En décollant à 8,56 m, le Russe Aleksandr Menkov a décroché avec brio son premier titre mondial et enflammé le public local, dans la foulée de la victoire de sa compatriote Tatyana Lysenko au marteau. Il pense déjà à aller beaucoup plus loin.

A Moscou, les sauteurs russes sont dans leur jardin sur la piste du stade Loujniki. Après le triomphe à la perche de Yelena Isinbayeva en début de semaine, son  compatriote Aleksandr Menkov a survolé la finale de la longueur ce soir. Le jeune slave de vingt-deux ans a réalisé un concours somptueux, redonnant un peu de couleur à une discipline en nette perte de vitesse au niveau mondial depuis plusieurs saisons.

Après avoir assuré un premier essai à 8,14 m, le champion d’Europe junior 2009 a commencé son festival à partir de sa troisième tentative. Sa série est impressionnante : 8,52 m au troisième, 8,43 m au quatrième et enfin 8,56 m  au cinquième essai, nouveau record de Russie, avant de mordre un dernier saut monstrueux. 

« J’ai senti que je pouvais sauter loin dès le début du concours, raconte Menkov. J’ai fait exprès d’assurer au début pour passer dans les huit, puis j’ai commencé à mettre de la vitesse. Je savais que je battrais le record national aujourd’hui. C’est encore plus fort de l’avoir fait à domicile. »

Avec 8,56 m, celui qui avait terminé sixième des Mondiaux de Daegu et onzième des Jeux de Londres change de dimension. Il décroche son premier titre international chez les seniors et réalise la huitième performance de tous les temps lors d’un championnat du monde. Derrière lui s’est dessiné un podium surprise avec l’argent du Hollandais et ex-représentant du Ghana Ignisious Gaisah (8,29 m) et le bronze du Mexicain Luis Rivera (8,27 m).

Avant de s’attaquer au mythique record du monde de Mike Powell (8,95 m à Tokyo en 1991), Aleksandr Menkov a encore de nombreuses étapes à franchir. « Si tout va bien, je serai capable de m’approcher de cette marque dans quelques années », assure pourtant, plutôt confiant, le sauteur en longueur russe. Mais d’abord, il devra confirmer son titre mondial. Et ce ne sera pas le plus simple.

A Moscou, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr