Les 100 qui ont fait l’athlé français : Les hurdlers au sommet
Découvrez, en vidéo et biographies, les hurdlers et hurdleuses tricolores ayant marqué de leur empreinte l’histoire de notre sport. De B, comme Bascou, à N, comme Nallet.
Dimitri Bascou
Le patient hurdler
Le Martiniquais a su attendre son heure. Junior talentueux, il est longtemps handicapé par une technique à risques, avant de récolter les fruits de son travail à partir de 2015. Vice-champion d’Europe indoor cette année-là, il franchit un énorme palier la saison suivante. En bronze lors des Mondiaux en salle, il est sacré champion d’Europe du 110 m haies à Amsterdam, puis monte sur la troisième
marche du podium lors des Jeux de Rio. Un été béni, avec également un record personnel en 13’’12. Les pépins physiques l’ont, depuis, un peu freiné.
Stéphane Caristan
Passion athlé
Après une première carrière sur 110 m haies, où il remporte les championnats d’Europe 1986 à Stuttgart en 13’’20 (un record national qui tiendra dix-huit ans) mais aussi les Jeux mondiaux en salle en 1985 puis l’argent aux Mondiaux indoor deux ans plus tard, le hurdler
tente l’aventure sur 400 m haies au tournant des années 1990. Avec une certaine réussite, puisqu’il se fraie un chemin jusqu’à la finale des Jeux olympiques de Barcelone en 1992. Un palmarès qui aurait pu s’étoffer un peu plus, sans une avalanche de blessures qui lui valurent le surnom de Toutankhamon, en raison des bandages qui couvraient régulièrement son corps. Une reconversion réussie pour ce passionné, en tant qu’entraîneur, préparateur physique, et consultant télé.
Michèle Chardonnet
Une médaille et des larmes
Elle est bien la troisième du 100 m haies des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984. Son nom figure dans les résultats, et elle a sa médaille. Seul détail, qui n’en est pas un : elle n’a reçu cette dernière que 162 jours après sa course. Classée ex-aequo en bronze avec l’Américaine Kim Turner, en 12’’84, Michèle Chardonnet bascule à la quatrième place suite à un enchaînement de réclamations. Une injustice qui ne sera réparée que quelques mois plus
tard, et que n’a jamais digérée la hurdleuse. Sélectionnée à 29 reprises en équipe de France A et championne de France du 100 m haies en 1981 et 1983, elle fait tout de même partie du cercle fermé des médaillées olympiques tricolores.
Stéphane Diagana
Le gentleman
Le hurdler francilien à la technique épurée, formé à l’école Fernand Urtebise, figure dans la gotha mondial du 400 m haies tout au long des années 1990, avec comme apogée le titre mondial
décroché à Athènes en 1997. Également médaillé de bronze en 1995 et d’argent en 1999, il compte également un titre européen à son palmarès (en 2002 à Munich), une quatrième place aux Jeux de Barcelone en 1992, et a détenu le record d’Europe de 1995 à 2019. Il régale désormais les téléspectateurs de France Télévisions de ses analyses techniques.
Ladji Doucouré
Le renard a tout cassé
Tout proche d’une médaille aux Jeux d’Athènes en 2004, le
gamin de l’Essonne prend sa revanche l’année suivante aux championnats du monde d’Helsinki en dominant le 110 m haies en 13’’07. Quelques jours plus tard, il conduit également le 4x100 m tricolore à une inattendue victoire qui fait de lui la nouvelle coqueluche du public. Pas épargné par les blessures, Ladji Doucouré est le premier Français à être passé sous les 13’’ sur les haies hautes (12’’97), et a inspiré des dizaines de jeunes hurdlers, prolongeant la tradition d’excellence de la discipline dans l’Hexagone.
Guy Drut
La référence
Deuxième des Jeux de 72 à Munich, champion d’Europe du 110 m haies deux ans plus tard et détenteur du record du monde depuis août 1975 en 13’’0 à Berlin, Guy Drut atteint son apogée en 1976 en décrochant l’or olympique à Montréal, au terme d’une course de très haut vol, remportée en 13’’30. C’est la première fois que le titre échappe aux États-Unis depuis 1928. L’école française des haies hautes est lancée, et ses héritiers seront
nombreux. Une deuxième carrière dans les plus hautes sphères de l’Etat, comme Ministre des Sports (1995 à 1997) et membre du Comité International Olympique.
