Un bilan historique !
Avec cinq médailles dont trois d’or, l’équipe de France a réalisé de superbes Mondiaux dans la capitale anglaise. Elle obtient ses meilleurs résultats depuis les éditions de 2003 et 2005.
Barcelone 2010, Zurich 2014, Rio 2016, Londres 2017… L’équipe de France traverse une décennie historique, la plus faste de son histoire, et l’embellie se prolonge. Après les deux moissons européennes et la razzia olympique, les Mondiaux 2017 devaient lancer la nouvelle olympiade en douceur, à l’écart des chiffres qui donnent le tournis. Au sortir d’une semaine pleine de rebondissements, cela a finalement été tout le contraire. Avec cinq médailles dont
trois en or, il a fallu ressortir les livres de statistiques pour prendre la mesure de cette nouvelle réussite.
Avant de se pencher sur les chiffres, ce sont les exploits des athlètes médaillés qui ressortent. La surprise Pierre-Amboise Bosse, sacré sur 800 m en ayant eu le talent de réaliser la course de sa vie le jour J. La confirmation Kevin Mayer, capable d’assumer son statut de favori au décathlon. La renaissance de Yohann Diniz, en grande difficulté à Rio puis impérial à Londres sur 50 km marche. Mais aussi la solidité de Renaud Lavillenie à la perche qui, avec le bronze, décroche sa septième
médaille mondiale consécutive,
et la longévité de Mélina Robert-Michon, dont la troisième place au disque permet aux Bleues d’intégrer le tableau d’honneur.
« Un grand réservoir d’athlètes »
« Ce sont des résultats historiques, avec pour la première fois trois médailles d’or en individuel, rappelle Patrice Gergès. En arrivant à Londres, tout le monde disait qu’on avait une équipe amoindrie. On s’aperçoit qu’en France, on peut s’appuyer sur un grand réservoir d’athlètes. » Le directeur technique national élargit le spectre des satisfactions bien au-delà des médaillés : « Nos représentants ont tous été jusqu’au bout et ont cru en eux.
On a des jeunes en demi-finales.
Donc ce sont d’excellents Mondiaux. Cela fait partie des trois meilleurs résultats de l’athlétisme français. »
Une référence aux crus de Paris 2003 (huit médailles dont 3 d’or) et Helsinki 2005 (8 médailles dont 2 d’or), avec lesquels l’édition 2017 peut effectivement faire le match. Cette année, l’équipe de France se classe quatrième au tableau des médailles, et première nation européenne. Elle termine derrière les Etats-Unis, le Kenya et l’Afrique du Sud. Mais devant de sacrés clients comme la Chine, la Grande-Bretagne à domicile, l’Ethiopie ou encore la Pologne. A la placing table, les Bleus intègrent aussi le top
10 (8e), grâce un joli total de quatorze finalistes.
« Fidèle à son état d’esprit »
« C’est un résultat qui va au-delà de nos espérances, savoure André Giraud. L’équipe de France s’est surpassée, a montré sa cohésion et a été fidèle à l’état d’esprit qui fait sa force depuis plusieurs années. Elle a confirmé la bonne santé de notre sport. » Le président de la FFA tient à saluer l’ensemble de la famille de l’athlétisme français, qu’il associe à ce bilan : « Je souhaite partager cette réussite avec l’ensemble des clubs, des dirigeants,
des entraîneurs
et des athlètes qui font vivre l’athlétisme au quotidien. Le plan de développement qui a été mis en place depuis plusieurs années porte ses fruits. Nous n’avons aucune raison d’être pessimistes pour l’avenir. La génération 2024 est en route. »
Des jeunes au diapason
André Giraud et Patrice Gergès ont déjà en ligne de mire les deux prochaines éditions olympiques : A Tokyo en 2020 - année où Paris accueillera par ailleurs les championnats d’Europe - et, sauf cataclysme, dans la capitale française en 2024. Si des athlètes comme Pierre-Ambroise Bosse et Kevin Mayer seront peut-être encore en piste dans sept ans, c’est du côté de la nouvelle génération que proviendra la majorité du collectif tricolore. Dans
cette optique, les trente-deux
médailles décrochées cet été lors des championnats du monde cadets, ainsi que lors des Europe juniors et espoirs - du jamais vu - sont de bon augure. De belles promesses à valider au cours des prochaines saisons.
« On a commencé à travailler sur cette génération qui sera au top en 2024, en identifiant des athlètes au fort potentiel, explique le DTN. Notre but est de les accompagner au mieux, en leur faisant découvrir les exigences du haut niveau et en leur apprenant à se construire dans le temps. » Un travail de détection et d’accompagnement qui s’appuie sur un important maillage territorial. « On a enclenché une dynamique au niveau des territoires et on fait le maximum pour aider les clubs à se structurer,
détaille André
Giraud. L’accent a été mis sur la formation. On est sur la bonne voie. » L’avenir se prépare, quand le présent se savoure.
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