Le Tricolore du Samedi 17 Août :
Quatrièmes et heureuses
Au pied du podium en 3’24’’21, le 4x400 m français féminin a fait vibrer les supporters tricolores en s’accrochant pendant longtemps à l’équipe britannique. L’avenir s’annonce très prometteur pour ce relais encore jeune. Il y a des quatrièmes places au goût de médailles. « Apparemment, ce n’est pas le rang le plus facile, glisse Marie Gayot dans un sourire. Mais ça nous va très bien. » Les Bleues sont au pied du podium mais elles savourent leur résultat. Et elles ont bien raison puisqu'il s'agit du meilleur classement de ce relais, Mondiaux et J.O confondus. Ce samedi soir, sur la piste du stade olympique de Moscou, elles ont réalisé un 4x400 m de toute beauté. Même en l’absence de la Jamaïque, disqualifiée à l’issue des séries, le podium semblait inaccessible. Mais les Tricolores ont tout tenté, terminant finalement sur les talons de la Grande-Bretagne. Leur chrono : 3’24’’21, le meilleur pour une équipe de France depuis plus de quinze ans. Loin devant, la Russie (1e en 3’20’’19) et les Etats-Unis (2e en 3’20’’41) se sont disputés la victoire, pendant que les Françaises et les Britanniques se livraient un duel acharné. Le premier relais est signé Marie Gayot (51''58) pour le camp bleu. Partie au couloir un, la demi-finaliste mondiale réalise un joli parcours et transmet le témoin à Lenora Guion-Firmin (50''22) en quatrième position. « Je donne toute mon énergie lors du passage », raconte la première nommée. La Martiniquaise, en grande forme, s’accroche à la foulée de la Britannique Cox et la déborde magnifiquement dans la dernière ligne droite. « A chaque fois, elle me bloque le passage. Quand je la passe, j’ai presque envie de sourire, raconte la Française. C’est au tour de Muriel Hurtis (51''72) de s’élancer. « Je me suis dit qu’il fallait que je garde cette troisième place mais j’ai craqué sur la fin », enchaîne l’aînée de ce relais. C’est à Floria Guei (50''68) de conclure pour l’équipe de France. Quelques mètres devant elle se trouve la Britannique Christine Ohuruogu, qui n’est autre que la championne du monde en titre. « A ce moment-là, je rêve comme toutes les autres filles de la troisième place, affirme la culottée Lilloise. Dans le dernier virage, j’y crois encore et je relance. Mais Ohuruogu en a encore sous le pied. Cela me donne envie de travailler encore plus pour pouvoir, un jour, la passer. » Ces quatre filles aussi discrètes que déterminées, accompagnées par Phara Anacharsis en série, ont encore un bel avenir collectif devant elles. « Elles ont fait le job et ont été parfaites, complimente Djamel Boudebibah, le manager des relais à la direction technique nationale. Il n’y aucun regret. Trois d’entre elles ont moins de vingt-quatre ans. Elles se construisent pour l’avenir et prennent de plus en plus confiance. Elles n’ont peur de rien. » Muriel Hurtis, qui pensait peut-être terminer sa carrière internationale à Moscou, se demande si elle ne va pas rempiler pour une année supplémentaire. Les championnats d’Europe de Zurich, en 2014, sont déjà tout proches. Un podium continental en Suisse serait la plus belle des récompenses pour cette équipe attachante.
A Moscou, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr
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