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Le fait du jour - mardi 8 août

Pognon rate le coche

Deux petits centièmes, pas un de plus, ont manqué à Ronald Pognon pour accrocher à sa boutonnière une médaille européenne. Deux petits centièmes de seconde. Trois fois rien. Mais cette poussière de temps a fait toute la différence entre le bonheur et la tristesse, le rire et les larmes. Depuis la veille, le sprinter français semblait dominer son sujet.

Une victoire en série, lundi après-midi, en 10’’26. Un deuxième succès en quart de finale, le soir même, en 10’’19, soit le meilleur temps de ce deuxième tour. En demi-finale, il avait laissé le Russe Andrey Yepishin, l’invité surprise de ce 100 m européen (son record personnel était jusque-là de 10’’25) le devancer pour deux centièmes : 10’’12 contre 10’’14. Mais, encore une fois, son aisance avait de quoi rassurer.
La finale a malheureusement démenti toutes ces certitudes. Placé au centre de la piste, au couloir 4, Ronald Pognon a laissé le plus clair de ses chances s’envoler dans le ciel de Göteborg dès le coup de pistolet du starter. Son temps de réaction, 0.184, a été le plus mauvais des huit finalistes. Francis Obikwelu, à sa droite, n’a pas été beaucoup plus réactif (0.183). Mais le Portugais possède dans son registre de sprinter une qualité qui fait encore défaut au Français : la capacité de compenser une piètre mise en action par une accélération franche, et un relâchement constant. A l’arrivée, Francis Obikwelu s’offre un deuxième titre européen, en 9’’99. Ronald Pognon bute au pied du podium. Pour deux centièmes. Il laisse passer le Russe Andrey Yepishin (10’’10, record national), et le Slovène Matic Osovnikar (10’’14, record national), deux sprinters dont les noms avaient été oubliés à l’heure des pronostics.

Son échec, le Français l’explique en montrant du doigt l’arrière de sa cuisse. Une douleur aux ischios, réveillée par son effort de la demi-finale. « Quand j’ai voulu accélérer, à la mi-course, rien n’a répondu », a-t-il soupiré à sa sortie de la piste. Dans ces conditions, venir mourir au pied du podium, en 10’’16 (vent favorable 1,30 m/sec), est tout à fait respectable. En forçant un peu le trait, il est même tentant d’attribuer à cette performance la valeur d’un tour de force.
L’occasion était belle, pour Ronald Pognon, dans cette finale européenne. La malchance l’a empêché d’en profiter pleinement. Mais il faut reconnaître, à sa décharge, que la plus courte épreuve des championnats d’Europe s’est révélée plus dense et relevée que prévu. Les trois médaillés ont tous amélioré leur meilleur chrono de la saison. Et deux d’entre eux, Yepeshin et Osoviknar, ont battu mardi soir le record national du 100 m.

Alain Mercier













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