Guillon-Romarin dans le vrai

La recordwoman de France du saut à la perche a réalisé une belle finale, en égalant sa meilleure performance de la saison avec 4,70 m. Un résultat synonyme de douzième place dans un concours d’une densité jamais vue. Pierre-Ambroise Bosse et Mouhamadou Fall ont, eux, été éliminés en demi-finales du 800 m et en séries du 200 m.
Avec dix-sept concurrentes au départ, la finale de la perche féminine avait quelque chose d’inédit. Tout aussi inédits étaient la barre de début de concours (4,50 m), et le nombre de concurrentes au-dessus de 4,80 m (6) à l’arrivée. Dans ce concours historique, Ninon Guillon-Romarin a joué sa partition, en effaçant la première barre au premier essai, puis la seconde, à 4,70 m, à sa deuxième tentative. Malgré deux belles tentatives à 4,80 m, qui aurait constitué
un nouveau record de France, la perchiste de l’EA Cergy-Pontoise s’est arrêtée là, pour un douzième rang final.
« Je suis contente de ma compétition, parce que j’étais bien, dans le vrai. Je me suis battue jusqu’au bout et je termine douzième avec la même perf’ que la fille qui fait septième, donc je suis contente de finir cette année, où j’ai connu les doutes, sur une note aussi positive », souriait-elle à sa sortie de piste, en écho à quelques petits pépins physiques qui ont retardé son début de saison et entamé sa confiance après un cru 2018 idyllique.
Bosse s’est trompé de carte
Même si elle n’a pas battu son record personnel cette année, la Francilienne a la sensation d’avoir poursuivi sa progression. « Je pense pouvoir aller plus haut sans changer beaucoup de choses techniquement. Sur mes trois essais à 4,80 m, j’ai pris la plus grosse perche de mon étui, celle que je n’avais pris qu’une seule fois cet hiver. Même si ça ne se voit pas sur la feuille de concours à la fin, ce sont des marqueurs importants au moment de faire le bilan. Ca annonce
de belles choses à un an des Jeux… » Enfin, dernière raison de sourire, la passionnée de perche a pu se régaler en suivant la fin du concours, qui a vu la victoire de la Russe Anzhelika Sidorova avec 4,95 m, à l’issue d’un duel de légende avec l'Américaine Sandi Morris.

Joueur patenté, Pierre-Ambroise Bosse a vu sa compétition s’arrêter au stade des demi-finales du 800 m (7e en 1’47’’60) après s’être « trompé de tactique. Je n’ai pas eu la lucidité nécessaire pour comprendre qu’il fallait être dans les deux premiers dans la dernière ligne droite. J’ai cru qu’une quatrième place pouvait passer au temps, et en plus, je me suis fait balader, j’ai dansé le zouk avec le deuxième couloir. » Mouhamadou Fall n’avait, lui,
pas les atouts nécessaires en main pour passer le cut des séries du 200 m. Après un départ encourageant, il a senti ses jambes « coupées » à la sortie du virage et a terminé septième de sa course en 20’’63 (+0,2).
Enfin, deux clubs français verront leurs couleurs monter au mat à côté d’un autre drapeau que celui de la France, lundi soir, puisque le Burkinabé Hugues-Fabrice Zango (Artois Athlétisme) et l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou (Stade Français Paris) ont tous les deux décroché une médaille de bronze : avec 17,62 m au triple saut pour lui, et en 10’’90 (+0,3) sur 100 m pour elle.
A Doha, Etienne Nappey pour athle.fr Photos : S. Kempinaire - P. Millereau / KMSP / FFA
|