Achetez votre revue ou abonnez vous en ligne en cliquant ici
NUMERO 552 - MAI-JUIN 2014 |
Loïc Perrin : Un Vert à l’aise dans les prés
Sélectionné comme réserviste pour la Coupe du monde au Brésil, Loïc Perrin, capitaine emblématique de l’AS Saint-Etienne, a longtemps pratiqué l’athlétisme, avant de se tourner avec bonheur vers le football. De son passé de demi-fondeur, il a gardé de bons souvenirs et un titre de champion de la Loire de cross chez les jeunes.
Athlé Mag : Vous avez longtemps concilié ballon et course à pied dans votre jeunesse. Cela vous a-t-il aidé dans le football ?
Loïc Perrin : L’athlétisme m’a beaucoup servi pour le foot. J’avais déjà des bases athlétiques que d’autres ne possédaient pas forcément. Cela m’a été utile toute ma carrière, et encore plus quand je jouais au milieu de terrain. C’est un poste qui demande de courir beaucoup et longtemps. Désormais, je joue défenseur central, et, indéniablement, je cours moins. Avec les outils dont on dispose aujourd’hui, on a toutes les statistiques. En général, je tourne entre dix et onze kilomètres par match actuellement,
alors qu’un milieu varie entre douze et treize.
Vous craignez donc moins la préparation physique d’avant-saison que vos camarades ?
Pas vraiment, j’en bave aussi à mon niveau. Il y a un test en début de préparation pour jauger la forme de chacun, et ensuite le programme est adapté en fonction des résultats. Je ne suis pas forcément le meilleur à chaque fois, mais j’ai toujours fait partie du lot de ceux qui couraient le plus. J’ai croisé quelques gros moteurs, comme Fabien Lemoine, Jérémy Clément. Je me rappelle aussi de Christophe Landrin, qui était un véritable athlète. Il n’avait pas la carrure d’un demi-fondeur, il était petit et costaud,
mais c’était un beau coureur à pied, tout comme Blaise Matuidi (le milieu du PSG, qui disputera la Coupe du monde cet été avec la France).
Quand avez-vous tourné le dos à l’athlétisme ?
Je suis arrivé au club en 1997, et j’en faisais encore. J’ai continué pendant un an en pratiquant l’un et l’autre, puis j’ai arrêté à l’âge de treize ans. À ce moment-là, c’était compliqué de jongler entre les deux, parce qu’on commençait à s’entraîner quatre fois par semaine. Cela demandait trop de temps, il fallait choisir et, quand je suis arrivé à l’ASSE, le foot a logiquement pris le dessus.
Comment aviez-vous débuté ?
Je crois que c’est mon frère qui a commencé, et j’ai suivi, tout comme ma petite sœur puis ma mère. À la base, je m’étais tourné vers le football parce que mon père en faisait. Mes parents n’avaient jamais fait d’athlé avant de nous y mettre. Aujourd’hui, tous les deux courent et font pas mal de courses sur route dans la région.
Courriez-vous déjà avec un maillot vert sur le dos ?
J’étais dans un club qui existe toujours, qui s’appelle l’ASMSE 42, dont le maillot est jaune et bleu. J’aimais bien l’ambiance, les déplacements en bus, c’était un petit club super sympathique. Quand on est jeune, on s’essaie à tout. Je faisais les meetings avec un peu de sauts et de lancers, mais ce que j’aimais le plus, c’était les cross. Dans la région, j’ai l’impression qu’il y a moins de monde sur les cross aujourd’hui mais, à l’époque, dans les catégories jeunes, il y avait beaucoup de gamins au
départ. J’aime bien l’idée d’aller au bout de moi-même dans l’effort. Je me rappelle d’ailleurs que je vomissais souvent à l’arrivée !
Pensez-vous que vous auriez pu percer dans l’athlétisme si vous aviez choisi cette voie ?
Oh non, je ne pense pas ! Je n’aurais peut-être pas le même physique aujourd’hui si je n’avais pas choisi le foot mais, déjà quand j’étais jeune, je n’avais pas forcément le gabarit élancé d’un demi-fondeur. J’étais assez trapu et costaud pour mon âge. Je me rappelle avoir fini champion de la Loire en cross-country, mais je ne sais plus quelle année. Je me souviens que nous nous tirions toujours la bourre avec les mêmes, dont un qui s’appelait Azzedine Vey.
Le nom de Driss Maazouzi vous évoque-t-il quelque chose ?
Oui, bien sûr, il est du coin ! Je l’ai déjà croisé. Il venait même parfois courir au centre (de formation) quand j’étais plus jeune, on voyait une gazelle courir, ça nous impressionnait !
Vous pourriez vous lancer dans la course hors-stade, à la fin de votre carrière…
J’ai déjà fait un 10 kilomètres il y a quatre ou cinq ans, avec mon frère. C’était au mois de juin, pendant la préparation physique d’avant-saison, où on nous demande de faire des programmes de maintien en forme. Je me suis dit que c’était l’occasion de faire une course. Si mon frère n’avait pas été là, je me serais arrêté! Je n’en avais jamais fait, et je suis parti un peu vite. Je me suis arrêté pour marcher, et heureusement qu’il m’a attendu, sinon, je ne serais pas allé au bout ! On avait dû faire 40’ ou
41’. C’est dur de se rendre compte de la distance comme ça, il faut un minimum de préparation. J’aimerais bien faire une grosse course, je ne sais pas sous quelle forme, peut-être un trail avec des potes pour se faire plaisir. Dans la région, il y a de quoi faire…
Etienne Nappey
INFORMATIONS | FORMATION | COMMUNAUTÉ | BASES DE DONNÉES | MÉDICAL | BOUTIQUE |
|