Tavernier visait plus loin

Alexandra Tavernier a terminé au sixième rang de la finale du marteau avec un jet à 73,33 m. Elle apporte à l’équipe de France sa première place de finaliste. Valentin Lavillenie et Pierre-Ambroise Bosse ont, eux, respectivement validé leur billet pour la finale de la perche et les demi-finales du 800 m. Les autres Tricolores en lice ont connu une journée compliquée.
Le temps fort
Tavernier sixième
« Je vais essayer de ne pas contaminer les autres avec ma déception, pour que le reste de l’équipe de France reparte du bon pied dès demain. » Au moment de conclure la session de samedi soir au Khalifa Stadium de Doha, Alexandra Tavernier a tenté de positiver. Sixième de la finale du marteau, la Savoyarde a lancé son engin à 73,33 m. « Une performance pas dégueu dans l’absolu, mais moi, je voulais être championne du monde », soupirait-elle. Regrettant
de ne pas avoir été suffisamment actrice de son concours, la médaillée de bronze de Pékin a été assommée, comme beaucoup d’autres, par la performance de la Polonaise Joanna Fiodorow à son premier essai (76,35 m), et n’a pas réussi à trouver la bonne formule pour se rapprocher du podium, qui s’est joué à hauteur de son record de France (74,76 m par la Chinoise Wang, la victoire revenant à l’Américaine DeAnna Price avec 77,54 m).
La perf'
Un Lavillenie peut en cacher un autre

La bonne surprise du jour est venue de Valentin Lavillenie, brillamment qualifié pour la finale de la perche, suite à un concours parfait jusqu’à 5,70 m. « Je suis hyper fier de moi, après tout ce que j’ai traversé depuis un an, pouvait savourer le cadet de la famille. Être là était déjà une belle victoire pour moi, alors me qualifier pour ma deuxième finale mondiale, dans ma tête, c’est comme être champion du monde. Mais ça n’est pas fini. » Ecarté
du
jeu dès les qualifications de la perche, comme son compatriote Alioune Sene, Renaud Lavillenie préférait prendre du recul dans le temps plutôt que de scruter le fond du verre vide. « Ça fait dix ans que je dis que ça pouvait m’arriver un jour, en voici la démonstration grandeur nature. C’est frustrant, mais à chaque fois que j’ai raté une compétition comme celle-là, j’ai toujours réussi à rebondir dans la foulée. Je vais attendre d’être tout seul dans ma chambre ce soir pour chialer, et je reviendrai
dans deux jours pour encourager mon frère en finale. Je suis vraiment content pour lui. »
La promesse
Bosse malgré la chaleur

Pour Pierre-Ambroise Bosse aussi, l’aventure continue. Malgré un début de malaise à l’échauffement, le champion du monde en titre du 800 m s’est qualifié pour les demi-finales de son épreuve, en assurant la troisième place de sa série en 1’46’’14. Marqué par l’effort, le Nordiste a filé le plus vite possible pour récupérer au mieux en vue des demi-finales, programmées ce dimanche.
Le coup dur
Yohann Diniz en surchauffe

Les réserves émises par Yohann Diniz avant son 50 km marche étaient fondées. Le marcheur rémois a dû abandonner son titre de champion du monde après 16 km de souffrance autant physique que psychologique. Après un départ très prudent, il est revenu provisoirement sur le Japonais Suzuki, parti en tête, avant de sombrer à partir du onzième kilomètre. « J’ai essayé de me mettre dans ma bulle, mais j’ai rapidement compris que ça ne voulait pas. Je n’avais
rien dans les jambes, ni dans le souffle, je ne pouvais par faire 50 km comme ça. Au bout de 16 km, je suis rincé ! », soufflait Diniz, groggy.
Et aussi
Un peu avant Tavernier, Ludvy Vaillant et Rénelle Lamote étaient également passés avec les yeux embués de larmes devant les micros des journalistes, après avoir été éliminés en demi-finales de leur épreuve. Le Martiniquais, quatrième de son 400 m haies en 49’’10, et la Bellifontaine, sixième de son 800 m en 2’02’’84, n’avaient tout simplement pas les bonnes jambes pour rivaliser avec Karsten Warholm, Halimah Nakayii et consorts. Jimmy
Vicaut, septième de son 100 m en 10’’16 (+0,8), s’est également arrêté en demi-finales, sur la ligne droite, en raison d’un départ et d’une fin de course perfectibles, et nourrissait des regrets au vu du chrono nécessaire pour accéder à la grande explication (10’’11).
Un nouveau record de France n’a pas suffi au relais 4x400 m mixte pour se glisser en finale, les Français (Mame-Ibra Anne, Amandine Brossier, Agnès Raharolahy et Thomas Jordier) se classant sixièmes de leur série en 3’17’’17. Orlann Ombissa-Dzangué, chronométrée en 11’’34, a elle aussi vu sa compétition s’arrêter à l’occasion des séries du 100 m.
A Doha, Etienne Nappey pour athle.fr Photos : S. Kempinaire - P. Millereau / KMSP / FFA
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