Le grand jour de Claude-Boxberger

A son aise en séries, Ophélie Claude-Boxberger fera partie des prétendantes au podium du 3000 m steeple ce soir. La Franc-Comtoise participe à Berlin à son premier grand championnat. Une compétition qu’elle rêve de finir avec une médaille autour du cou.
Merci les demi-fondeurs et fondeurs ! Depuis le début de ces championnats d’Europe de Berlin, l’équipe de France peut compter sur ses athlètes les plus affûtés pour monter sur les podiums. Sur les huit médailles récoltées par les Bleus jusque-là, six l’ont été par ces derniers. De quoi peut-être donner des idées à Ophélie Claude-Boxberger.
La steepleuse de Montbéliard Belfort Athlétisme a fait forte impression en séries, vendredi. Bien relâchée pendant toute la course, elle a aisément terminé à la troisième place de sa série, directement qualificative pour la finale, en 9’34’’50. Un chrono à seulement sept centièmes de son record personnel, qui, vu la manière, laisse à penser qu’elle a dans les jambes une performance inférieure à 9’30’’. « Quand j’ai vu que j’étais troisième, je n’ai pas cherché à en rajouter, racontait en zone mixte, après
sa course, l’athlète aux paupières décorées de paillettes. J’ai fait une course assez tranquille et régulière, sans à-coups. »
Une série qui confirme le gros palier franchi par la fille du regretté Jacky Boxberger cette saison, après avoir attendu sa trentième année pour disputer son premier grand championnat sous le maillot tricolore. Elle a fait preuve d’abnégation en persévérant, malgré des qualifications pour les Mondiaux de Pékin et les J.O. de Rio ratées d’un rien. En 2015, elle réalise deux jours trop tard le niveau de performance requis, avec un chrono de 9’35’’56. En 2016, il lui manque moins d’une seconde pour être du voyage
au Brésil, avec un temps de 9’34’’96. Après une année sans en 2017, la malédiction a été rompue cet été dès la fin mai, lors du meeting de Rome, à la faveur d’un record personnel en 9‘34’’43.
Athlète à la double casquette

Ophélie Claude-Boxberger a enfin trouvé son équilibre avec une organisation qui, sur le papier, peut paraître atypique. Après douze ans sous la houlette de Laurent Fleury, elle concocte désormais elle-même ses programmes, tout en étant entraîneur. « C’est moi qui coache le groupe de demi-fond de Montbéliard, expliquait-elle à athle.fr début juin. Je gère l’entrainement et, dans le même temps, je m’entraîne avec les athlètes et ça se passe très bien.
On arrive à s’adapter en fonction de nos différents programmes, à tout mettre en place. D’autant plus que ce sont des personnes que je connais bien et avec lesquelles je me prépare depuis plusieurs années déjà. Il y a une très bonne ambiance. »
Comme à son habitude, la steepleuse de 30 ans a pris le départ de beaucoup de courses cette saison, avec pas moins de onze compétitions disputées depuis début mai. En plus de ses cinq 3000 m steeple, elle s’est alignée six fois sur 1500 m. Une distance sur laquelle elle a fait de gros progrès, avec une marque de référence améliorée de plus de trois secondes en 4’11’’36. Intéressant dans l’optique de la finale, où sa pointe de vitesse terminale pourrait bien lui service. La course, à laquelle prendra aussi part
sa compatriote Emma Oudiou, s’annonce « assez ouverte ». Derrière la Norvégienne Karoline Bjerkeli Grovdal (9’18’’36) et l’Albanaise Luiza Gega (9’22’’00), au-dessus du lot sur le papier, il y a en effet de la place. Notamment pour « OCB », quatrième des bilans estivaux. « L’objectif est d’être finaliste. Mais pourquoi ne pas essayer de monter sur la boîte ? On va espérer une Mahiedine », rigole-t-elle. Le steeple français, si souvent sur le toit de l’Europe, attend avec impatience
sa première médaille féminine.
A Berlin, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr
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