La Chronique du Mercredi 27 Août

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Chaque jour, un athlète de l’équipe de France vous fait vivre les Championnats du Monde de l’intérieur. Aujourd’hui, le marathonien Driss El Hilmer. |
« Je suis arrivé à Marcoussis le 18 août. Ma première démarche fut d’aller chercher mon accréditation. Depuis, je n’ai pas bougé du centre national du rugby. C’est un lieu magnifique, très propice à la préparation d’un grand championnat. Les conditions sont excellentes. En plus, j’ai la chance d’avoir une chambre pour moi tout seul. Au départ, je partageais ma piaule avec Ismaïl Sghyr mais, depuis qu’il a rallié le village des athlètes à la Cité universitaire, je suis seul dans la chambre. Comme un pacha. Le programme de mes journées est assez simple : je dors, je mange, je m’entraîne et je me repose. L’objectif est de faire un peu de jus. J’ai aussi regardé toutes les courses à la télévision. J’ai bien apprécié le 3000 m steeple mais c’est dommage pour Bob Tahri : j’aurais bien aimé qu’il accroche l’Espagnol pour s’emparer de la médaille de bronze. Cela s’est joué à pas grand-chose en vérité. »
« Je suis serein. Le marathon aura lieu samedi après-midi et je pense avoir mis toutes les chances de mon côté. Seul inconnue : je n’ai jamais couru un marathon en début d’après-midi. Mais peu importe. Cette course, c’est l’objectif prioritaire de ma saison. Et je ne veux pas jouer les modestes : mon rêve est de gagner. J’ai déjà refait mille fois la course dans ma tête. Vu que le parcours est difficile et vallonné, je pense que l’or se gagnera entre 2h10’ et 2h12’. C’est tout à fait dans mes cordes. Comme d’habitude, je n’ai pas reconnu le parcours car je n’ai pas envie de stresser. C’est curieux mais c’est ainsi : je ne reconnais jamais les parcours. C’est ma méthode. Je l’assume et j’ai prouvé qu’elle fonctionnait puisque j’ai encore amélioré mon chrono cette année au marathon de Paris en réalisant 2h06’48’’. En plus, j’ai une petite revanche à prendre. Certaines personnes ne croient pas en moi et j’ai envie de leur prouver que je suis aussi capable de faire de belles choses. »

« Comme d’habitude, il faudra que je me méfie des Kenyans et de l’Ethiopien Abera. Je n’ai pas vraiment établi de stratégie de course mais je pense qu’il faudra temporiser. Au marathon de Paris, cette année, j’ai placé deux accélérations au 35e et 39e kilomètres mais je ne recommencerai pas cette erreur. Je suivrais les meneurs pour les coller le plus longtemps possible. En tout cas, moi, je ne prendrai pas l’initiative trop tôt. Il y aura suffisamment de volontaires pour ça ! Mes jambes sont là. Ma tête est solide. Si je l’emporte, je pense que ma carrière prendra une autre dimension financière et médiatique. Mais, pour l’instant, je veux rester concentré. » |