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Le bronze au finish !

Comme en 2015 et 2017, l’équipe de France monte sur la troisième marche du podium à Bydgoszcz. Deuxième à l’issue de la première journée, les Bleus ont réussi à résister au retour de l’Italie, qui termine à seulement un demi-point. L’Allemagne, en argent, n’est, elle, qu’à une unité, alors que la Pologne a survolé les débats à domicile. Autant dire que le suspense a été insoutenable lors des 4x400 m finaux. Le collectif tricolore a pu notamment s’appuyer, ce dimanche, sur Alexandra Tavernier, vainqueure au marteau, Pascal Martinot-Lagarde, deuxième du 110 m haies, et Eloyse Lesueur-Aymonin, troisième à la longueur avec le NPR pour Doha à la clé.

On soupçonne les Bleus d’avoir trouvé un surcroît de motivation, lors de cette dernière journée des championnats d’Europe par équipes, en pensant à la rivière de steeple. En bons habitués des Interclubs, l’après-podium a en effet viré très vite, pour eux, à la baignade plus ou moins forcés, après d’intenses courses-poursuites sur la pelouse du stade Zdzisław Krzyszkowiak. L’occasion pour Thomas Jordier, entre autres, de faire admirer sa pointe de vitesse. Pourtant, le spécialiste du tour de piste venait de prendre part, quelques minutes plus tôt, au 4x400 m. Une course qui, comme à Cheboksary (Russie) en 2015 et à Villeneuve-d’Ascq en 2017, a fait office de juge de paix. Avec un scénario à suspense que n’aurait pas renié Alfred Hitchcock.

Flash-back. Avant la dernière épreuve, le 4x400 m masculin, l’équipe de France, troisième, ne compte plus qu’un point et demi d’avance sur l’Italie, qui se fait de plus en plus pressante. La menace britannique est, elle, écartée, puisque les Britishs n’alignent pas de quatuor au départ. Pour rester sur la boîte, les Tricolores ne doivent pas terminer plus d’un rang derrière les Transalpins. Un scénario différent de celui des deux précédentes éditions. « Généralement, on était toujours quatrièmes et il fallait aller chercher la boîte, rappelle Thomas Jordier. Là, il fallait ne pas être éjecté du podium. »

Trois équipes dans un mouchoir de poche

Un sacré baptême du feu pour Christopher Naliali, le deuxième relayeur. « Ça nous a transcendés. On savait qu’on avait le sort de l’équipe entre nos mains », confie-t-il. Après un excellent travail du duo et de Mamadou Kasse Hann, Loïc Prévot, qui fait également ses débuts chez les seniors, s’élance en tête. « Sans mentir, j’avais le trac avant la course, rembobine l’espoir. Mais les athlètes et les coaches ont su me remettre les idées en place. » Il va réaliser un tour de piste plein, seulement doublé sur la ligne d’arrivée par le concurrent italien. Qu’importe, avec cette deuxième place en 3’02’’08, à quatre centièmes des Transalpins, les Tricolores préservent l’essentiel. Ils sont en bronze avec 316,5 unités, un demi-point devant ces derniers. Les Allemands sont, eux, en argent avec une marge de seulement un point sur les Français. Derrière ce trio qui se tient dans un mouchoir de poche, les Polonais, impériaux à domicile, l’emportent haut la main avec 345 points (le classement complet ci-dessous).

