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Dimanche 6 Mars : Tamgho, l’or et le record

Magistral Teddy Tamgho. Le Français a fait chavirer Bercy en décrochant le titre européen et en améliorant son propre record du monde d’un centimètre avec deux sauts à 17,92 m. Le 4x400 m hommes a lui aussi décroché l’or. Avec l’argent de Nadir El Fassi à l’heptathlon, et le bronze des relayeuses et de Christophe Lemaitre, l’équipe de France termine la compétition avec onze médailles dont cinq du plus beau des métaux. Magnifique.

Ils ont le souffle coupé par l’émotion. La compétition s’est achevée depuis quelques minutes. Mais l’immense majorité des spectateurs installés dans les tribunes du Palais Omnisports restent sur leur siège. Ils savourent encore et encore le dénouement de folie par lequel vient de clore un inoubliable week-end pour l’athlétisme français. Ils attendent, surtout, les deux Marseillaises au programme. En bas, sur la piste, Teddy Tamgho et les relayeurs du 4x400 m partagent leur tour d’honneur. Le triple sauteur entame un pas de danse endiablé, accompagné par ses potes Garfield Darien et Benjamin Compaoré. Les spécialistes du tour de piste sont eux aussi déchaînés. On les comprend. Car le quatuor tricolore a réalisé une course somptueuse pour aller décrocher l’or malgré la concurrence des Belges et des Britanniques. Pourtant, le sort leur avait joué un vilain tour en les plaçant au couloir un. Marc Macedot limitait la casse en transmettant le témoin en quatrième position à Leslie Djhone. Le tout frais champion d’Europe faisait honneur à son nouveau statut pour revenir et profiter du dernier virage pour passer tous ses adversaires en revue. Place au peu expérimenté Mamoudou Hanne. Débordé dans le premier tour, le Francilien réussissait un coup de maître en prenant un minuscule trou à la corde dans les cent derniers mètres, gagnant ainsi deux places pour virer en tête. Magistral ! Yoann Decimus ne pouvait décemment pas céder à domicile, alors que les clameurs du public rappelaient celles d’un certain mois d’août 2003. Victoire en 3’06’’17, record de France amélioré de deux dixièmes. Explosion.

Tamgho a rebondi
Et troisième déflagration du jour, après le festival Teddy Tamgho. Dans un des concours les plus relevés de l’histoire, le Français a tenu son rang de leader européen et mondial. Pourtant, tout avait mal commencé. Au premier essai, le Roumain Marian Oprea frappait un grand coup en retombant à 17,62 m, pendant que Tamgho devait se « contenter » d’un bond à 17,46 m. Et voilà que l’Italien Fabrizio Donato, jamais aussi à l’aise que sur les pistes réactives comme celle de Bercy, s’envolait à 17,70 m au deuxième essai (et même 17,73 m au 4e). Le Tricolore allait-il se dégonfler ? Bien sûr que non ? Course d’élan rythmée, « cloche » et « step » maitrisé. Et enfin énorme « jump ». Il retombait très loin dans le sable parisien. La performance s’affichait enfin sur le panneau d’affichage : 17,92 m. Record du monde (le sien) amélioré une nouvelle fois d’un petit mais si précieux centimètre. Le public l’acclamait. Mais Tamgho demandait le silence, préférant rester concentré sur la suite de son concours. Il voulait enfin franchir ce fameux seuil des 18 m. Il n’y est pas parvenu. Mais en réalisant un nouveau saut à 17,92 m au quatrième essai, il a prouvé, s’il en était besoin, que l’excellence était aujourd’hui son quotidien. Yoann Rapinier, magnifique quatrième avec 17,23 m (record personnel), est, lui, un futur grand.

Deux ors, donc, mais aussi l’argent surprise de Nadir El Fassi, et un formidable week-end pour les épreuves combinées tricolores avec déjà la victoire d’Antoinette Nana Djimou au pentathlon vendredi. Le Catalan a réalisé un somptueux heptathlon, en améliorant son record personnel dans six épreuves sur sept. Après deux nouvelles meilleures performances sur 60 m haies (8’’13) et à la perche (5 m) ce matin, il attaquait le 1000 m en quatrième position en début d’après-midi. Et tentait crânement sa chance, en prenant la course en main avec Florian Geffrouais. Au final, un nouveau record en 2’34’’19. Une performance suffisante pour dépasser le Tchèque Roman Sebrle (6178 pts) et le Hollandais Eelco Sintnicolaas (6175 pts) avec un total de 6237 points. Mais pas pour revenir sur le Bélarusse Andrei Krauchenka (6282 pts), héroïque lui aussi sur 1000 m (2’39’’80). Pas de quoi nourrir de regrets pour le Français, les yeux brillants de bonheur quelques minutes après son podium.

Pour égaler le record de onze médailles aux « Europe », établi ici-même en 1994, il manquait encore deux breloques, Elles ont été décrochées par Christophe Lemaitre et le 4x400 m féminin. Et ont toutes les deux la couleur du bronze. Mais leur saveur n’est pas la même. L’Aixois visait l’or et a dû se contenter de la troisième place en 6’’58, légèrement en retrait par rapport à ses 6’’55 en demi-finale. Le podium a tout de même de l’allure, puisqu’il est devancé par deux grands champions : le Portugais Francis Obkikwelu, vainqueur en 6’’53, et le Britannique Dwain Chambers (6’’54). Les autres sprinteurs tricolores ne sont pas montés sur la boîte avec la cinquième place pour Martial Mbandjock (6’’61), la sixième pour Véronique Mang (7’’22) et la septième pour Myriam Soumaré (7’’24). Immense joie, en revanche, pour les relayeuses du 4x400 m. Pas forcément attendues à pareille fête, les Bleues (Muriel Hurtis, Laetitia Denis, Marie Gayot et Floria Guei) ont toutes couru très intelligemment. Sur la troisième marche du podium en 3’32’’16, derrière les Russes (3’29’’34) et les Britanniques (3’31’’36), elles ont franchi un nouveau palier et prouvé que le « 4x4 » n’était pas qu’une spécialité masculine dans l’Hexagone.

Un goût de chocolat
L’or, l’argent et aussi le chocolat. Car les Bleus ont aussi été abonnés à la quatrième place cet après-midi. En plus de Yoann Rapinier, Mélanie Melfort à la hauteur (1,92 m), Eloyse Lesueur à la longueur (6,59 m) et Linda Marguet sur 800 m (2’01’’61) ont échoué au pied du podium en montrant pourtant de bien belles choses. Enfin, pas de regrets du côté du demi-fond. Jamale Aarrass sur 1500 m (8e en 3’44’’08) et Christine Bardelle sur 3000 m (11e en 9’10’’40) n’ont rien pu faire lors de l’emballage final de leur course.
Après le festival de Barcelone et ses dix-huit podiums, l’équipe de France est à nouveau deuxième au tableau des médailles derrière la Russie, avec ses onze breloques dont cinq en or. La preuve que la moisson espagnole n’était pas qu’un feu de paille. Les Bleus ont changé de statut et d’état d’esprit, comme l’ont souligné Bernard Amsalem, le Président de la FFA, et Ghani Yalouz, le directeur technique national. A Paris, ils ont pu partager leur bonheur et leur plaisir avec le public français, dans un Palais Omnisports qui a vibré comme jamais. Place maintenant à la grande aventure, celle des championnats du monde de Daegu en août prochain. En Corée du Sud, c’est sûr, les Bleus ne monteront pas sur autant de podiums. Mais, dans la vie, on prend très vite de très bonnes habitudes…

A Bercy, Florian Gaudin-Winer pour athle.com

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