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Tellement frustrant…

En course pour le podium, le 4x400 m féminin tricolore a perdu tout espoir de médaille au moment de la dernière transmission. Agnès Raharolahy, déséquilibrée par une concurrente nigériane, a en effet été victime d’une chute. Malgré cet incident de course, les Bleues terminent septièmes en 3’26’’45, dans une course remportée par la Jamaïque en 3’19’’13. Leurs homologues masculins se classent sixièmes en 3’00’’65, alors que la victoire revient aux Etats-Unis en 2’57’’82. L’équipe de France termine ces Mondiaux de Pékin avec deux médailles de bronze, pour Renaud Lavillenie à la perche et Alexandra Tavernier au marteau.

Le Coup Dur

Et soudain, la chute

« Je prends une balayette par derrière, je m’éclate par terre et j’ai du mal à me relever. » Contrairement à ce que pourrait laisser penser ses propos, Agnès Raharolahy ne pratique pas le combat de rue mais l’athlétisme. Et ce récit est celui des derniers mètres de son tour de piste, avant de transmettre le témoin à Floria Gueï en finale du 4x400 m. Victime d’un croche-pied involontaire de la concurrente nigériane, la Nantaise n’a pu éviter la chute, alors que la France était en course pour le podium. « On n'a rien compris, on a vu Agnès faire un roulé-boulé », retrace Marie Gayot, spectatrice aux premières loges de ce cruel coup du sort.
A la lutte pour la quatrième place avec la Russie, quelques mètres derrière les Britanniques, les Bleues (Estelle Perrossier, Marie Gayot, Agnès Raharolahy et Floria Gueï) voyaient tous leurs espoirs de médaille s’envoler. Un crève-cœur, alors qu’une folle remontée de Gueï, dans la lignée de celle des championnats d’Europe de Zurich, était envisageable. Leur chrono final malgré une chute - 3’26’’45 pour une septième place - laisse imaginer le potentiel du quatuor tricolore. La Grande-Bretagne (3’23’’62), troisième d’une course remportée au finish par la Jamaïque (3’19’’13) au finish devant les Etats-Unis (3’19’’44), ne réalise pas un chrono stratosphérique.

Un discours combatif

On s’attendait à retrouver les Françaises abattues. Mais c’est la tête haute qu’elles se sont présentées devant les médias, un discours combatif à la bouche. « Ce sont les aléas de la course, on ne pouvait rien faire, constate Marie Gayot. C’est malheureux mais c’est tombé sur nous. Forcément, il y a une pointe d’amertume. Mais la déception va rapidement laisser la place à de la motivation pour l’année prochaine ». Estelle Perrossier abonde : « Ce qu’on a vécu aujourd’hui va rendre le collectif encore plus fort. Ça va nous souder encore plus. » Après l’or de Zurich l’an dernier, le 4x400 m féminin tricolore passe, cette fois, à côté d’un gros coup. Mais ce n’est peut-être que partie remise pour cette équipe au destin pas comme les autres.

Les Promesses

Une nouvelle étape pour les Bleus

Six ans après, le 4x400 m masculin de l’équipe de France a fait son retour en finale mondiale. Un aboutissement ? Non, mais une étape importante. « En chambre d’appel, on n’avait pas honte d’être là, souligne Teddy Atine-Venel. On était à notre place. Pouvoir enchaîner les courses avec de la pression et être à la bagarre avec les meilleurs mondiaux, ça forge. » Sixièmes en 3’00’’65 d’une course remportée par les Etats-Unis (2’57’’82) devant Trinidad et Tobago (2’58’’20) et la Grande-Bretagne (2’58’’51), les Bleus (Mame-Ibra Anne, Teddy Atine-Venel, Mamoudou-Elimane Hanne et Thomas Jordier) auraient dû battre le record de France (2’58’’96) pour monter sur le podium. Ce record, c’était d’ailleurs leur objectif chronométrique. « On espérait un meilleur temps, même sans être sur la boîte, explique Hanne. Au final, on n’a ni l’un, ni l’autre. On a déjà parcouru pas mal de chemin, mais il y a encore de petits réglages à effectuer. » Rendez-vous est pris dans la chambre d’appel de Rio.

