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Navarro douzième et heureux

Parti prudemment avant de réaliser une belle remontée, Nicolas Navarro a pris une superbe douzième place lors du marathon à Sapporo, dernière épreuve d’athlétisme de ces Jeux olympiques. Morhad Amdouni, longtemps dans le groupe de tête, a craqué en fin de course. Les derniers kilomètres ont aussi été difficiles pour Hassan Chahdi.

« J’arrive à finir fort, ce qui peut être un gros avantage », avait prévenu Nicolas Navarro à quelques jours du marathon olympique. Promesse tenue et illustrée par les chiffres : 68e au 5e km, 55e au 10e, 47e au semi (en 1h05’57’’), 23e au 30e, et finalement 12e à l’arrivée en 2h12’50’’, le fondeur d’Athlé Provence Clubs a réalisé une course d’une grande intelligence, en gérant parfaitement son effort dans des conditions très difficiles. Si le soleil ne brillait pas à Sapporo, sur l’île d’Hokkaïdo au nord du Japon, rendant la température un peu plus supportable que la veille, le taux d’humidité était très important, supérieur à 70 % dès les premiers kilomètres de course. « C’était le piège, car il fallait quand même suivre toutes les tactiques mises en place pour limiter l’augmentation de la chaleur corporelle », explique l’athlète de 30 ans. Ce qu’il a très bien fait, en récupérant les casquettes et tours de cou remplis de glace pilée qu’on lui tendait. « J’étais parti pour une place dans les ‘’30’’, je me suis pris au jeu au fil des kilomètres, raconte-t-il. J’avais pris l’option d’être à mon rythme et d’essayer de me caler dans un groupe. Après, c’est la fraicheur qui a fait la différence. »
L’élève de Jérémy Cabadet en avait encore et a pu ressentir cette sensation d’euphorie que tout coureur, quel que soit son niveau, peut ressentir lorsqu’il double des concurrents par grappes, inarrêtable dans sa remontée. « On a ramassé énormément de monde, des gars qui explosaient dès le dixième kilomètre. Quand on est dans cette dynamique, ça booste encore plus, on a des jambes de folie et on s’accroche. » En profitant des encouragements des spectateurs, présents en nombre sur le bord du parcours et qui, s’ils n’avaient pas le droit de donner de la voix, ont compensé par leurs applaudissements. Demi-finaliste olympique, Nicolas Navarro obtient un résultat au-delà de ses espérances, à moins de quatre minutes de son record personnel. « Pour le moment, je ne réalise pas trop, souffle-t-il. C’est un truc de fou. J’aurais signé de suite pour une douzième place, je ne peux rien demander de plus. »

Des crampes pour Amdouni

Dix-septième en 2h14’33’’, Morhad Amdouni visait, en revanche, bien plus haut. Le sociétaire du Val d’Europe, présent dans le groupe de tête jusqu’aux abords du trentième kilomètre, a explosé lorsque Eliud Kipchoge a placé une forte accélération. Le Kényan devient seulement le troisième marathonien à conserver son titre olympique, grâce à sa victoire en 2h08’38’’ devant le Hollandais Abdi Nageeye (2h09’58’’) et le Belge Bashir Abdi (2h10’00’’). Victime de crampes à l’ischio, le Corse a peut-être payé en partie les efforts fournis lors de sa dixième place sur 10 000 m il y a neuf jours. « A partir du 33e kilomètre, ma tête me disait d’arrêter, confie-t-il. Mais quitte à finir en marchant, je voulais continuer et mouiller le maillot. Je n’en pouvais plus. C’est la loi du marathon. On ne sait pas à quoi s’attendre. »
Enfin, Hassan Chahdi (AL Voiron), parti dans le groupe de Nicolas Navarro, a coincé et se classe quarante-cinquième en 2h18’40’’. Comme Morhad Amdouni, il a mis un point d’honneur à franchir la ligne d’arrivée. « J’ai vraiment souffert pendant quatre derniers kilomètres. Je me suis accroché, je tenais à finir. Quand vu plus que je n’étais plus dans les clous par rapport à mon objectif, j’ai essayé de profiter au maximum. »

A Tokyo, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr
Photos : © Mochizuki / Durand

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