Les 100 qui ont fait l’athlé français : Les patrons du fond et de la marche
Découvrez, en vidéo et biographies, sept fondeurs et fondeuses tricolores, ainsi que deux marcheurs, ayant marqué de leur empreinte l’histoire de notre sport. De A, comme Amdouni, à V, comme Villeton.
Morhad Amdouni
La sensation berlinoise
Le Corse est pour l’instant l’athlète d’un championnat : les Europe de Berlin en 2018. Freiné dans sa progression par de multiples blessures, après une première partie de carrière prometteuse marquée par des médailles à la pelle en cross et un record de France U23 du 5000 m (13’14’’19), le fondeur
de Val d’Europe crée la sensation dans la ville allemande en remportant le 10 000 m en 28’11’’22,
puis en se classant troisième du 5000 m en 13’19’’14.
Jean Bouin
Une légende fauchée par la guerre
Sept records du monde, notamment ceux du 10 000 m en 30’58’’8 et de l’heure avec 19 021 m, trente-huit records de France (dont celui du 5 000 m en 14’36’’8, qui ne sera amélioré que 36 ans plus tard), trois victoires de suite lors du cross des nations, l’épreuve de référence internationale… Le
palmarès de Jean Bouin, vedette de son époque, est à couper
le souffle. Et pourtant, la carrière du Marseillais fut bien trop brève, puisqu’elle s’acheva en 1914 au début de la Première Guerre mondiale. Il tombe au combat le 29 septembre de cette même année, dans la Meuse, à seulement 25 ans. De nombreuses enceintes sportives portent encore aujourd’hui son nom, permettant d’entretenir sa légende.
Christelle Daunay
Madame marathon
La meilleure marathonienne française de l’histoire est arrivée sur le tard au
plus haut niveau, mais a étiré sa carrière pour multiplier les performances. Championne d’Europe avec panache sur l’exigeant parcours de Zurich en 2014, Christelle Daunay compte également trois podiums au marathon de Paris (2007, 2009 et 2010) et une troisième place à New York en 2009. Ses 2h24’22’’ font toujours d’elle la recordwoman de France de la distance. Elle travaille aujourd’hui pour la FFA, afin d’accompagner la nouvelle génération du running.
Yohann Diniz
Dans
son propre monde
Venu sur le tard à l’athlétisme, le Rémois y a trouvé un équilibre et un espace où sa sensibilité s’exprime à merveille, quand les astres sont alignés. Trois fois champion d’Europe de rang (2006, 2010, 2014), recordman du monde depuis 2014 (3h32’33’’), champion du monde à Londres en 2017, il a
décidé d’étirer sa carrière à rallonge jusqu’à Tokyo en 2021, pour accomplir son rêve olympique, pour l’instant inachevé (abandon en 2008, disqualifié en 2012, huitième en 2016 après
une course dantesque).
Boughera El Ouafi
Un éclair dans la nuit
Septième du marathon aux Jeux de Paris en 1924, après avoir été repéré en Algérie pour ses qualités physiques et envoyé en France pour s’y entraîner, Boughera El Ouafi, ouvrier chez Renault, trouve la lumière quatre ans plus tard à Amsterdam, en s’offrant le titre suprême en 2h32’57’’. La suite
de la carrière et de la vie du natif d’Ouled Djellal sera une longue descente aux enfers, ponctuée
d’un décès violent aux circonstances nébuleuses.
Gérard Lelièvre
L’infatigable
Personnage emblématique de la marche en France vingt ans avant Yohann Diniz, Gérard Lelièvre conclut en beauté sa carrière en s’imposant lors des Jeux mondiaux en salle en 1985 à domicile. À Paris, le Mayennais remporte à l’occasion de sa 58e sélection internationale le 5 km en 19’06’’22. En quinze
ans sous le maillot bleu, il a également terminé cinquième des premiers
Mondiaux sur 20 km en 1983, et neuvième des Jeux de Montréal en 1976 sur la même distance. Champion de France du 20 km treize fois d’affilée, il fut aussi le recordman du monde de la spécialité avec ses 1h22’19’’ en 1979. Après un parcours d’une longévité exemplaire, il devient un entraineur national de renom.
Alain Mimoun
L’olympe au bout du chemin
Longtemps barré par l’illustre Tchèque Emil Zatopek, Mimoun doit se contenter plusieurs fois de l’argent
(sur 10 000 m aux Jeux de Londres en 48, aux Europe de Bruxelles en 1950 sur 5 000 m et 10 000 m, et à nouveau aux Jeux d’Helsinki en 1952 sur les deux distances). Mais l’enfant d’Oran croit en son destin et finit par rencontrer la gloire lors du marathon des Jeux de Melbourne en 1956, le premier de sa vie, gagné en 2h25’0. Le point d’orgue d’une carrière d’une longueur et d’une richesse exceptionnelle.
Michel Théato
À jamais le premier
Bien que
né au Luxembourg, et malgré un doute qui a un temps couru sur sa nationalité, c’est bien Michel Théato qui apporte à la France son premier titre olympique en athlétisme. Vainqueur du marathon à Paris en 1900, avec un chrono tout juste sous les 3h (2h59’45’’), après un retour de l’arrière sous une chaleur écrasante, il signe là la seule victoire d’éclat de sa carrière.
Jocelyne Villeton
La globe-trotteuse
La première médaillée française de l’histoire
des championnats du monde, c’est elle. La Stéphanoise, cinquième des championnats d’Europe 1986 sur marathon, crée la surprise en 1987 à Rome. Sous une forte chaleur (27°C), elle double cinq concurrentes dans les dix derniers kilomètres pour monter sur la troisième marche du podium, en 2h32’53’’. Deuxième à Paris en 1986 et troisième à New York en 1987 (en 2h32’03’’, son record), celle qui était entraînée par son mari, Michel, s’est également illustrée sur 10 000 m, avec trois titres de championne de France et
un record national en 33’11’’69.