Le Chiffre

11

La place de l’équipe de France à la placing table, qui prend en compte le nombre de finalistes. Treize Tricolores ont terminé dans le top 8 de leur épreuve à Pékin. Au tableau des médailles, avec deux troisièmes places pour Alexandra Tavernier au lancer du marteau et Renaud Lavillenie au saut à la perche, l’équipe de France se classe trente-et-unième. « Il nous manquait plus de douze athlètes dont de nombreuses têtes d’affiche. Je retiens qu’on a vu une équipe de France décomplexée et quand même pleine de promesses à Pékin, explique Ghani Yalouz, le directeur technique national. Il y a des jeunes qui ont les dents longues et qui ont envie de tout bouffer. Mes petits Français, j’en suis plutôt fier. » Bernard Amsalem, le président de la Fédération Française d’Athlétisme, retient, lui aussi, le comportement de la nouvelle génération : « Les jeunes qui sont entrés en équipe de France ont pris tous les risques. Je suis globalement satisfait de leur état d’esprit et de leur intégration. Concernant le nombre de médailles, avec de nombreux leaders absents et dans un contexte international très relevé, c’était difficile de faire mieux que ce que nous avons fait. Même s’il y a bien sûr des regrets, cette édition est prometteuse pour l’avenir. »

Les Champions du jour

Kiprop égale Morceli

Grand favori du 1500 m, Asbel Kiprop a attendu la dernière ligne droite pour porter l’attaque décisive en finale. Vainqueur en 3’34’’40, il a dû batailler jusqu’au bout pour devancer le Kényan Elijah Manangoi (3’34’’63) et le Marocain Abdalaati Iguider (3’34’’67). Le Kényan décroche son troisième titre mondial et égale ainsi l’Algérien Noureddine Morceli. Il n’est plus qu’une unité du Marocain et recordman du monde Hicham El Guerrouj, vainqueur à quatre reprises lors des championnats du monde.
Toujours en demi-fond, Genzebe Dibaba avait à cœur d’écrire une nouvelle page de l’Histoire de l’athlétisme, en devenant la première femme à réaliser le doublé 1500 m-5000 m. Raté, puisqu’elle a dû se contenter de la médaille de bronze sur la deuxième distance en 14’44’’14, derrière deux de ses compatriotes, Almaz Ayana (14’26’’83, record des championnats) et Senbere Teferi (14’44’’07). A noter qu’Ayana a parcouru le dernier 3000 m en 8’19’’91, un chrono plus rapide que le record d’Afrique de la discipline (8’20’’68 par Cherono).
Deux petites surprises dans les concours avec, pour commencer, la victoire de Derek Drouin au saut en hauteur, au terme d’une compétition pleine de suspense. Aucun concurrent n’ayant franchi 2,36 m, Drouin, le Chinois Guowei Zhang et l’Ukrainien Bohdan Bondarenko se sont retrouvés à égalité à la première place avec 2,33 m. Il a donc fallu recourir aux barrages pour les départager et c’est Drouin qui a plié l’affaire, en étant le seul à effacer 2,34 m. Il est le premier Canadien à s’imposer en finale mondiale au saut en hauteur. Au javelot féminin, les spectateurs massés dans le Nid d’Oiseau ont longtemps cru à la victoire de leur favorite, la Chinoise Huihui Lyu (66,13 m). Mais c’était sans compter sur le mental de l’Allemande Kathrina Molitor, auteur d’un dernier jet à 67,69 m, meilleure performance mondiale de l’année.
Enfin, plus tôt dans la journée, le marathon femmes était revenu à Mare Dibaba en 2h27’35’’. L’Ethiopienne a devancé au sprint la Kényane Helah Kiprop (2h27’36’’) et la Bahreïni Eunice Kirwa (2h27’39’’), dans des conditions de chaleur moins difficiles que ces derniers jours.

A Pékin, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr

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