Monique Ewanje-Epée
Un record qui tient toujours
Après avoir débuté par les épreuves combinées, Monique Ewanjé-Epée se spécialise sur les obstacles suite à son titre de championne d’Europe juniors du 100 m haies en 1985. Septième de la finale aux Jeux de Séoul en 1988, elle monte deux
ans plus tard sur la plus haute marche du podium lors des Europe de Split en 12’’79. Sélectionnée à trente-deux reprises en équipe de France A, elle détient toujours le record de France en 12’’56 (1990), qu’elle partage avec Cindy Billaud, et compte quatre médailles internationales indoor (dont l’argent lors des Mondiaux en 1991 à Séville).
Patricia Girard
Partante d’exception
La Guadeloupéenne découvre l’athlétisme à 16 ans. Trois ans plus tard,
en 1988, elle est déjà en finale des championnats d’Europe en salle. En 1990, elle est suspendue pour deux ans, suite à un contrôle positif aux stéroïdes anabolisants qu’elle assume. De retour sur les pistes, l’explosive hurdleuse (1,64 m), partante exceptionnelle, brille en indoor avec sept médailles internationales dont deux titres européens. Mais le point d’orgue de sa carrière, ce sont les Jeux olympiques d’Atlanta en 1996. Blessée au tendon d’Achille et à peine dans le top 20 mondial, elle décroche le bronze
en 12’’65, après avoir battu son record en demies (12’’59). Également championne du monde avec le 4x100 m en 2003. Elle obtient sa dernière sélection à 40 ans en 2009, et devient une entraîneure reconnue.
Prudent Joye
En or à la maison
Le meilleur spécialiste français du 400 m haies des années 1930 fait partie de ceux qui ont connu les joies d’une victoire dans un grand championnat à domicile. À Paris en 1938, le Nordiste à la grande carcasse domine
les championnats d’Europe en 53’’1, améliorant ainsi le record de France de la discipline, qu’il détenait déjà. Ce fut cette année-là la seule victoire d’un Bleu sur le stade de Colombes. Fait prisonnier au début de la Seconde Guerre mondiale, il réussit à s’enfuir et s’engage dans la Résistance. Champion de de France en 1941 et 1943, il devient kinésithérapeute après sa carrière.
Naman Keita
Le rêve olympique à Athènes
Grand gabarit (1,98 m), Naman
Keita se révèle très vite à l’aise sur les obstacles du tour de piste. Après s’être longtemps heurté à la barrière des 50’’, il bascule en dessous en 2002 (49’’60), à 24 ans, et poursuit sa progression les saisons suivantes. Membre du 4x400 m champion du monde en 2003, l’élève de Fernand Urtebise, Hervé Stéphan, puis Guy Ontanon, abaisse sa marque de référence à 48’’17 en juillet 2004. Un mois plus tard, il décroche le bronze olympique à Athènes. Suite à un contrôle antidopage à la testostérone en 2007, il est
suspendu pour deux ans et participe à des actions de prévention auprès de jeunes pratiquants.
André-Jacques Marie
Le précurseur
Les haies hautes font aujourd’hui la fierté de l’athlétisme français. Mais lorsqu’André- Jacques Marie, après avoir débuté par la hauteur, devient le leader incontesté du 110 m haies hexagonal avec cinq titres consécutifs à partir de 1947, il n’en est encore rien. Son titre continental, en 1950 à Bruxelles, va changer la
donne. Le hurdler de l’UAI Paris, malgré une faute sur le deuxième obstacle, s’impose dans les derniers mètres en 14’’6. Une voie est ouverte.
Pascal Martinot-Lagarde
Le déclic au grand air
Longtemps spécialiste de la salle, où il collectionne les médailles européennes et mondiales (7 entre 2012 et 2019, dont l’or européen en 2015), « PML » trouve la clé pour briller également sur 110 m haies en extérieur à 27 ans, avec un titre européen en 2018
à Berlin, suivi d’une médaille de bronze mondiale l’année suivante à Doha. De quoi répondre aux attentes nées de son record de France descendu à 12’’95 en 2014.
Jean-Claude Nallet
Le talentueux
Sprinter prodige, Jean-Claude Nallet débute sa carrière avec une troisième place européenne sur 200 m en 1966, avant de basculer sur le tour de piste. D’abord à plat, avec une médaille d’argent européenne en 1969 (et l’or du 4x400 m), puis avec des haies,
pour deux nouvelles médailles aux championnats d’Europe : l’or en 1971 à Helsinki, puis de nouveau l’argent trois ans plus tard. En treize ans de carrière internationale, il compte 47 sélections pour 23 victoires individuelles, et treize autres en relais.