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Le coin du technicien - Dimanche 24 Août
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Chaque jour, un spécialiste décrypte techniquement le déroulement d’une finale. Aujourd’hui, celle du 10.000 m masculin (qui avait lieu dimanche à 19h00) avec Jean-François Pontier, coordonnateur du demi-fond français. |
Les Ethiopiens étaient imbattables
« On peut dire qu’il y a deux courses distinctes dans cette finale du 10.000 m : celle des Ethiopiens, et celles de tous les autres. Quand on voit le premier Kenyan, Korir, lever les bras en prenant la cinquième place, on réalise que les trois Ethiopiens étaient imbattables. Ils ont fait une course d’équipe, avec une tactique simple : mener le train pour se retrouver tous les trois seuls en tête, puis s’expliquer entre eux pour les médailles. Ils ont parcouru le deuxième 5000 m en 12’58, un temps qui doit figurer parmi les dix meilleurs mondiaux sur cette distance cette année.
La course s’est déroulée en deux temps : un premier 5000 m à un train relativement lent, sur des bases de 27’45. Puis les Ethiopiens ont commencé à enchaîner les tours en 61 ou 62 secondes. Et là, tous les autres ont explosé. Gebrselassie sait que sa pointe de vitesse n’est plus aussi redoutable depuis deux ans et son incursion sur le marathon. Il a donc été forcé d’attaquer plus tôt. Mais Bekele est vraiment très fort. Pour son denrier 200 m, il a enchaîné 13’’2 puis 12’’8. Réaliser 26’49’’57 dans une course de grand championnat, avec un premier 5000 m lent, et un temps un peu trop chaud, c’est phénoménal. Il peut bientôt penser à battre le record du monde de Gebrselassie (26’22’’75).
Ismaïl Sghyr a joué sa chance. Il s’est accroché le plus longtemps possible au groupe de tête, mais l’accélération des Ethiopiens lui a été fatale. Ensuite, il a cherché à jouer la dernière place de finaliste, mais les efforts consentis pour rester au contact, dans le premier 5000 m, l’en ont empêché. Il n’a rien à se reprocher. Une médaille lui était impossible ». |
