Résumé du Dimanche 21 Juillet : Des médailles et des regrets !
La dernière journée des 22èmes championnats d’Europe juniors a été riche en émotions pour la délégation française. Pour leur première expérience à ce niveau, Joan Medjid et Léo Morgana ont impressionné en décrochant, respectivement, l’argent sur 400 m haies et le bronze sur 800 m. En ajoutant l’argent remporté par le relais 4x100 m féminin, l’équipe de France juniors repart du Stadio Raul Guidobaldi de Riéti avec neuf médailles, son deuxième meilleur total sur les
six
dernières éditions mais aurait pu, avec un peu plus de réussite, récolter quelques breloques supplémentaires.
Après une matinée essentiellement consacrée aux épreuves du décathlon ainsi qu’aux séries des 4 x 100 m, l’ultime session de ces championnats d’Europe juniors s’ouvrait tambour battant pour l’équipe de France avec la médaille d’argent décrochée, dès la première finale de l’après-midi, par Joan Medjid, épatante deuxième de la finale du 400 m haies. La Française, placée au couloir 3, réalisait quasiment une course parfaite, reproduisant enfin le schéma de course
qu’elle
travaillait à l’entraînement, 15 foulées jusqu’à la huitième haie. A cet instant, Joan n’était pourtant pas, encore, assurée de la médaille. Mais elle a dépassé petit à petit ses adversaires pour ne finalement buter que sur la Britannique McLean, vainqueur en 57’’26. On n’en doutait alors pas une seconde, la Tricolore venait de pulvériser son record de plus d’une seconde et se rapprochait à deux dixièmes du record de France d’Aurélie Chaboudez (57’’14). Celui-ci risque, fortement, d’être mis à mal l’année
prochaine
puisque Joan n’est que junior première année, même si la Francilienne avoue encore hésiter entre le plat et les haies. Dans la finale masculine, Ludvy Vaillant, sans doute émoussé par les deux premiers tours, prenait la huitième place en 52’’29.
Morgana saisit sa chance
Deux Français se présentaient en finale du 800 m pour espérer succéder à Pierre-Ambroise Bosse, sacré lors de la dernière édition, il y a deux ans. La tâche s’annonçait cependant compliquée, compte tenu de la présence de l’Allemand Patrick Zwicker, auteur d’un chrono d’1’46’’04 cette saison. Si Léo Morgana se calait bien au chaud dans le peloton, Gaëtan Manceaux décidait de prendre la tête dès les premiers mètres de course. C’est à l’amorce du dernier tour que Zwicker
prenait la course à son compte pour accélérer progressivement et étirer le peloton. Arrivé aux 250 mètres, Léo Morgana prenait l’initiative de relancer fortement pour venir se replacer dans la foulée de Zwicker qui s’envolait vers le titre. Le Français serrait alors les dents dans la dernière droite et, s’il se faisait dépasser par le Belge Botterman, il conservait néanmoins la troisième place (1’50’’04), synonyme de podium, pour sa première sélection à ce niveau. Pas mal du tout ! Gaëtan termine, lui, très déçu septième
en
1’50’’81.
La troisième médaille de la journée est à mettre à l’actif des relayeuses du relais 4 x 100m féminin. Peu en réussite depuis 2005 (disqualification en 2007 et abandons en 2009 et 2011), le relais tricolore a perpétué la tradition française en glanant la dixième médaille française dans cette épreuve depuis la création de ces championnats. Emmené par la championne d’Europe Stella Akakpo, le relais français a cru, longtemps, pouvoir, décrocher le titre mais a dû s’incliner
dans les derniers mètres face à l’équipe britannique (43’’81 contre 44’’00). Stella s’offrait, ainsi, avec ses copines Solenn Compper, Brigitte Ntiamoah et Déborah Sananes, sa deuxième médaille de ces championnats. A peine le temps de savourer cette médaille que Brigitte et Déborah se présentaient de nouveau au départ, pour la finale du 4 x 400 m cette fois-ci. En compagnie de Joan Medjid et d’Emeline Bauwe, elles finirent septième en 3’40’’21, sans regrets tant le podium semblait hors
de portée.
