gestuelle. | ||||
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