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Les Bleus bien réveillés

Le steepleur clermontois a décroché brillamment son billet pour la finale du 3000 m steeple, en prenant la troisième place de sa course. Rénelle Lamote a, elle, remporté, sa série du 800 m avec autorité. Les spécialistes du 400 m haies Ludvy Vaillant et Wilfried Happio ont aussi décroché leur billet pour les demies.

Les qualifiés

Phelut saisit sa chance

Au jeu des pronostics, pas sûr que beaucoup de spécialistes auraient misé sur Alexis Phelut comme seul Français qualifié en finale du 3000 m steeple. Mais le sociétaire du Clermont Athlétisme Auvergne entraîné par Jean-François Pontier avait montré, lors de son sacre national à Angers fin juin, qu’il possédait le sens tactique et les jambes pour finir fort. En piste dans la troisième série ce vendredi matin dans la moiteur de Tokyo, de loin la plus lente avec des passages en 2’52’’49 au 1000 m et 5’41’’37 au 2000 m, le demi-fondeur de 23 ans a su attendre son heure. « J’ai vu que ça n’allait pas très vite, retrace-t-il. Mais je n’avais pas envie de passer devant pour emmener tout le monde. Je suis resté patient toute la course, quatrième ou cinquième, bien à l’abri. Et à 800 mètres de l’arrivée, je me suis dit : ‘’Là, il faut y aller’’ ». Placé à la corde pendant presque toute la course, il a trouvé une première ouverture à un tour de l’arrivée. Puis une deuxième dans la dernière ligne droite, pour aller décrocher la troisième et dernière place directement qualificative pour la finale en 8’19’’36, soit un dernier kilomètre bouclé en moins de 2’38’’. Costaud.
Très propre sur les obstacles, Alexis Phelut n’était pas spécialement surpris par sa prestation. « Sans prétention, je ne pense pas que ça soit un exploit. Je savais que j’étais bien plus fort que mon record le laisse penser (ndlr : 8’18’’67). Je me sentais capable de passer. Je le fais avec la manière, c’est top. La première partie de mes Jeux est réussie, mais je suis déjà focalisé sur la suite. » A savoir la finale dans trois jours, à laquelle prendra part le Marocain Soufiane El Bakkali, vainqueur de cette même série (8’19’’00), mais pas l’Ethiopien Bikila Takele, une des têtes d’affiche passées à la trappe. « Je ne me fixe aucune limite, prévient le Clermontois. Je ne dis pas que je vise le podium, mais ça n’est pas impossible. »

Lamote en patronne

En voyant les regards de ses adversaires braqués sur elle en chambre d’appel, Rénelle Lamote a vite compris qu’elle avait plutôt intérêt à prendre ses responsabilités au départ de la première série du 800 m. Le forfait de l’Ethiopienne Workua Getachew, record en 1’56’’67, avait en effet rebattu les cartes. En tête dès le rabattage, l’élève de Bruno Gajer à Montpellier a contrôlé son effort de bout en bout, repoussant les attaques de ses adversaires sans trop forcer. Du travail bien fait et une première place en 2’01’’92. « J’ai senti qu’on allait me laisser courir, donc je me suis dit qu’il fallait faire une course assez ferme et autoritaire, explique la triple médaillée européenne. Dans la dernière ligne droite, ça revenait mais j’ai vu que je maitrisais ce que je faisais. C’était important de gagner, j’ai mis un peu de force sur les derniers appuis. » Une prestation très maitrisée, aux antipodes de son état d’esprit à la veille de la course. « J’étais super streséée, c’était terrible, confie l’athlète du Racing Multi Athlon. J’avais le souvenir de Rio (ndlr : où elle avait été éliminée dès les séries). Sortir au premier tour aurait été dramatique. C’est une page qui s’est tournée. » En demi-finales, elle est prête pour un « gros combat ». Avec des jambes de feu, comme elle le confirme en souriant : « L’énergie dépensée ? Il ne faut pas le dire, si mes adversaires parlent français et lisent l’article… Mais on va dire que c’était comme une finale des championnats de France. »

Les hurdlers ont dû patienter

Ludvy Vaillant et Wilfried Happio ont mis du temps à faire redescendre leur rythme cardiaque. Parce qu’un 400 m haies fait monter le cœur dans les tours, mais aussi parce qu’ils sont restés un bon moment dans l’incertitude. Tous les deux cinquièmes de leur série, en respectivement 49’’23 et 49’’39, des résultats pas très éloignés de leur meilleure performance de la saison, ils n’ont pas pu passer directement en demi-finales, un privilège réservé au top 4. Restait à espérer un des quatre billets qualificatifs au temps, ce que les deux Bleus ont obtenu sans tout de même trop trembler, avec les deux meilleurs chronos. « C’était ma première course depuis Oslo, rappelle le Martiniquais de l’AC Saléen. Je l’ai senti sur l’intervalle 6-7. Je suis parti assez relâché et rapide, et la fin de course me satisfait. » Parti plus prudemment, Wilfried Happio (Lille Métropole Athlétisme) a bien terminé son tour de piste. « J’ai ressenti une petite douleur à la cuisse gauche, qui m’a fait un peu peur, dévoile le champion d’Europe espoirs 2019. Je fais une belle fin qui me permet de me hisser en demies. Ça va me donner un coup de boost pour la suite. S’il faut mourir sur la piste demain, je le ferai. »

Les éliminés

Déception pour Bedrani

Prétendant au podium olympique avec sa huitième place aux bilans mondiaux, le steepleur du SA Toulouse UC ne sera pas au départ de la finale du 3000 m steeple. Dans la course la plus rapide du jour, avec la première place de l’Ethiopien Lamecha Girma (8’09’’83) devant le surprenant Japonais Ryuji Miura (8’09’’92, record national), il a coincé dans les deux derniers tours pour prendre seulement le septième rang en 8’20’’23. La faute, notamment, à un décalage horaire qu’il n’a, selon ses dires, pas réussi à digérer. « J’ai fait trois, quatre nuits blanches, et j’ai dormi au mieux deux ou trois heures depuis mon arrivée au Japon », explique-t-il. Ça n’est pas non plus passé pour Louis Gilavert (Pays de Fontainebleau Athlétisme), douzième de sa série en 8’36’’35 sans avoir pu s’inviter dans la bagarre pour la qualification en finale.

Des regrets pour Djouhan

Le lanceur de disque du Martigues Sport Athlé avait un plan en tête ce vendredi : un bon premier jet, avant de tout donner sur le deuxième. S’il s’y est d’abord tenu, avec un début de concours à 60,74 m, la suite a été plus compliquée avec un deuxième lancer hors secteur, qu’il estimait à environ 63,50 m. « Au troisième, j’ai tout donné mais je n’avais plus le même influx, regrette-t-il. La qualification en finale était à ma portée, je n’ai pas su saisir ma chance. Mais j’ai encore beaucoup de chemin. C’est de l’expérience que je prends pour Paris 2024. »

A Tokyo, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr
Photos : © Philippe Montigny / KMSP / FFA

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