Résumé du Jeudi 28 Août
Montebrun, une médaille pour entrer dans l’histoire

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Manuela Montebrun n’avait encore pas connu la défaite, dans un concours de lancer du marteau, depuis le début de la saison. Elle y a goûté au plus mauvais moment, en finale mondiale, dans un Stade de France plein comme un œuf et prêt à la porter de la voix et du geste. |
Mais il est des échecs plus difficiles à vivre que celui vécu par la Française pendant cette soirée d’athlétisme. Manuela Montebrun n’a pas décroché le titre mondial. Mais sa troisième place mérite des gerbes de respect et une totale admiration. Elle permet aussi, au passage, à l’équipe de France de réaliser dores et déjà, au sixième jour des épreuves, son meilleur résultat collectif aux championnats du monde. |
Rien n’a été facile, pour la Lavalloise, dans ce concours sans fausse note, le plus relevé de tous les temps. Anxieuse et contractée, elle a passé les trois premiers essais à essayer d’oublier l’ambiance, l’enjeu, et les cris de la foule. A sa quatrième tentative, son corps a semblé enfin retrouver les bons automatismes. L’engin est retombé à 70,92 m. Assez loin pour la ramener sur le podium, mais pas suffisamment pour inquiéter la Cubaine Yipsi Moreno, la gagnante du jour (73,33 m). Ses deux derniers essais n’ont pas bousculé l’ordre établi. Manuela Montebrun s’offre tout à la fois une médaille de bronze et une tranche d’histoire, en devenant la première athlète française à monter sur un podium mondial dans une épreuve de lancers. « Je ne suis pas déçue, glisse-t-elle dans un sourire. J’avais toujours fait de Yipsi Moreno ma favorite. En montant sur le podium, je confirme mes progrès et mes résultats passés ».
Une médaille au 200 m, Muriel Hurtis y croyait un peu plus fort chaque jour, depuis le début des championnats du monde. Sa série avait été convaincante (22’’51), puis sa ½ finale solide et prometteuse (22’’41). Placée au couloir 4, avec Keeli White en point de mire, l’élève de Guy Ontanon semblait posséder toutes les cartes pour se glisser vers le podium. Elle y croyait. Le public du Stade de France y croyait peut-être plus encore qu’elle-même, jusqu’à scander son prénom en tapant dans ses mains. Mais la course a rapidement renvoyé par le fond ses rêves de médaille. Encore troisième à mi-ligne droite, Muriel Hurtis n’a pas pu résister au retour de la Russe Anastasia Kapachinskaia. Elle termine quatrième, en 22’’59, moins vite qu’en série et en ½ finale. Et loin de l’Américaine Kelli White, auteur d’un doublé 100/200 m pour sa huitième course des Mondiaux.

Quatre jours ont passé depuis sa médaille d’argent de l’heptathlon. Un délai semble-t-il suffisant à Eunice Barber pour se remettre de ses efforts, ranger avec soin son lot fourni d’émotions, puis se dessiner un profil de sauteuse en longueur. Engagée dans le concours B des qualifications, la Française s’est présentée sur la piste, concentrée et silencieuse. En bout de course d’élan, elle est retombée à 6,78 m, treize centimètres plus loin que la limite d’entrée en finale. Et la meilleure performance des deux concours. Un saut, un seul, le minimum pour continuer sa route et croire à un deuxième podium. « L’idéal, dit-elle. Je voulais faire un bon saut dès le début pour rester fraîche. J’aimerais maintenant repartir avec une autre médaille ».
Pour Ladji Doucouré, la soirée n’a pas été beaucoup turbulente. Dans la cinquième et dernière course du premier tour du 110 m haies, le jeune Français a longtemps tenu tête à l’Américain Chris Phillips. Il a cédé sur la fin. Deuxième, il reviendra vendredi soir, pour les ½ finales. Mais il peut déjà voir plus loin que ce prochain obstacle. Avec 13’’31, Ladji Doucouré réalise le deuxième temps des séries, derrière les 13’’26 de Chris Phillips. Et il compte déjà un adversaire de moins, le Letton Olijars, éliminé dès ce tour initial. « Techniquement, ce n’est pas terrible, dit-il. J’ai un problème avec ma jambe de retour, j’ai l’impression de voler au-dessus de la haie. Il va falloir être plus rasant. Mais j’y crois ».
Sur 800 m, Florent Lacasse a joliment lancé la manœuvre. Il s’est offert un succès facile dans la première série (1’47’’21), grâce à un sens tactique digne d’un vieux sage des pistes. Sa dernière ligne droite à été un modèle de maîtrise. Mais la suite des séries a changé le sourire en grimace. Jimmy Lomba a cédé sur la fin, dans la septième course (6ème en 1’48’’15). Pire : Nicolas Aïssat a chuté dans le premier tour de sa série. Il s’en est relevé comme dans un cauchemar, avant de couper son effort à l’attaque du deuxième tour, pour s’effondre sur la piste, le visage baigné de larmes.

Pour Sarah Walter, les championnats du monde sont déjà terminés. Ils ont duré trois essais. Le temps de réaliser que la finale du lancer du javelot n’était pas encre à sa portée. L’Alsacienne n’a été que l’ombre d’elle-même, se contentant d’une place de 22ème, avec 54,31 m, à plus de huit mètres de son record personnel.
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