Mayer et les lanceurs visent loin
Les quatre lanceurs engagés cette semaine au Japon figurent tous dans le top 12 mondial aux bilans mondiaux, tandis que Kevin Mayer, médaillé d’argent à Rio en 2016, a depuis acquis le statut de grand favori au décathlon, où qu’il aille. De quoi nourrir de grandes ambitions pour ces cinq-là.
Lancer du disque : MRM connaît la musique |
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Pour évoquer les perspectives de Mélina Robert-Michon dans la cage de disque, mieux vaut élargir son champ de vision plutôt que de se focaliser sur les bilans. Neuvième lanceuse mondiale en 2021 (65,30 m), la vice-championne olympique en titre jouit d’une expérience folle, à la différence d’au moins cinq ou six filles qui la devancent pour l’instant. Surtout, la Lyonnaise de 41 ans sait mieux que quiconque se préparer pour les grands rendez-vous. Depuis les Mondiaux
d’Osaka en 2007, elle s’est systématiquement qualifiée pour la finale des grands championnats auxquels elle a pris part, soit douze de suite. Mieux : elle a déjà à son palmarès l’argent olympique, mondial, et européen. Peu d’athlètes engagés dans ces Jeux peuvent en dire autant.
Pour Lolassonn Djouhan, la marge de manœuvre pour se sortir du piège des qualifications de ses premiers Jeux sera plus étroite. Crédité de la treizième performance mondiale de l’année, le Martégal devra être au niveau de ses 66,66 m du mois de juin, dans une discipline qui ne manque pas de densité au-delà des 65 m. S’il parvient à battre son record, alors les portes s’ouvriront en grand devant lui.
Lancer du marteau : Les deux font la paire |
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Alexandra Tavernier et Quentin Bigot ont l’habitude de partager bien plus qu’une passion pour le marteau, puisqu’ils s’entraînent régulièrement en stage, sous la houlette de Gilles Dupray, le recordman de France de la spécialité (Bigot est entraîné au quotidien par Pierre-Jean Vazel). Tous les deux nourrissent également des envies de breloques olympiques depuis plusieurs années. Respectivement cinquième et huitième des bilans planétaires de l’année,
tous les deux ne se cachent pas pour dire qu’une place de finaliste ne suffirait pas à leur bonheur. Agés de 28 et 27 ans respectivement, ils sont en pleine force de l’âge, avec le bagage et le vécu nécessaires pour les assouvir.
Quatrième des Mondiaux de Londres puis deuxième à Doha en 2019, Bigot a porté son record tout près des 80 m cette année (79,70 m), après quatre ans à tourner autour d’une marque qui datait de 2012, l’année de ses premiers Jeux, avant sa suspension pour dopage (2014-2016). Tavernier a, elle, amélioré sa perf’ de référence nationale lors des France hivernaux en mars (75,38 m), avant de se préparer sereinement pour la grande échéance de l’année depuis des
mois. Six ans après sa médaille mondiale précoce à Pékin, et cinq ans après sa douzième place à Rio, elle a fait du chemin, sportivement et personnellement, et a trouvé la clef pour briller plus régulièrement dans les grands rendez-vous, comme en témoigne sa victoire à la Coupe d’Europe en mai en Pologne.
Décathlon : Le seul, l’unique |
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Seul combinard tricolore engagé cette année, Kevin Mayer portera sur ses solides épaules tous les espoirs de sa famille athlétique, mais aussi une partie de ceux de tout le clan français. Vice-champion olympique à Rio en 2016, le Montpelliérain a depuis basculé dans une autre dimension. Champion du monde en 2017, il s’est emparé du record du monde l’année suivante (9126 points), et a décroché un autre titre plein air, à l’heptathlon en salle, en 2018. De quoi
faire de lui l’homme à battre, à chaque fois qu’il s’alignera au départ d’un déca.
Bien remis de son échec de Doha, où seule une blessure au tendon d’Achille l’avait empêché de triompher, Mayer a remporté les Europe en salle cet hiver à Torun (Pologne), dans la continuité d’un décathlon de qualification à la Réunion convaincant (8552 points). Comme à son habitude, il ne s’est pas aligné sur un déca complet cette saison, préférant se préparer minutieusement pour l’échéance majeure. Il y retrouvera une vieille connaissance, en la personne de Damian Warner. Le Canadien, qui a fait
trembler le record du monde de Mayer en mai à Götzis (8995 points), ajoutera une bonne dose de piment et d’adversité à la quête du Français. Ça tombe bien, il adore ça !
Etienne Nappey pour athle.fr
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