www.athle.com : Vous avez remporté le concours des Jeux de la Francophonie, en décembre dernier au Niger, avec un jet à 71,64 m. Quels souvenirs gardez-vous de cette compétition un peu spéciale ? David Brisseault : Comme une grande partie des membres de la délégation française, j’ai été victime d’une gastro-entérite quelques jours avant le début de la compétition. Et j’ai perdu 4 kilos avant le concours ! Sur le plan sportif, j’ai donc été déçu par ma prestation car je pensais avoir les moyens de réussir un ou plusieurs lancers à 80 mètres. Mais ce n’était pas l’essentiel. A la base, je suis parti là-bas avec un double objectif à la fois sportif, bien sûr, mais surtout humanitaire.
Quel a été votre programme depuis l’été 2005 ? Après les championnats de France, j’ai participé au meeting de La Roche sur Yon où j’ai réalisé 77,64 m, soit ma meilleure performance pour 2005. Vu que je n’avais pas réalisé les minima pour les Mondiaux d’Helsinki, j’ai ensuite coupé trois semaines pour reprendre vers le 15 août en vue du DécaNation. Et j’ai enchaîné en reprenant le foncier mi-octobre. Ma saison 2005 n’a pas été à la hauteur de mes espérances car j’ai eu des problèmes de micro-déchirures à un mollet et des soucis de rotules qui m’ont perturbé jusqu’à la mi-juin. Mais c’est de l’histoire passée…
Quelles seront les grandes lignes de votre préparation hivernale ? Pour moi, le point d’orgue de l’hiver sera la Coupe d’Europe des lancers longs, fin mars. Cette compétition aura lieu à Tel-Aviv. Au départ, j’avais pas mal de craintes en raison de la complexité géopolitique de la région mais, à mieux y réfléchir, je suis intéressé et j’ai envie d’aller découvrir ce pays. La Coupe d’Europe des lancers longs est une compétition intéressante, pas trop compliquée d’accès, qui permet aussi et surtout de concourir avec des lanceurs d’excellent niveau.
On imagine que vous avez déjà le regard tourné vers les Championnats d’Europe de Göteborg… Oui. Les minima (77,80 m) ne sont pas irréalisables. Et j’ai envie de jouer ma carte à fond car, vu la stagnation des performances au niveau international, je pense qu’une place en finale sera jouable avec un jet à 78 ou 79 m. Certes, j’ai bientôt 37 ans et je sais que ma carrière ne sera pas éternelle mais, pour l’instant, rien ne m’oblige à arrêter. Tant que rien ne coince physiquement, professionnellement ou socialement, j’ai envie de continuer à lancer, à me faire plaisir. Car je suis un vrai passionné du javelot. Je trouve ma discipline extrêmement complète. Le javelot est physique, technique et beau. Vous savez, plus jeune, j’aurais certainement pu percer dans d’autres sports comme le handball ou le rugby. Je n’étais mauvais avec un ballon. Mais j’étais complètement amoureux du javelot. Et ma passion n’est pas éteinte…
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