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La copie quasi parfaite

Soirée idéale à Pékin pour l’équipe de France. Tous les athlètes tricolores en lice se sont qualifiés pour le tour suivant. Jimmy Vicaut sur 100 m (9’’92) a impressionné et sera accompagné par Christophe Lemaitre (10’’24) en demi-finales. Même impression de facilité pour Renaud Lavillenie, qui n’a sauté qu’une fois, à 5,70 m, pour valider son billet pour la finale du saut à la perche. Kevin Menaldo (5,70 m), dans la même discipline, et la triple sauteuse Jeanine Assani Issouf (14,04 m) vont participer, eux, à leur première finale mondiale. Plus tôt dans la journée, Pierre-Ambroise Bosse avait franchi les séries du 800 m sans trembler. Seule ombre au tableau : l’élimination de Yoann Kowal sur 3000 m steeple.

La Perf'

Un Vicaut bien pressé !

Les séries du 100 m ont été un peu folles et, au milieu des mastodontes, Jimmy Vicaut est venu mettre son petit grain de sel. D’habitude, le premier tour sur la ligne droite ressemble à un aimable tour de chauffe. Mais aujourd’hui, sur la piste du stade olympique de Pékin, l’heure n’était pas à la plaisanterie. L’Américain Justin Gatlin a claqué un monstrueux 9’’83, mais le vent soufflait un peu trop fort (+2,1m/s). Son jeune compatriote Trayvon Bromell a été chronométré en 9’’91 (+0,5m/s), le meilleur temps de l’histoire en séries des Mondiaux. Et juste derrière, Jimmy Vicaut est venu montrer qu’il faisait lui aussi partie des patrons, en signant, en 9’’92 (+0,3m/s), la deuxième meilleure performance française de tous les temps, derrière son record d’Europe (9’’86). Soit, pour l’anecdote, un meilleur chrono que celui d’Usain Bolt (vainqueur de sa série en 9’’96 avec -0,2m/s de vent, en étant sur la réserve).

Des demi-finales explosives
Parti derrière ses principaux adversaires, le Parisien a réalisé une deuxième partie de course impressionnante pour devancer assez largement le Canadien Andre de Grasse, une des valeurs montantes de la discipline. Le tout sans donner l’impression de forcer. Stoïque, il a fait aussi court devant les médias que sur sa ligne droite : « Le but était de gagner tranquillement, en étant relâché. J’ai fait le job pour avoir un très bon couloir en demi-finales. » Les demies, justement, s’annoncent explosives. Car Jimmy a tiré le gros lot. Demain, il va en effet retrouver sur la route de la finale deux gros clients, l’Américain Tyson Gay (10’’11,-1,4m/s) et le Jamaïcain Asafa Powell (9’’95, -0,1m/s). Pour intégrer le top 8 sans passer par une qualification au temps, il devra terminer à une des deux premières places de sa course. « Je pense qu’il faudra courir en moins de 9’’90 pour aller en finale », pronostique le co-recordman d’Europe. Qui sait donc ce qu’il lui reste à faire.

Le Temps Fort

Lavillenie, un petit tour et puis s’en va

Pendant que les qualifications du saut à la perche s’éternisaient, Renaud Lavillenie patientait. Sûr de sa force, imperturbable, même quand la mésaventure des Mondiaux de Moscou s’est reproduit. A savoir une course d’élan qu’il s’est retrouvé obligé de raccourcir de quatre foulées, par la faute des séries du 100 m qui occupait la ligne droite dont il aurait voulu s’élancer. En deux ans, le champion olympique a battu le record du monde et beaucoup grandi. « J’ai adapté mon concours à la situation, résume-t-il. C’est top de faire un concours de qualification comme celui-là. Mais, prévient-il, que tu fasses un saut ou dix, tu remets tout en cause le lundi. »

Fait exceptionnel, il y aura seize concurrents en finale dans deux jours, pour un concours qui promet de s’éterniser. Ils ont en effet largement plus de douze à effacer 5,70 m, la barre demandée pour avoir le droit de revenir sur le sautoir lundi. Parmi eux, on retrouvera Kevin Menaldo, qui a retrouvé la confiance au meilleur des moments (voir ci-dessous), avec 5,70 m à sa deuxième tentative. L’Allemand Raphael Holzdeppe, lui, a frisé la correctionnelle, en franchissant 5,70 m au troisième essai. Ce sera un des principaux adversaires des Tricolores, tout comme le Canadien Shawn Barber. Il y aura tout de même deux absents de marque en finale, le Brésilien Thiago Braz (5,65 m) et le Grec Konstadinos Filippidis (5,55 m), qui se sont fait piéger lors de ces qualifications.

