Les demi-fondeurs et fondeurs à suivre
Plutôt attendue pour briller à Paris en 2024, la « génération dorée » des garçons nés en 1997 et 1998 a frappé plus tôt qu’espéré et sera à suivre du 800 m au 5 000 m sur la piste tokyoïte. À respectivement 27 et 29 ans, Rénelle Lamote, seule Bleue engagée en demi-fond, et Pierre-Ambroise Bosse sont les plus expérimentés des spécialistes des efforts prolongés.
800 m : Deux tours pour briller |
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Rénelle Lamote n’avait plus couru aussi vite depuis près de cinq ans. Débarrassée des minima dès le début du mois de juin en réalisant 1’58’’65 au meeting de Montreuil, l’élève de Gilles Garcia et de Bruno Gajer a profité de cette saison sans pépins physiques pour abaisser son chrono de référence et casser la barre des 1’58’’. Son record personnel désormais porté à 1’57’’98 lors de la folle soirée de Diamond League de Monaco, et synonyme de douzième place au
bilan mondial, la sociétaire du Racing Multi Athlon peut rêver grand à Tokyo, et effacer le souvenir malheureux de Rio. Victime d’une aponévrosite plantaire, elle avait été éliminée dès les séries.
Son homologue masculin Pierre-Ambroise Bosse arrive, lui, avec trois courses au compteur cet été, et un meilleur temps de la saison porté à 1’45’’97 lors du meeting de Nancy, le 5 juillet. Blessé durant sa préparation, le champion du monde 2017 pourra en tout cas compter sur son expérience des grands rendez-vous. Ses jeunes compatriotes Benjamin Robert et Gabriel Tual, 21 ans, ont tous les deux couru en moins de 1’45’’ cette saison et tenteront de
passer un maximum de tours en essayant de se montrer opportunistes et inspirés dans leurs choix de courses.
1 500 m : Courir intelligemment |
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Neuvième au bilan mondial et en pleine confiance après son nouveau chrono de référence établi à Monaco en 3’31’’74, Azeddine Habz, qui disputera ses premiers Jeux olympiques, semble le mieux placé des Français pour jouer les trouble-fêtes lors de cette compétition et s’inviter en finale. Mais ses collègues n’en sont pas moins redoutables. Alexis Miellet pourra compter sur son finish (record personnel à 1’45’’88 sur 800m), qui lui a déjà permis de décrocher
trois titres nationaux, et son expérience du très haut niveau acquise à Doha en 2019 où il avait atteint les demi-finales.
Quant à Baptiste Mischler, flashé en 3’32’’42 cette saison et lui aussi en pleine progression, il est généralement bon tacticien, et tentera de profiter des portes qui ne manqueront pas de s’ouvrir. Une qualité dans ce genre de rendez-vous où, chaussures magiques ou non, les courses se jouent avant tout dans l’emballage final, sans guère se soucier du chronomètre, contrairement aux meetings.
3 000 m steeple : Perpétuer la tradition française |
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Trois podiums pour trois Jeux olympiques. Depuis 2008, Mahiedine Mekhissi a rapporté trois breloques à la France sur le 3 000 m steeple, l’argent à Pékin puis Londres, et enfin le bronze à Rio. Un palmarès exceptionnel que l’élève de Farouk Madaci ne pourra pas compléter à Tokyo, ne s’étant pas remis à temps d’une blessure au tendon d’Achille.
Au Japon, trois tricolores rêvent de lui succéder : les jeunes Alexis Phelut et Louis Gilavert, 21 ans, et leur « aîné », Djilali Bedrani, 27 ans. Plus expérimenté, ce dernier avait décroché la cinquième place des derniers championnats du monde à Doha, en 2019. Avec 8’11’’17 réalisé cette saison lors de l’étape de Diamond League de Monaco, le Toulousain occupe une très intéressante sixième place au bilan mondial et peut espérer faire aussi bien qu’au Qatar. D’autant que l’habituel patron
de la discipline, le Kényan Conseslus Kipruto, est resté à la maison.
Ses deux compatriotes, qui ont assuré leur qualification pour les Jeux en montant sur la première et sur la troisième marche du podium des championnats de France à Angers, n’auront rien à perdre sur la piste du stade olympique, et entendent bien jouer crânement leurs chances.
5 000 m : Passer en finale puis rêver |
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Leaders de cette « génération dorée » depuis leurs multiples podiums aux championnats d’Europe de cross dans les catégories jeunes, Hugo Hay et Jimmy Gressier n’ont pas manqué l’occasion de s’inviter à Tokyo. Finalistes des championnats d’Europe (respectivement 6e et 8e) en salle cet hiver en Pologne sur 3 000 m, ils ont réalisé les minima pour les Jeux à quelques heures d’intervalle. Hugo Hay a frappé le premier à Göteborg (Suède) en 13’10’’95 le
2 juin. Jimmy Gressier, initialement prévu dans cette course, a dû voyager jusqu’à Huelva (Espagne) en raison d’un test PCR périmé de quelques heures. Le lendemain, il y bouclait le 5 000 m en 13’08’’99.
Proche du top 20 mondial (à trois athlètes par nation), les deux Français pourraient une nouvelle fois se suivre, et espèrent des courses rapides pour se donner le maximum de possibilités de passer en finale. Le jeune Norvégien Jakob Ingebrigtsen, auteur d’un impressionnant 12’48’’45 cette saison, ayant choisi de se tourner vers le 1500 m, et le recordman du monde Joshua Cheptegei étant en retrait cette saison, aucun favori ne se dégage clairement sur la distance.
10 000 m : En attendant Sapporo |
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Avant de se rendre à Sapporo, à plus de 800 km à vol d’oiseau de Tokyo, Morhad Amdouni a décidé de s’aligner aussi sur le 10 000 m sur piste de ces Jeux olympiques. Une finale directe qui se tiendra le 30 juillet, ouvrant le bal des distributions de médailles, et plus d’une semaine avant le marathon. Vainqueur de la coupe d’Europe de la discipline le 5 juin dernier, en 27’23’’39, temps synonyme de nouveau record personnel, le Français, champion d’Europe sur la
distance en 2018, prendra le départ de la course en ayant en tête de profiter des opportunités qui pourraient surgir, tout en préparant en conditions réelles les 42,195 km.
En l’absence de Mohamed Farah, double tenant du titre, l’Ougandais Joshua Cheptegei sera le grand favori de la course, fort de son record du monde établi sur la distance en 2020 en 26’11’’00.
Marion Canu pour athle.fr
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