MES ACCÈS

 

Le fait du jour - jeudi 10 août

Diniz entre dans l’histoire

Il fallait plus qu’une lourde averse et un ciel menaçant, jeudi matin, pour empêcher Yohan Diniz d’entrer avec force dans l’histoire de l’athlétisme français. Le marcheur d’Epernay n’a prêté aucune attention aux gouttes et à la route glissante, tout au long des 50 km de l’épreuve.

Toujours aux avant-postes, longtemps troisième, il a contrôlé la course avec la sagesse et l’intelligence d’un vieux briscard. « J’ai regardé mes adversaires s’exprimer en attendant la bonne occasion, raconte-t-il. J’ai commencé à produire mon effort au 35ème kilomètre. Tout au long de la course, je me suis senti fort, capable d’accélérer quand je le déciderai. Mais j’étais parti pour finir, pas pour gagner. La victoire, je n’ai commencé à y penser qu’au 43èm kilomètre, au moment de revenir sur le Norvégien Trond Nymark ». En remportant le titre, à l’heure du déjeuner, Yohan Diniz est devenu le premier champion d’Europe de l’histoire de la discipline. Et le premier marcheur français médaillé d’or dans un grand championnat, européen, mondial ou olympique. Le tout à 27 ans. Seulement cinq ans après avoir pris une licence d’athlétisme, à Reims, pour s’essayer à la marche. Avant lui, Thierry Toutain avait été médaillé de bronze aux championnats d’Europe en 1990, sur 20 km, puis d’argent quatre ans plus tard à Helsinki, sur 50 km.

Ses progrès, Yohan Diniz les attribue à un travail technique effectué cette année avec son entraîneur, Denis Langlois. « Jusque-là, mon bassin basculait mais sans avancer. Je ne me servais pas assez de ma hanche. Il a fallu travailler tout cela pour gagner en amplitude ». Sa foulée est aujourd’hui plus longue. Mais cet important travail technique lui a coûté quatre mois d’entraînement. « Je me suis blessé », dit-il. Quatre mois pendant lesquels il a gagné près de dix kilos, perdus depuis, grâce à un entraînement de forçat : 180 à 220 kilomètres par semaine, seul le plus souvent, sur son parcours des environs de Reims.

Son titre européen en poche, Yohan Diniz espère maintenant décrocher une convention avec la SNCF, pour préparer les Jeux de Pékin. Actuellement détaché par son club, avec lequel il est en emploi jeunes depuis cinq ans, il vise ouvertement une médaille olympique en 2008. « Mais je songe aussi aux Jeux de Londres, en 2012, dit-il. J’aurais alors seulement 34 ans. Pour un marcheur, c’est encore le bon âge ». L’athlétisme français n’a donc pas fini de voir Yohan Diniz promener sa longue silhouette et son éternel sourire dans les grandes compétitions.

A Göteborg, Alain Mercier pour athle.com













INFORMATIONSFORMATIONCOMMUNAUTÉBASES DE DONNÉESMÉDICALBOUTIQUE
NOS PARTENAIRES
CONDITIONS D'UTILISATION MENTIONS LÉGALES CONTACTS