Le Chiffre

3

Auteur d’un très bon troisième essai à 14,04 m, après une entrée délicate dans ses qualifications, Jeanine Assani Issouf sera, lundi, la troisième Française à participer à une finale mondiale au triple saut. Elle prend la suite de Betty Lise, huitième en 1997 à Athènes, et de Térésa Nzola Meso Ba, onzième à Berlin en 2009. Mais contrairement à ses deux aînées, qui avaient dû attendre leur deuxième participation aux championnats du monde pour franchir l’écueil des qualifications, la Limougeaude de vingt-trois ans intègre le top 12 dès ses premiers Mondiaux. Ce dont elle ne veut pas se contenter : « Je veux entrer dans les huit premières et, ensuite, grappiller le maximum de places. »

La Décla

Kevin Menaldo, qualifié pour la finale du saut à la perche : « Je vais être honnête avec vous. Il y a trois semaines, j’ai pris une grosse gamelle à l’entraînement. Je n’arrivais plus à sauter jusqu’à mercredi dernier. Ce jour-là, j’ai fait une quarantaine de courses d’élan sans réussir à piquer. J’ai vu dans le regard de mes concurrents qu’ils m’observaient avec de la pitié et j’ai pété un plomb. J’ai fait un gros travail physique et mental avec le staff médical et, aujourd’hui, j’ai montré que j’en avais. D’ailleurs, je fais un gros bisou à ces derniers ! »

Le Coup Dur

Kowal pris au piège

Malgré une belle course, avec « une bonne gestion mentale et physique » dixit le principal intéressé, Yoann Kowal a quitté, ce matin, la compétition dès les séries du 3000 m steeple. Un crève-cœur pour le Périgourdin, qui a eu le malheur de tomber dans la course la plus lente. Quatrième de la première série en 8’41’’65, il a été devancé au finish par trois références : le Kényan Conseslus Kipruto (8’41’’41), l’Américain Evan Jager (8’41’’51) et le Canadien Matthew Hugues (8’41’’52).  « Il y a toujours des regrets. Mais là, qu’est-ce que je pouvais faire de plus ? », s’interrogeait, à l’arrivée, le demi-fondeur.

Et Aussi

Bosse a su s’adapter

Contrat rempli pour Pierre-Ambroise Bosse, en séries du 800 m ce matin. Même s’il n’a pas réussi à produire l’accélération progressive qu’il avait prévu de place au bout de 500 m d’effort, le Gujanais ne s’est pas affolé. Une belle dernière ligne droite, tout en relâchement, lui a offert la deuxième place de sa course en 1’47’’89, deux centièmes derrière l’Ethiopien Mohammed Aman. Un adversaire qu’il retrouvera demain en demi-finales, tout comme le Polonais Adam Kszczot. Sur 100 m, Christophe Lemaitre sera aussi au départ des demi-finales. Face au vent (-1,4m/s), l’Aixois a assuré l’essentiel en terminant à la troisième place de sa série, derrière Gay et Ashmeade. Son chrono : 10’’24.

Les Champions du jour

Le nouveau Ghebreselassie

Le nom n’est pas exactement le même, le palmarès non plus. Mais l’Erythréen Ghirmay Ghebreselassie ne manque pas de talent, à l’image du « negus » éthiopien Haile. A dix-neuf ans, pour ce qui était seulement le troisième marathon  de sa jeune carrière, il a créé la surprise en décrochant le titre mondial, le premier de l’histoire, sur piste, pour son pays. La logique a, en revanche, été respectée sur 10 000 m masculin et au poids féminin. Mo Farah a décroché son deuxième titre mondial sur la distance en 27’01’’13, après avoir frôlé la chute à un peu moins d’un tour de l’arrivée. Christina Schwanitz a, elle, dominé la locale Lijiao Gong, en expédiant son boulet à 20,37 m au troisième essai.

A Pékin, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr

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