Les 100 qui ont fait l’athlé français : Les costauds des combinées
Découvrez, en vidéo et biographies, les combinards et combinardes tricolores ayant marqué de leur empreinte l’histoire de notre sport. De A, comme André, à P, comme Plaziat.
Géo André
L’homme complet
Certains surnoms résument à eux seuls une personne. Géo André en a eu deux : « le bison » pour ses exploits sur les terrains de rugby (huit sélections en Bleus comme trois-quarts aile) et « l’homme complet » pour ses performances athlétiques. Côté piste, le Racigman participe à quatre olympiades,
de 1908 à 1924, dans treize disciplines différentes : 100 m, 200 m, 400 m, 4x400 m, 110 m haies, 400 m haies, hauteur, hauteur sans élan, longueur sans élan, poids, disque,
pentathlon et décathlon. Avec, à la clé, deux médailles à la hauteur en 1908 (1,88 m) et avec le 4x400 m en 1920. Aviateur et engagé dans l’armée française, il meurt au combat en 1943 à Tunis.
Eunice Barber
Un mental de gagnante
Née en Sierra Leone, pays qu’elle représentait en début de carrière, Eunice Barber porte les couleurs tricolores au sommet lors des Mondiaux de Séville en 1999, où elle remporte l’heptathlon avec 6861 points. Quatre ans plus tard, elle prend l’argent à Paris, mais fait chavirer le Stade de France
en remportant la longueur à son dernier essai. Elle détient d’ailleurs le record de France de la spécialité avec 7,05 m. Deux autres médailles d’argent mondiales à la longueur
et à l’hepta en 2005 à son actif.
Romain Barras
Et enfin, Barcelone
Une carrière exemplaire, récompensée par un titre de champion d’Europe à Barcelone, en 2010, quelques jours avant de fêter son trentième anniversaire. Avec 8453 points, le décathlonien du SO Calais bat son record personnel en Catalogne pour devancer de dix-sept points, après un insoutenable 1500
m, le Hollandais Eelco Sintnicolaas. Cinquième des Jeux olympiques en 2004 et septième des Mondiaux en 2005 et 2007, le Montpelliérain, proche de Kevin Mayer, fait aujourd’hui
partie de l’encadrement de l’équipe de France.
Arlette Ben Hamo
Le penta d’une vie
Les absents ont toujours tort. En 1950, Arlette Ben Hamo n’occupe que le douzième rang continental du pentathlon avant les championnats d’Europe. Mais les favorites boudent l’épreuve, et la grande Micheline Ostermeyer, en pole position sur le papier, doit déclarer forfait à la suite d’un accident
au genou. La sociétaire du SM Caen saisit sa chance en décrochant l’or avec 3204 points (10,11 m au poids, 1,50 m à la hauteur, 26’’1 sur 200 m, 12’’4 sur 80 m haies, et 5,18
m à la longueur).
Alain Blondel
Le bouquet final
Habitué des places d’honneur (6e des Jeux en 1988, 7e des Mondiaux en 1987 puis 5e en 1993, 5e des Europe en 1990), Alain Blondel finit par mettre tous les éléments dans le bon ordre en 1994, à 32 ans, lors des championnats d’Europe à Helsinki. Médaillé d’or avec 8453 points, notamment grâce à un
saut à la perche à 5,40 m sous des trombes d’eau, le Normand deviendra par la suite un acteur influent des grandes organisations athlétiques à travers le monde, en étant, entre
autres, le directeur des meetings de Karlsruhe et Marrakech.
Ignace Heinrich
Un duel épique
Enrôlé au sein du Service du travail obligatoire puis incorporé de force dans l’armée allemande, Ignace Heinrich survit à la Seconde Guerre mondiale et débute une carrière d’athlète. Avec son gabarit imposant (1,92 m pour 96 kg), il fait des merveilles au décathlon. Quadruple champion de France de
la discipline et recordman de France avec 7476 points, il décroche l’argent lors des Jeux de Londres en 1948, à l’issue d’un duel épique avec l’Américain Bob Mathias, plus
jeune champion olympique en athlétisme à 17 ans. En or lors des championnats d’Europe de Bruxelles en 1950, deux mois après un grave accident de moto, puis porte-drapeau de la délégation française pour les Jeux d’Helsinki en 1952.
Kevin Mayer
Monsieur Monde
Champion du monde du décathlon chez les cadets puis les juniors, Kevin Mayer finit par mettre la planète à ses pieds en décrochant également le titre mondial chez les seniors en 2017 à Londres. Un an auparavant, il avait décroché l’argent olympique à Rio, au terme d’un somptueux duel avec Ashton
Eaton. En 2018, Mayer se manque aux Europe de Berlin, à cause d’un zéro en longueur, mais se rattrape majestueusement en dépossédant Eaton de son record du monde, grâce à ses
9126 points compilés à Talence, la Mecque des combinées. Il compte également à son palmarès un titre mondial (Birmingham 2018) et un titre européen (Belgrade 2017) à l’heptathlon en salle, ainsi que le record d’Europe de la spécialité (6479 points).
Antoinette Nana Djimou
L’europhile
La combinarde a la fibre européenne. Si elle n’a jamais réussi à monter sur un podium mondial ou olympique, « Nana » et sa bonne humeur communicative collectionnent les récompenses au niveau continental. Avec en point d’orgue deux titres en plein air (2012 et 2014) et en salle (2011 et 2013), complétés
par de l’argent à l’hepta (2016) et du bronze au penta (2009). Recordwoman de France du pentathlon (4 723 pts), la Montreuilloise, à l’aise sur 100 m haies (12’’96) et
au javelot (57,27 m), comptabilise 6 576 unités à l’heptathlon, un total obtenu lors de sa sixième place aux Jeux de Londres en 2012.
Christian Plaziat
Le costaud
Homme fort des épreuves combinées tricolores à la fin des années 80 et au début des années 90, le grand blond, quatre fois finaliste mondial au décathlon, remporte les championnats d’Europe de Split en 1990 avec 8574 points. Encore plus brillant en salle, il décroche un titre mondial, deux couronnes
européennes et même trois records du monde entre 1990 et 1992.