Résumé du Samedi 23 Août

Barber aperçoit déjà le podium

Mais la délégation tricolore aperçoit déjà l’ombre de sa première médaille. Après quatre des sept épreuves de l’heptathlon, Eunice Barber s’est installée solidement à la deuxième place du classement. Avec un total provisoire de 3949 points, elle s’est approchée de très près de son résultat aux championnats du monde en 1999, lorsqu’elle avait remporté le titre (3994 points). La journée l’a même vue battre son record personnel au 200 m, en 23’’92.

Seul ennui, mais de taille, pour Eunice Barber : la présence dans le stade de la jeune Suédoise Carolina Klüft, 22 ans, championne d’Europe l’an passé à Munich. En pleine possession de ses moyens, survoltée par l’enjeu et visiblement sans angoisse, la Scandinave a survolé les débats : quatre records personnels en quatre épreuves, avec notamment un gain de près d’un mètre au poids. Résultat : une avance de 194 points pour Klüft sur Barber. Un monde.

Eunice Barber n’a pas démérité. Déçue par son 100 m haies (13’’05), elle s’est joliment rattrapée en hauteur (1,91 m), avant d’assurer un bon lancer du poids (12’97 m), puis repousser ses limites au 200 m. Il lui sera difficile de refaire son handicap grâce aux trois dernières épreuves, dimanche. « Mais je dois rester concentrée sur mon propre heptathlon, sans m’occuper du reste, tout peut encore arriver », a expliqué Eunice.

A l’image de Barber, l’équipe de France n’a pas trébuché au moment d’entrer de plain-pied dans les championnats du monde. Les Bleus ont souvent été à l’heure, parfois surpris, rarement déçu. La machine est bien lancée. Et les promesses nombreuses. Christine Arron, par exemple. Visiblement très à l’aise, elle a passé sans angoisse l’obstacle des deux premiers tours du 100 m : une victoire tranquille en série (11’’15), le matin, puis une deuxième place en début de soirée en quart de finale (11’’08), dans le même temps que l’Ukrainienne Zhanna Block. Seul bémol : une tendance à se relever trop tôt au départ. « Il va falloir régler cela avant demain », a prévenu Guy Ontanon, son entraîneur, en quittant le Stade de France.

Mehdi Baala et Fouad Chouki ont, eux aussi, passé avec aisance le cap du premier tour du 1500 m. Sans souci pour le premier, 2ème en 3’47’’26 d’une série avalée au ralenti, moins aisément pour le second, sixième de la troisième course (3’41’’67), la plus rapide de la soirée. Mais, bonne nouvelle, Fouad Chouki a assuré n’avoir ressenti aucune douleur. « Je suis dans l’allure, j’irai jusqu’au bout », a promis le nouveau recordman de France.

Porté par un public prêt à donner de la voix à la seule vue d’un maillot bleu, les Français ont su se montrer à la hauteur de l’événement. Mélina Robert-Michon, par exemple, a assuré sa place en finale du disque dès son deuxième essai (60,47 m). Nicolas Figère, lui, n’a pas atteint la limite de qualification (78 m), mais sa dixième place, avec un jet à 76,79 m, lui a ouvert les portes de la finale. Sur 400 m, Leslie Djhone et Marc Raquil ne sont pas tombés dans le piège des séries, malgré des couloirs peu favorable (le 8 pour Djhone, la corde pour Raquil). Le premier devance le second d’un centième, au classement cumulé des sept courses de ce premier tour (45’’48 et 45’’49). Et tous deux rêvent déjà de se retrouver en finale. Qualification, également, pour Marie Poissonnier à la perche (4,35 m), et Bouabdellah Tahri au 3000 m steeple, impressionnant d’aisance dans la troisième série (2ème en 8’19’’44).

Déception, en revanche, pour Christophe Epalle au marteau (72,82 m), Vanessa Boslak à la perche (4,15 m), Julien Kapek au triple saut (premier éliminé des qualifications, avec 16,62 m), et Vincent Le Dauphin au 3000 m steeple (11ème de sa série en 8’36’’42). Pour eux, les Mondiaux 2003 sont malheureusement déjà terminés.

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