Tavernier en patronne

Avant cette fin en apothéose, les Bleus avaient connu un après-midi logiquement moins euphorique que celui d’hier. C’est qu’il avait fallu se remettre de la disqualification du 4x100 m masculin samedi soir, « comme si l’on avait pris un but à la quarante-cinquième minute d’un match de foot », image le directeur technique national Patrice Gergès. Pour repartir de l’avant, ils ont pu compter sur une Alexandra Tavernier de gala, autrice de trois jets à plus de 72,50 m au marteau dont un dernier à 72,81 m, pour l’emporter devant la locale Joanna Fiodorow (72,13 m), pourtant soutenue par un public en feu. « J’ai réussi à me sortir les tripes, savoure la vice-championne d’Europe, dont la performance a été réalisée sur un plateau très rugueux et donc compliqué à apprivoiser. Comme je l’avais dit aux France, il fallait que je réapprenne à gagner. » Le beau symbole de la réussite des lancers français à Bydgoszcz. « Les lanceurs montent, souligne-t-elle. Ils apportent de plus en plus leur pierre à l’édifice, ça devient un pilier. »

NPR pour Lesueur-Aymonin

Parmi les autres moteurs de l'équipe de France, Pascal Martinot-Lagarde est allé chercher une belle deuxième place sur 110 m haies en 13’’46 (-1,8m/s). Eloyse Lesueur-Aymonin a, elle, réussi à monter en puissance au meilleur des moments à la longueur. Très régulière, avec un envol à 6,72 m (+1m/s) dès sa première tentative, un troisième essai à 6,70 m (+2,2m/s) et un quatrième à 6,69 m (+2m/s), la sociétaire de la SCO Sainte-Marguerite Marseille a pris la troisième place d’un concours très relevé. Bonus : elle a réalisé au centimètre près le niveau de performance requis pour les Mondiaux de Doha. « J’ai fait ma part du job pour moi et pour l’équipe. Le contrat est plus que rempli à 100 % », apprécie-t-elle, après une compétition lors de laquelle elle a dû reculer ses marques de cinq pieds en raison du vent capricieux de Bydgoszcz.

Des conditions compliquées à gérer, comme a aussi pu le constater Benjamin Compaoré au triple saut, troisième grâce à un troisième essai salvateur à 16,67 m (+2,7m/s). Même rang pour Renaud Lavillenie à la perche, qui a dû composer avec un vent soufflant de côté ou de trois quart face mais qui a su préserver l’essentiel avec une barre à 5,71 m franchie, et pour Mouhamadou Fall sur le demi-tour de piste. Longtemps en tête avant de coincer dans les trente derniers mètres pour un chrono final de 20’’70 (-1m/s), le champion de France s’en voulait. « J’avais envie de gagner pour rattraper mon erreur d’hier », explique celui qui était pourtant logiquement essoré par l’enchaînement des courses ces dernières semaines.

« Au service du collectif »

Un discours qui faisait écho aux mots de Patrice Gergès, heureux et fier de ses troupes : « Je retiens l’envie montrée par tous, mais aussi la déception de certains d’avoir perdu un point par çi, par là. Ça montre un état d’esprit au service du collectif. » Même sentiment pour le président de la Fédération André Giraud, qui avouait « ne pas en mener large avant les relais 4x400 m. Finalement, nous terminons troisièmes et l’écart se resserre même sur les Allemands. C’est intéressant et c’est le signe qu’on est sur une bonne dynamique sur la route de 2020, qui sera une année charnière avec les Jeux olympiques de Tokyo et les championnats d’Europe à Paris. » Mais d’abord, il y aura fin septembre et début octobre les Mondiaux de Doha. Les passionnés d’athlétisme ont retrouvé l’équipe de France avec bonheur pendant deux jours. Un avant-goût au cœur d’un été loin d’être terminé.

A Bydgoszcz, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr
Photos : J. Crosnier / KMSP / FFA

Le classement général
 1. Pologne : 345 pts
 2. Allemagne : 317.5 pts
 3. France : 316.5 pts
 4. Italie : 316 pts
 5. Grande-Bretagne : 302.5 pts
 6. Espagne : 294.5 pts
 7. Ukraine : 225 pts
 8. République Tchèque : 219.5 pts
 9. Suède : 210.5 pts
10. Grèce : 197 pts
11. Finlande : 190 pts
12. Suisse : 175 pts
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