Satanée médaille en chocolat !
Avec un peu plus de réussite l’équipe de France aurait pu repartir d’Italie avec une ou deux médailles supplémentaires. Après les deux quatrièmes places des hurdleurs Awa Sené et Rémy Robillart hier, quatre nouvelles places au pied du podium ont été décrochées, aujourd’hui, par les Bleuets. A commencer par Dior Delophont, très déçue à l’issue de la finale du concours de la hauteur. Auteur d’un sans faute jusqu’à 1,81 m, la Française n’a pas su, ensuite, gérer l’interruption du concours
pendant plus d’une demi-heure lorsqu’un violent orage s’est abattu sur la piste. A la reprise, elle vit ses chances de médaille s’envoler après ses échecs à 1,84 m. Cet orage perturba, évidemment, également, le concours de la perche. A peine l’échauffement terminé, les concurrentes durent aller se mettre à l’abri pendant de longues minutes. Ninon Guillon-Romarin peina, du coup, à entrer dans son concours s’y reprenant deux fois à 3,80 m puis trois fois à 4,05 m. Un peu plus en confiance, elle effaça, par la
suite,
4,15 m mais échoua également au pied du podium, avec un peu moins d’amertume cependant puisqu’elle réalise sa meilleure performance de la saison.
Les relayeurs masculins, eux, peuvent nourrir plus de regrets. Deuxième temps des séries le 4 x 100 m (Rene, Zeze, Dutamby, Belocian) espérait bien monter sur la boîte. Mais un dernier passage mal assuré compromettait les plans des Tricolores et Wilhem Belocian coupait la ligne en 40’’07, à sept centièmes du podium et avec un chrono supérieur à celui des séries. Sur le 4 x 400 m, par contre, les Français (Vaillant, Jordier, Geenen et Mandrou) ont réalisé une performance de très haut voléee en pulvérisant le record de France de près de deux secondes
(3’05’’41 contre 3’07’’26). Mais le niveau extrêmement élevé de la finale les laisse, malheureusement, à la porte du podium.
Les autres finalistes de la journée ? Johanna Geyer-Carles, jolie sixième du 1 500 mètres en 4’23’’50, Axel Martin, sixième également au décathlon avec 7 556 points et Hamza Habjaoui, huitième en finale du 3 000 m steeple en 9’04’’23
Les techniciens français pouvaient alors jeter un œil sur les bilans. La France pointe à la sixième place du classement des médailles, dans une hiérarchie dominée par une fois n’est pas coutume par la Grande-Bretagne (19 médailles, 9 en or) devant la Russie (22 médailles, 8 en or) et l’Allemagne (11 médailles, 4 en or). Au classement des finalistes, la « placing table », les Bleuets finissent quatrième, avec 117 points pour 26 finalistes, la Russie dominant ce classement
avec 204 points. Pour Olivier Belloc, directeur sportif : « C’est une très bonne équipe de France juniors parce que l’on obtient vingt-six finalistes sur les vingt-quatre potentiels du bilan de l’année. Les quatre relais sont en finale, c’est un signe très positif. Neuf médailles, c’est le profil haut d’un championnat d’Europe. A part le triple saut masculin, il n’y a pas eu beaucoup de déception et tous les leaders ont répondu présents. Ce qu’il faut aussi retenir, c’est que les athlètes ont affiché
un esprit
vraiment conquérant. L’esprit de Tallin, il y a deux ans, a bien été prolongé. » De plus le directeur sportif se réjouissait du fait que cette équipe était composée en bonne partie de juniors première année (22 sur 54 qualifiés). Ce qui peut laisser envisager de belles perspectives pour les prochaines échéances, à commencer par les championnats du Monde l’année prochaine, du côté d’Eugene aux Etats-Unis.
A Riéti, Rémi Bellevègue pour athle.fr
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