Les marcheurs à suivre

Deux jours avant le début des épreuves, gros plan sur les trois marcheurs qui s’apprêtent à affronter la fournaise qatarienne.

Avec ses 1h20’’49’’ à Podebrady au mois d’avril, Kevin Campion ne pointe qu’au 49e rang des bilans mondiaux. Mais le marcheur de l’AFA Feyzin-Vénissieux peut légitimement viser bien plus haut, puisque seuls trois des vingt Chinois et trois des neuf Japonais qui le devancent seront présents au Qatar, sans compter deux athlètes russes non éligibles. S’il évolue à son meilleur niveau au bon moment et parvient à maitriser les conditions météo exceptionnelles, il pourrait alors retrouver le top 10, comme il l’avait fait à Berlin l’an passé (9e).
Son jeune compatriote Gabriel Bordier, crédité d’1h21’43’’ à Alytus lors de la Coupe d’Europe, dont il avait pris une belle huitième place, tentera d’accompagner les cadors le plus longtemps possible. A 21 ans, le sociétaire de l’US Saint-Berthevin a devant lui l’occasion rêvée de continuer son apprentissage du très haut niveau, et d’abaisser une nouvelle fois son record personnel. Si tel est le cas, un accessit honorable lui tend les bras.

Si la tenue de l’épreuve est soumise à caution en raison de la chaleur extrême qui règne à Doha, Yohann Diniz a, lui, quelques certitudes au moment d’aborder la défense de son titre. Le champion du monde de Londres s’est pleinement rassuré en dominant la Coupe d’Europe à Alytus au mois de mai, en 3h37’43’’, pour sa première sur la distance depuis son sacre mondiale, puisqu’il avait raté les Europe de Berlin en 2018 sur blessure.
Face à ses principaux rivaux chinois et japonais, au nombre de trois sous les 3h40’ cette année, et plus habitués à gérer la fournaise, le marcheur de l’EFS Reims pourrait adopter une tactique de course plus prudente qu’à son habitude, et attendre son heure comme il l’avait fait à Osaka en 2007 (médaille d’argent). Pour son avant-dernière course avant les Jeux de Tokyo, terme annoncé de sa formidable carrière, Diniz entend bien faire résonner encore une fois la Marseillaise.

Etienne Nappey pour athle.fr