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Le coin du technicien - Samedi 23 Août

Chaque jour, un spécialiste décrypte techniquement le déroulement d’une finale. Aujourd’hui, celle du poids (qui avait lieu samedi à 19h25) avec Michel Tranchant, entraîneur national de la discipline.

La translation remporte une manche

“ La première observation que l’on peut faire est que cette finale n’a pas dérogé à la règle : comme lors de chaque grand championnat, certains favoris n’ont pas passé le cap des qualifications, car celles-ci se déroulent très tôt le matin – 8h30 aujourd’hui. C’est le cas, cette fois, du Sud-Africain Robberts Janus ou de l’Espagnol Manuel Martinez. Il faut dire que lancer aussi tôt n’a rien d’évident. Il faut accepter, pendant deux semaines, de se lever à 4h00 du matin et de s’entraîner à l’heure de la compétition.

Quant à cette finale qui a vu la victoire du Bélarus Andrei Mikhnevich, on peut dire qu’on est toujours partagé entre rotation et translation chez les concurrents. Le premier et le troisième lancent en translation. Les Américains, adeptes de la rotation, ont connu un certain échec, même si Nelson a terminé second, à 1,40 m toutefois de son record. Je crois qu’ils ont eu du mal à s’adapter au décalage horaire et aux conditions du jour : ils étaient précipités dans leurs gestes, nerveux, beaucoup moins relâchés que quand ils lancent à domicile. Ils allaient vite sans garder le timing du lancer du poids, qui est essentiel dans cette discipline. La rotation, d’une manière générale, est plus aléatoire que la translation. Elle combine davantage d’éléments techniques.

Le vainqueur, Mikhnevich, n’a vraiment pas volé sa victoire. Avec 21,69 m, il bat son record personnel de trois centimètres, ce qui est extrêmement rare dans un grand championnat. La preuve qu’il était bien préparé. Il fut également très régulier autour des 21,50 m. Sur le plan technique, sa qualité principale est l’amplitude. C’est cette amplitude qui permet aux lanceurs en translation de rivaliser avec ceux qui ont choisi la rotation, qui donnent eux de l’amplitude à leur mouvement avec le bas de leur corps. La rotation, de fait, est surtout intéressante pour les petits et moyens gabarits, dont le centre de gravité est plus proche du sol. Mikhnevich, lui, est particulièrement grand, mais utilise très bien son incroyable amplitude. Malgré sa grande taille, on peut aussi dire qu’il donne un bon rythme à son lancer.

Est-ce que sa victoire signifie qu’on se dirige à nouveau vers des grands et gros gabarits dans le poids ? C’est en tout cas une tendance qui semble se confirmer au vu de ces championnats. Mikhnevich, lui-même, était beaucoup plus fin au début de sa carrière… Mais d’une manière générale, il y a toujours de la place pour les deux techniques, en rotation et en translation. Et on s’aperçoit que de plus en plus de pays forment leurs athlètes aux deux méthodes. ”

 

 











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