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Samedi 21 Juin

Les Bleus en embuscade

Après une première journée de compétition disputée sous le soleil écrasant d’Annecy, l’équipe de France masculine vire en seconde position à égalité avec la Pologne, seulement devancée par la Grande-Bretagne. Les filles, elles, occupent pour l’instant la 5e position d’un classement largement dominé par les Russes. Très dense chez les messieurs, plus irrégulière chez les femmes, la France peut encore offrir demain un de ses retournements de situation dont elle a le secret.

Annecy sait recevoir. Les quelques « rescapés » de l’équipe de France de 2002, troisième chez les hommes et les femmes, n’ont pas dû être dépaysés six ans plus tard. Même stade, refait à neuf pour l’occasion, et mêmes conditions climatiques pour cette première journée de compétition : un vrai cagnard de 32°, à peine apaisé par un souffle de vent, peu propice aux grandes envolées au-delà du 800 m. C’est justement un ancien, déjà à l’honneur en 2002, qui a apporté à l’équipe de France sa première victoire. Mehdi Baala a dominé de toute sa classe le 1500 m, s’offrant ainsi sa sixième victoire en Coupe d’Europe Spar, excusez du peu ! Foulée aérienne, le sociétaire du Lille Métropole a été fidèle à une stratégie qu’il adopte désormais régulièrement. Longtemps en dernière position, il s’est porté à deux tours de l’arrivée aux avant-postes. Avant de placer un démarrage progressif à la cloche qui allait lui permettre de s’imposer en 3’40’’55 devant le tenace espagnol Arturo Casado (3’40’’70). Le temps est anedoctique. Le Français préférait retenir les huit points qu’il venait d’ajouter à la jolie besace de l’équipe de France.
Le symbole du tempérament de feu des Bleus, surmotivés devant le bouillant public d’Annecy. Des exemples ? Salah Ghaidi sur 400 m haies et Mustapha Raifak à la hauteur, parmi les premiers à entrer en piste. Le premier nommé, malgré le handicap de devoir courir au couloir un, a su se dépasser pour signer un nouveau record personnel. En 49’’64, il s’est rapproché des minima pour les Jeux olympiques (49’’11). Surtout, il a déjoué les pronostics en prenant la 3e place derrière deux clients, le Grec Periklis Iakovakis (49’’15) et le Polonais Marek Plawgo (49’’44). Quant à Mustapha Raifak, il avait la lourde tâche de remplacer au pied levé le tout frais champion NCCA Mickaël Hanany. Contrat plus que rempli puisqu’il a amélioré sa meilleure performance de la saison avec un bond à 2,24 m, prenant la 4e place du concours. Autre point positif : la très belle 3e place d’Yves Niaré au lancer du poids, dans un concours très relevé. Le recordman de France, avec 20,31 m, prouve qu’il sait aussi répondre présent lors d’un rendez-vous de niveau international. Et puisque les lancers tricolores se portent décidément de mieux en mieux, Frédéric Pouzy a rempli son contrat au lancer du marteau avec 72,18 m. Avec les performances honorables de Martial Mbandjock sur 100 m (2e  , -1,8 m), Kafétien Gomis à la longueur (5e avec 7,76 m) et Leslie Djhone sur 400 m (4e avec 45’’78), les Français ont une dizaine de points d’avance sur les prévisions du Directeur Technique National, Franck Chevallier. La Grande-Bretagne mène la danse avec 55 points, devant la France et la Pologne (52 points). Bref, ses trois équipes se tiennent dans un mouchoir de poche. Mais la 2e journée est traditionnellement beaucoup favorable aux Bleus…

Nzola Meso Ba transcendée
Pour les filles, il n’a jamais été question de victoire. A mi-chemin, les Françaises occupent la 5e place à égalité avec les Italiennes (42 points), un rang conforme aux pronostics de la direction technique national. Le podium se situe pour l’instant neuf points plus haut, avec la Grande-Bretagne et la Pologne. De leur côté, les Russes ont, comme d’habitude, déjà fait l’écart avec 71 points. Reste que les Bleues auraient pu virer plus près du podium sans un relais 4 x 100 m cafouillé. Lina Jacques-Sébastien, partie trop tôt, a dû considérablement ralentir pour recevoir le témoin des mains de Muriel Hurtis-Houairi. Las, le passage était hors-zone et la sanction allait rapidement tomber : disqualification. Avant ce cruel épilogue, plusieurs Tricolores avaient brillé. A commencer par Térésa Nzola Meso Ba, une nouvelle fois transcendée par l’ambiance de la Coupe d’Europe. L’an dernier, à Munich, elle l’avait emporté avec un record de France à la clé (14,69 m). Cette fois, elle a dû se contenter de la 2e place derrière l’Ukrainienne Olha Saladuha. Mais ses 14,51 m ont entraîné une superbe séance de sautillements, révélateur de la joie de la protégée de Zoran Denoix. Dans un autre style, tout aussi combatif, Elodie Guégan a prouvé sur 800 m qu’il faudrait compter sur elle cette année. Enfermée après un départ compliqué au couloir 1, elle a longtemps navigué autour de la dernière place du peloton. Mais dans une course à rebondissements, marquée par l’abandon de la concurrente italienne  et la chute de l’athlète allemande, la Bretonne a réalisé un sprint final comme on en voit rarement, remontant de la 7e à la 2e place en 150 m (2’01’’65). Les lanceuses de disque (Mélina Robert-Michon, 4e avec 58,97 m ) et de javelot (Nadia Vigliano,  6e avec 55,66 m) ont, elles, apporté de précieux points aux Bleues pendant que Carima Louami sur 100 m et Julie Coulaud sur 3000 m obtenaient respectivement les 5e et 3e places de leur épreuve. Lors de la deuxième journée, il ne faudra pas lâcher un point. Surtout que la Coupe d’Europe SPAR nouvelle mouture, l’an prochain, regroupera les douze meilleures équipes du Vieux Continent à l’issue de l’édition 2008, hommes et femmes confondues. Nul doute que l’équipe de France, aujourd’hui portée par un public venu en nombre (10 168 spectateurs), aimerait reporter sa fête de la musique d’une journée…

A Annecy, Florian Gaudin-Winer pour athle.com

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