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Septembre 2004

Solen Desert : « Je suis passée à un autre niveau »

La saison 2004 restera forcément, pour Solen Désert, un brin paradoxale. Si elle n’a pas pu se qualifier pour les Jeux olympiques, la chef de file du 400 m français, à 22 ans, a pris date pour l’avenir en améliorant de plus d’une demi seconde son record pour le porter à 51’’56 (à 21 centièmes des minima). Cerise sur le gâteau : elle est, depuis mardi soir, officiellement lauréate du Caisse d’Epargne Athlé Tour, le circuit de meetings mis en place par la FFA, dans la catégorie sprint féminin. Impressions et perspectives.


Athle.com : Solen, vous voilà officiellement lauréate 2004 du caisse d’Epargne Athlé Tour. C’était l’un de vos objectifs ?
Solen Désert
: Pas au début de la saison. En fait, j’avais décidé en début d’année de courir tous les meetings de ce circuit pour améliorer au maximum mon record et décrocher ma qualification pour les Jeux. J’ai donc couru fréquemment, sans vraiment faire attention au classement général. Mais je me suis mis à le suivre petit à petit quand j’ai vu que j’étais bien placée. Je me suis alors dit que ce serait sympa si je pouvais en profiter pour remporter ce challenge. Je me suis prise au jeu.

La dernière étape avait pour cadre le meeting de Nancy, auquel vous n’avez toutefois pas participé…
C’est vrai. Comme je n’ai pas pris part aux Jeux, je suis restée un mois et demi sans courir. Je n’ai pas voulu prendre de risque, car j’avais une avance suffisante sur Phara (Anacharsis, ndlr) au classement pour finir au moins première à égalité.

Et que gagne le vainqueur du challenge ?
Je vais toucher 1500 euros. Pas mal, non ? Mais je ne sais pas ce que je vais en faire. Pour l’instant, j’épargne…

Si on met de côté la prime aux vainqueurs, quel est l’intérêt d’un tel circuit pour les athlètes français ?
Si je prends mon exemple, ce fut vraiment intéressant. J’étais cette saison à une période charnière. Avant de porter mon record à 51’’56, je n’avais pas vraiment le niveau pour entrer dans les meetings internationaux. Tout en étant à un bon niveau français. Bref, j’étais entre deux eaux. Comme en plus je n’ai pas de manager, il était très dur pour moi d’entrer dans des meetings de haut niveau. Et sur 400 m, même en France, les courses sont plutôt rares, contrairement à ce que l’on peut trouver sur 200 ou 100 m. Le Caisse d’Epargne Athlé Tour a permis d’avoir des courses toute l’année, qui étaient en plus bien réparties, pour ma discipline. En gros, je pouvais courir une fois par semaine, me reposer entre chaque compétition… Il faut continuer à aller dans ce sens, à proposer aux athlètes un large panel de meetings. C’est ce qui m’a permis de passer de 52’’08 en début de saison à 51’’56.

Ce qui ne fut pas suffisant, toutefois, pour vous qualifier pour les Jeux. Ce fut un gros regret ?
Avant de savoir si j’allais partir ou non à Athènes, j’imaginais que je ne pourrais pas supporter de ne pas aller aux Jeux. Que j’allais vraiment mal le vivre. Finalement, ce ne fut pas le cas car j’avais tout lieu d’être satisfaite de ma saison. J’ai progressé régulièrement, j’ai amélioré mon record de plus d’une demi seconde… Je ne peux pas me plaindre. Peut-être ces Jeux arrivaient-ils trop tôt ? Je les ai suivis à la télévision, et je ne crois pas que j’aurais pu faire au mieux une demi-finale. Bien sûr, j’ai pu être un peu déçue, un peu amère en voyant qu’il ne me manquait que deux dixièmes. Mais ce sont les Jeux : on n’y va pas juste en claquant des doigts. Je vais donc continuer à travailler.

Justement, comment avez-vous prévu de vous entraîner cette saison ?
Disons que désormais, au vu de ma progression, je passe d’un niveau presque amateur à quelque chose de plus professionnel. Je vais ajouter une séance de musculation à mes dix entraînements hebdomadaires. Cela fera quatre séances de muscu en tout.

Vous évoquiez vos progrès en 2004. Comment les expliquez-vous ?
Par l’entraînement. Mes conditions de préparation n’ont pas changé, mais nous avions décidé, avec mon entraîneur Laurent Lebras, de mettre le paquet sur cette année olympique car il y avait les Jeux au bout. Je suis donc passée de sept à dix séances hebdomadaires, j’ai commencé à travailler en quantité, plus seulement en qualité… Du coup, j’ai progressé dans tous les secteurs, en musculation, en vitesse, en côtes. Et j’ai commencé à comprendre comment je devais courir un 400 m, à me définir un style de course.

Vous avez encore une marge de progression ?
Oui, vraiment. Je dois encore améliorer beaucoup de paramètres. Je n’ai encore jamais pu courir un 400 m à fond du début à la fin, mais ça viendra…

Et côté études ?
Pas question d’abandonner mes études de STAPS, même si je bénéficie d’aménagements et que je passe actuellement mon DEUG en trois ans.

Vous avez des objectifs précis pour cette saison 2004-2005 ?
Je vais d’abord prendre part à la saison d’hiver, mais sur 60 m. Il n’y a plus de 200 m (ndlr : si le 200m est supprimé des chpts du Monde il est toujours présent au programme des chpts de France et chpts d'Europe), et je ne veux pas courir trop de 400 m dans une année. Le 60 m me permettra peut-être de régler certains problèmes de starts qui me gênent encore. Après, il y aura bien sûr les Championnats du Monde 2005. J’espère aussi entrer dans de bons meetings, et j’ai d’ailleurs l’intention de prendre un manager pour m’y aider. Je me fixe surtout des objectifs chronométriques. Mon entraîneur me parle des 50’’80, mais je veux plutôt penser à la barre des 51’’ pour le moment. Après, on verra…

Propos recueillis par Cyril Pocréaux pour athle.com

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