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Mayer, taille patron

Kevin Mayer a remporté l’heptathlon des championnats d’Europe en salle, en améliorant le record d’Europe de Roman Sebrle avec 6479 points, au terme d’un week-end où sa puissance et sa maîtrise ont fait des merveilles. Ce titre porte à trois le nombre de médailles décrochées par l’équipe de France, dont deux d’or.

La Médaille

Mayer régale

Monstrueux de contrôle pendant deux jours, Kevin Mayer a complètement lâché prise au moment de recevoir sa médaille d’or de l’heptathlon dans la Kombank Arena. « C’est tellement bon d’entendre à nouveau la Marseillaise, à laquelle je n'avais plus eu droit sur un podium depuis sept ans, c’est vraiment une émotion énorme. Dans ces moments, on repense à tous les efforts fournis pour en arriver là, et à tous les gens qui nous ont soutenus. Pour moi, c’est presque plus fort que les Jeux, parce que cette fois j’ai gagné », lâchait-il à sa descente de la boîte, les yeux encore embués de larmes. Deuxième à Zurich en 2014, puis de nouveau à Rio 2016, l’élève de Bertrand Valcin a retrouvé le chemin de la victoire, qui lui avait manqué depuis sa collection de bouquets lorsqu’il était jeune. Déjà très attendu depuis la retraite d’Eaton, Kevin a prouvé qu’il avait les épaules pour renouveler l’exploit des derniers Jeux olympiques.

Avec 6479 points, il a d’un coup d’un seul effacé Christian Plaziat des tablettes hexagonales, et Roman Serble du panthéon européen des épreuves combinées en salle. Ses performances de haut vol (6’’95, 7,54 m, 15,66 m, 2,10 m, 7’’88, 5,40 m, 2’41’’08) lui permettent également de devancer Dan O’Brien à la place de deuxième performeur mondial de tous les temps, derrière un Ashton Eaton intouchable. Pourtant, le Drômois avouait lui-même ne pas être dans la forme de sa vie. « Je ne pensais pas être aussi fort. J’ai surtout bien maîtrisé au niveau de la technique et de la concentration. Je savais que j’avais progressé, comme sur les haies ou à la hauteur. Ma force désormais, c’est d’enchaîner les épreuves. Le travail accompli depuis six mois a payé. »

Ses séances réalisées en début de semaine avec Pascal Martinot-Lagarde et Kevin Menaldo ont « largement porté leurs fruits », et même le retard accumulé sur un concours de perche à rallonge (trois heures d’attente avant sa première barre) n’ont pas réussi à le faire dévier de sa trajectoire majestueuse. Son ascension de l’Olympe des décathloniens n’est sans doute pas finie, puisqu’il estime désormais être « capable de battre le record du monde d’Ashton Eaton en plein air dans les années à venir. »

Le Temps Fort

Les tripleux tombent sur un os

Il faudra attendre encore un peu pour voir la nouvelle génération prendre le pouvoir au triple saut, contrairement à ce qu’avait laissé présager les qualifications. Melvin Raffin (18 ans), Jean-Marc Pontvianne (22 ans) et l’Allemand Max Hess (20 ans) ont subi la loi de leurs aînés en finale. Le vétéran italien Fabrizio Donato (40 ans) a planté la première banderille en exploitant au mieux la piste en bois de la Kombank Arena dès le deuxième essai (17,13 m). Puis c’est le tenant du titre portugais Nelson Evora (32 ans) qui a pris le relais pour prendre la tête avec 17,20 m.

Derrière, Jean-Marc et Melvin n’ont pas réussi à se libérer pleinement pour troubler l’ordre établi. « Il m’a manqué quelque chose. Etait-ce dû à la fatigue ou à la pression ? Je ne saurais pas dire », soufflait à chaud le nouveau recordman du monde des moins de 20 ans. Le Nîmois, lui a connu des problèmes de marque handicapant. « Avec le coach, on a essayé de reculer, d’avancer, mais ça n’a pas arrangé les choses. Je n’ai pas trouvé les bons réglages pour m’exprimer à 100 % », avouait-il. Son entraîneur, Sébastien Bouschet, regrettait, lui, que son poulain ait voulu faire les choses « en gardant trop de choses sous contrôle. » Au final, le plus jeune des deux a pris la cinquième place avec 16,92 m, une place et deux centimètres de mieux que le récent champion de France.

Le Chiffre

1

Floriane Gnafoua a amélioré son record personnel d’un petit centième en finale du 60 m. Mais même en couvrant la ligne droite en 7’’20, l’élève d’Alex Menal n’a pu faire mieux que septième, à bonne distance de l’Anglaise Asha Philip, lauréate en 7’’06. Une déception pour celle qui avait terminé sixième à Amsterdam en juillet 2016, mais une conclusion relativement réussie pour sa saison largement tronquée en raison d’une blessure contractée peu après le jour de l’an.

Les Déclas

André Giraud, président de la FFA : « Bien sûr, le bilan global en termes de médailles est en dessous de nos espérances, mais quelle fraîcheur ! Nous sommes fiers de cette génération de jeunes qui se sont battus pour leur première sélection. Je suis sûr qu’ils auront à cœur d’être présents cet été. Kevin nous a aussi apporté beaucoup d’émotions, avec sa médaille, son record, et ses larmes sur le podium. C’est un athlète sur lequel nous pouvons dorénavant toujours compter. »

Ghani Yalouz, directeur technique national : « Je suis sincèrement très heureux de cette belle équipe de France. Il ne faut pas oublier qu’elle était composée à 80% de jeunes. On ne peut que se réjouir de la victoire pleine de panache de Floria, avec la complicité de son entraîneur Djamel Boudebibah. Il faut également souligner le travail de longue haleine de Bertrand Valcin et Jérôme Simian auprès de Kevin. Ils ont su lui inculquer cette culture de la gagne qui me plaît tant. Au moment de partir vers un nouveau challenge, je suis particulièrement fier d’avoir mis en place la génération 2020-2024, qui a démontré son envie de faire briller les couleurs de la France dans tous les stades du monde. »

Et Aussi

Les relais manquent la boîte

Floria Gueï, Agnès Raharolahy, Deborah Sananes et Louise-Anne Bertheau ont cédé leur couronne européenne du 4x400 m à des Polonaises de gala. Emmenées par Justyna Swiety et Malgorzata Holub, ces dernières ont remporté la course en 3’29’’94 devant la Grande-Bretagne, tandis que les Bleues, fatiguées par l’enchaînement des tours en individuel ont pris la cinquième place en 3’33’’61.
Leurs homologues masculins ont longtemps cru pouvoir accrocher une breloque, mais Thomas Jordier, Nicolas Courbière, Hazir Inoussa et Yoann Decimus ont vu les Tchèques, porté par le solide Pavel Maslak les devancer sur le fil pour le bronze. En 3’08’’99, ils terminent quatrièmes, tout juste deux secondes derrière les lauréats polonais.
En difficulté depuis le coup d’envoi de l’heptathlon, alors qu’il se sentait plutôt en forme, Bastien Auzeil a préféré se retirer avant la perche, plutôt que de risquer d’ajouter une blessure inutile à sa déception et son incompréhension. Enfin, Stella Akakpo a terminé son aventure serbe avec une troisième place de sa demi-finale en 7’’34, minée par une mise en action ratée.

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