L’Américaine Brianna Rollins a remporté son premier titre mondial sur 100 m haies en devançant l’Australienne Sally Pearson. La première manche d’un duel qui devrait tenir en haleine les passionnés d’athlétisme ces prochaines saisons.

« Comme toujours, c’est celle qui ne commettra pas de fautes, qui passera le mieux la dernière haie et qui sera la plus agressive qui gagnera. » La prédiction de Colin Jackson, l’ex-recordman du monde du 110 m haies, ce matin dans les colonnes du journal L’Equipe, ne s’est pas avérée totalement vraie. Car en voyant Brianna Rollins sortir des blocks avec un temps de retard sur toutes les autres concurrentes (263 millièmes de temps de réaction), on s’est dit que la finale du 100 m haies était déjà pliée. Surtout qu’à ses côtés, l’Australienne Sally Pearson, sa grande rivale, avait réalisé un départ dont elle a le secret. C’était sans compter sur le talent de la révélation de l’été. Avec sa technique de course tout en fréquence, l’Américaine est revenue comme une bombe et a coiffé Pearson sur le plat, dans les derniers mètres, pour l’emporter en 12’’44.

« Aujourd’hui, je n’ai pas pris le meilleur départ mais je n’ai pas paniqué, raconte la hurdleuse d’un mètre soixante-sept. J’étais juste concentré sur mon propre couloir et j’ai travaillé dur toute l’année pour être capable de finir fort. » Sa dauphine, malgré une course quasi parfaite sur le plan technique, n’a rien pu faire et faisait plutôt bonne figure à l’arrivée : « Bien sûr, je cours pour gagner. Mais je suis satisfaite. Ce n’est pas l’or mais j’ai fait du mieux que je pouvais ce soir. »

A vingt-deux ans, Rollins décroche son premier titre mondial et prouve que sa victoire lors des Trials américains en 12’’26, la troisième meilleure performance de tous les temps, n’était pas qu’un feu de paille. A l’arrivée, elle a qualifié sa saison d’ « année bénie ». Aux bilans de tous les temps, Sally Pearson n’est que deux centièmes derrière elle. Blessée pendant une bonne partie de l’été, la championne olympique n’a repris que très tardivement l’entraînement et n’était pas dans la forme de sa vie à Moscou. Le duel entre les deux hurdleuses a tout pour devenir un des grands temps forts des prochains championnats. A Pékin, dans deux ans, il y aura de la revanche dans l’air.

A Moscou, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr