5 août 2005 - Ronald Pognon : « Je suis un outsider »
Athle.com : Ronald, comment abordez-vous ces championnats du monde ? Ronald Pognon : Je me sens bien, les conditions sont idéales, l’installation au village s’est très bien passée. Et je ne ressens pas le moindre stress. Je vais aborder les séries du 100 m, samedi (6 août), comme le premier tour d’un meeting. Je connais ma série et mon couloir. Je serai au 4.
Vos résultats du début de saison, avec notamment ce chrono sous les 10 secondes (9’’99) à Lausanne, ont-ils modifié votre statut dans une telle compétition ? J’ai franchi un cap, c’est certain. Je n’ai plus peur des autres athlètes, c’est plutôt à eux, désormais, d’avoir peur de moi au départ. Mais je suis un outsider. Mon objectif reste d’atteindre la finale.

Comment imaginez-vous les différentes étapes du 100 m ? A combien se jouera, par exemple, la qualification pour la finale ? Il faudra aller vite dès le début, sans chercher à s’économiser. Si je peux passer les tours sans me donner à fond, je le ferai. Mais je suis convaincu qu’il faudra courir en moins de 10 secondes, en demi-finale, pour être dans les huit.
Justin Gatlin, le champion olympique, semble au-dessus du lot. Quels autres candidats au podium vous semblent les plus dangereux ? Aziz Zakari a gagné deux étapes de la Golden League. Il a beaucoup d’expérience. Il devrait être présent. Il faudra aussi faire attention à Francis Obikwelu, lui aussi très expérimenté.
Quel a été votre entraînement, depuis votre arrivée à Helsinki ? Jeudi, au lendemain du voyage, j’ai travaillé sur 90 m, par tranches de 30 m. J’étais bien, les sensations étaient excellentes. Aujourd’hui (vendredi), j’ai au programme une séance de départ, avec un starter finlandais, pour m’habituer aux ordres.
Vous allez enchaîner le 100 m, avec quatre tours, le 200 m, où sont également prévues quatre course, et le 4x100 m. Ne craignez-vous pas l’accumulation des efforts ? Non. J’ai doublé 100/200 m aux championnats de France, le mois dernier. Je suis prêt à le refaire ici, avec le relais en plus. Je me suis préparé pour cela, cette saison. L’accumulation des courses ne me fait pas peur.
Et les conditions, assez fraîches, sans doute pluvieuses ? Elles ne me gênent pas. J’ai été capable de réussir de bons chronos par tous les temps, cette saison. A Lausanne, il ne faisait pas plus de 17° le jour où j’ai couru en 9’’99 au 100 m. Et la pluie, je m’en fous. Elle sera la même pour tout le monde.

Dernière question, plus anecdotique : vous abordez une nouvelle coupe de cheveux, couleur auburn. Pour quelle raison ? J’ai pris l’habitude d’innover, côté coupe de cheveux. Cette fois, mon coiffeur m’a proposé une coloration. J’ai dit banco.
Propos recueillis par Alain Mercier, à Helsinki pour athle.com |