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Aurélien Quinion, 14e du 35 km marche en 2h28’46’’
« Ca m’a impressionné, tellement c’est parti vite. 2h23’ pour les premiers, c’est une sacrée performance, ça envoie ! J’attendais derrière que ça explose, mais ça a mis beaucoup de temps à venir. J’avais du mal à me repérer sur les positions, mais aussi à gérer ma course, et j’ai fait le yoyo alors que d’habitude, je trouve assez facilement un groupe avec qui marcher. J’apprends encore. Comme c’était mon premier grand championnat, j’étais assez stressé. Je n’étais pas certain d’arriver à refaire 2h30’. Finalement, 14e, c’est frais ! Au début de l’année, j’avais dans l’idée de viser le top 16, c’est fait. Qui peut dire qu’il est quatorzième dans le monde dans son métier ? C’est cool, je suis content, et je me suis fait plaisir ! »
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Renaud Lavillenie, cinquième de la finale de la perche avec 5,87 m
« Je suis obligé d’avoir des émotions partagées. En arrivant à Eugene, je devais avoir la 7e ou 8e performance mondiale, là je reviens en étant 5e, avec une saison où j’ai galéré. Il y a un an, personne n’aurait compté sur moi pour jouer le podium de la manière dont je l’ai fait aujourd’hui. Philippe d’Encausse (son coach) ne comprend pas toujours ce que j’arrive à faire, et pourtant c’est l’un de ceux qui me connait le mieux. J’étais déterminé, j’avais un plan écrit, je m’y suis tenu. Je rate un essai à 5,87 m, ça met un peu de pression, et ensuite mes premier et troisième essais à 5,94 m, c’est à la fois la magie et la dureté du sport de niveau, un petit centimètre peut tout changer. Mais je ne peux rien regretter, je me suis battu jusqu’au bout, je suis à mon meilleur niveau de la saison. Il a manqué un petit brin de chance pour tout faire basculer. »
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Laeticia Bapté, éliminée en demi-finales du 100 haies en 12’’93
« Je suis assez contente de ma prestation, parce qu’avant ces championnats, je n’arrivais pas à descendre sous les 13’’. Pour mes premiers championnats du monde, je peux être fière de moi. Ça prouve qu’en persévérant, je peux aller plus vite, donc je pense que je serai prête pour Munich. J’ai mieux couru qu’en séries, même si j’ai fait une petite faute sur la huitième haie, je l’ai touchée avec ma jambe d’attaque, ça m’a un peu ralentie. Le record du monde dans la première demie ne m’a pas perturbée, puisque je savais que les autres filles étaient meilleures que moi. Mon plan était de m’accrocher à elles pour faire baisser mon chrono. »
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Le 4x400 m féminin, cinquième de la finale en 3’25’’81
« C’est un soulagement d’avoir réussi à atteindre l’objectif qu’on s’était fixé toutes les six. On est contentes, parce qu’être en finale est une première étape. On a quand même une pointe de frustration, parce qu’on reste à deux places du podium, même si la troisième place est assez loin sur le plan chronométrique. On peut se donner encore plus confiance avec ces deux courses pour aller chercher des médailles par la suite. On a pris de l’expérience hier, et on s’est surmotivées, prêtes à se défoncer sur la piste. C’était moins stressant que lors de la série. On va commencer à construire une énorme histoire ensemble, à partir de ces championnats. »
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Le relais 4x400 m masculin, septième de la finale en 3’01’’35
« On n’a pas de regrets sur ces championnats, on a tout donné et on a appris ce qu’il fallait faire. Tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice pour aller chercher ce bon chrono. Il nous a manqué quelques courses dans les jambes pour aller encore plus vite, mais on a montré qu’on était présents et qu’on avait notre place parmi les meilleures nations. Il nous reste du boulot. Quatre finales mondiales de suite, c’est bien, mais il nous manque la breloque pour être reconnus. Rendez-vous à Munich ! On a faim, on a envie de faire un podium là-bas, ces championnats n’était qu’une première étape. On essaiera d’aller chercher les Belges, sans oublier les Pays-Bas, qui auront la rage. »
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Kevin Mayer, champion du monde du décathlon avec 8816 points
« Je n'avais pas de repères sur la deuxième journée. J'étais confiant sans l'être. À chaque épreuve, c'était une énorme pression car je n'avais que deux mois de préparation. On ne prépare pas un décathlon comme ça. Je n'ai pas pu courir pendant trois mois, je n'avais pas fait de compétitions dans certaines épreuves. À chaque épreuve que je n'avais pas préparée, j'étais comme dans un gouffre mais, à chaque fois que je m'élançais, la confiance revenait et je faisais ce que je savais faire. C'est une énorme fierté de réussir dans ces conditions-là. A la perche, je n’y croyais plus trop avant le troisième essai à 5,10 m. Pour être honnête, j'ai tout fait pour ne pas avoir à tout jouer sur le 1 500 m. Je n'avais fait que deux séances spécifiques dans l'année, je ne savais pas ce que je valais. Quand tu ne sais pas si tu vas craquer, ce n'est pas facile à vivre. Je n'ai pas pris beaucoup de plaisir dans les épreuves, mais j'en ai pris au 1 500 m comme au disque, à la perche et au javelot. Et plus c'est dur, plus l'ascenseur vers la gloire est incroyable.
Je vois chaque compétition comme une condition de mon bonheur car j'adore m'entraîner, être prêt pour pouvoir m'exprimer en championnat. Quand je fais des médailles, je suis sur un nuage pendant mille ans. J'essaie juste de me donner les moyens de revivre ce bonheur.
C'est un travail d'équipe. Je voudrais remercier mes proches, avec qui j’ai choisi de travailler au quotidien. C'était l'enfer d'un point de vue de l'attente et de la pression mais l'ambiance de l'équipe de France, de mes amis et entre les autres décathloniens, m'a fait tenir. Sans ça, je ne ferais pas du décathlon ! »
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Etienne Nappey pour athle.fr
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