Le coin du technicien - Lundi 25 Août

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Chaque jour, un spécialiste décrypte techniquement le déroulement d’une finale. Aujourd’hui, celle du triple saut (qui avait lieu lundi 25 août à 19h55) avec Jean-Hervé Stievenart, entraîneur national de la discipline. |
« Avant d’entrer dans le vif du sujet, techniquement parlant, il faut préciser que Christian Olsson a gagner son titre mondial tout seul. Comme un grand. Personne n’a pu lui tenir tête. Dès son premier essai, avec un saut à 17,72 m, il a mis tout le monde d’accord. Revers de la médaille : il n’a pas été repoussé dans ses retranchements et s’il avait eu, face à lui, le Jonathan Edwards de la grande époque, je pense qu’il aurait pu faire des miracles. On a assisté, ce soir, à un passage de témoin entre Edwards et Olsson. Une page est donc tournée dans l’histoire du triple, d’autant que les trois sauteurs sur le podium (le Suédois Olsson, le Cubain Betanzos et le Bahaméen Sands) ont entre 23 et 21 ans. Ironiquement, Edwards et Olsson possèdent une technique relativement similaire. A mes yeux, Olsson répond parfaitement aux fondamentaux de la discipline. Surtout, il ne perd pas de vitesse sur ses reprises. Contrairement à certains sauteurs de l’ancienne époque, il ne passe jamais en force. Aux moments des rebonds, il ne perd pas d’énergie. Au contraire, il ricoche. Comme savait si bien le faire Jonathan Edwards. Globalement, sa vitesse de placement dans ses sauts est toujours maximale. C’est tout à la fois royal et impressionnant. En plus, son équilibre est superbe. Auparavant, certains sauteurs estimaient que ce qui était pris sur le premier cloche n’était plus à prendre ensuite. C’était une erreur car la perte d’énergie était importante et se payait à la fin. Christian Olsson est un triple-sauteur achevé. Son titre mondial n’est pas usurpé mais j’aurais bien aimé assister à un véritable mano a mano entre lui et Jonathan Edwards… » |