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Tual et Pontvianne frustrés, Mayer bien lancé

Gabriel Tual a pris la sixième place de la finale du 800 m, après s’être battu pour une médaille jusqu’à l’entrée de la dernière ligne droite. Jean-Marc Pontvianne, huitième du triple saut, figure également parmi les finalistes de ces championnats du monde. Kevin Mayer est toujours en lice pour le titre au décathlon, après une première journée à rebondissements.

La perf'

Tual y était presque

Remarquable tacticien, Gabriel Tual a encore fait parler sa science de la course pour s’offrir une chance de croire en ses rêves, samedi. Hélas, ses jambes l’ont trahi à l’entrée de la dernière ligne droite, alors qu’il était au bon endroit au bon moment. « Jusqu’aux 720 m je suis dans le coup, mais après, c’est la dégringolade, ça n’arrêtait pas de passer à côté de moi, alors que j’étais à fond. C’est rageant », pestait-il à sa sortie de la piste du Hayward Field. Dans une finale partie sur un rythme élevé (52’’ à la cloche), Tual avait jusque-là de bonnes sensations, « pas gêné par l’enchaînement des tours », mais reconnaissait avoir subi la pression de l’évènement. « C’est difficile d’être à la fois concentré et relâché quand on joue sa vie », remettait-il.

Septième de la finale olympique l’été dernier au Japon, l’Agenais de l’US Talence a gagné un rang dans l’Oregon, en terminant sixième en 1’45’’49 d’une course remportée par le Kenyan Emmanuel Korir en 1’43’’71. Pas vraiment assez pour lui donner le goût de la réussite, alors qu’il visait ouvertement une breloque. « De l’expérience, j’en ai assez, maintenant. Ce que je veux, c’est des médailles, même si ça n’est pas si facile que ça », tonnait-il en réponse aux journalistes qui voulaient lui faire voir la vie du bon côté. Lucide, l’élève de Bernard Mossant a tout de même trouvé quelques motifs de réconfort, conscient que sa régularité en grands championnats finirait bien par payer. « Il ne faut pas se dire que tout est fini. Il y a des championnats d’Europe dans trois semaines, et d’autres championnats qui vont arriver, à commencer par Budapest en 2023. Ça va s’enchaîner pendant quelques années. » Avec ce qu’il montre depuis deux ans, le chemin de la boîte devrait bien s’ouvrir un jour ou l’autre.

La décla

« Je vais bosser matin, midi et soir »

Huitième de la finale du triple saut avec 16,86 m, comme à Londres en 2017, Jean-Marc Pontvianne a, hélas, collectionné les essais mordus (cinq au total). « C’est beaucoup trop pour espérer mieux qu’une huitième place, et c’est à l’image de ma saison », résumait-il amèrement. Blessé en cours de saison, le Nîmois n’a pas pu répéter les sauts à l’entrainement et manquait donc de repères dans sa course d’élan pour s’exprimer pleinement. Ce qui laissait des regrets au protégé de Sébastien Bouschet et Teddy Tamgho, qui se repassait le fil de l’histoire. « Il faut que je revoie les images, mais je pense que mes essais mordus prouvent qu’il y avait quelque chose de beau à faire aujourd’hui », pensait-il, alors que le podium s’est joué à 17,31 m. La victoire est revenue à l’intouchable Portugais Pablo Pichardo, qui a tué le concours dès sa première tentative, mesurée à 17,95 m. Avant de partir, Pontvianne a promis qu’il allait mettre à profit les semaines le séparant des championnats d’Europe de Munich pour travailler sur sa régularité et ses automatismes, répétant même deux fois que ça l’occuperait « matin, midi et soir ».

La promesse

Mayer peut viser l’or

Comme souvent quand il s’engage dans un décathlon, Kevin Mayer a passé une première journée mouvementée ce samedi dans l’Oregon. Le recordman du monde, qui se sent en forme mais n’a pu compter que sur deux mois de préparation à plein volume, s’est senti « dans la brume » lors de la session matinale. « Cela influe plus ou moins sur certaines épreuves », expliquait-il plus tard, après avoir bouclé son 400 m dans le chrono satisfaisant de 49’’40. Cela ne l’a pas empêché de signer un bon 10’’62 sur 100 m et un concours de hauteur réussi avec 2,05 m, alors qu’il craignait particulièrement cette épreuve en raison de douleurs au tendon d’Achille qui ont émaillé son printemps. Mais son concours de poids, achevé avec 14,98 m, montrait bien les difficultés avec lesquelles il devait jongler.

Au soir de la première journée, Mayer campe en sixième position, avec 4372 points. Si le classement à mi-parcours est dominé par l’étonnant Porto-Ricain Ayden Owens-Delerme avec 4606 points, le Montpelliérain sait pouvoir compter sur une deuxième journée sans pareil pour refaire son retard. Et si l’abandon de Damian Warner, son principal rival fauché par une blessure à la cuisse en plein 400 m, l’a déçu sur le plan amical, il ne sait que trop bien que cela lui « ouvre un boulevard pour aller chercher le titre ». Confiant mais prudent, il s’attend toutefois à ce que ses jeunes rivaux lui donnent du fil à retordre jusqu’au bout.

Le temps fort

Les 4x4 en trombe

En l’espace d’une vingtaine de minutes, les deux relais 4x400 m ont réussi à se hisser en finale de leur spécialité avec panache et entrain. Les dames ont montré la voie en prenant la troisième place de leur série en 3’28’’89, s’octroyant même un billet à la place, suite à la disqualification des Hollandaises, qui ont gêné Sounkamba Sylla en ramassant leur témoin tombé au sol. « Ça va nous débloquer, parce qu’on était toutes un peu stressées. Nos passages étaient plutôt corrects et dimanche, on sera encore plus en jambes », appréciait Amandine Brossier, la taulière et finisseuse du collectif.

Les hommes ont pris le train en marche, et oblitéré leur ticket en se qualifiant au temps, grâce à un chrono de 3’03’’13, ce qui les classait quatrième de leur course. « Nous avons le huitième chrono des finalistes, mais le travail est fait. Nous allons désormais essayer de grapiller une, deux ou trois places », avançait Thomas Jordier, qui s’est chargé de lancer le relais sur les bonnes bases, alors que Simon Boypa, qui a remplacé Ludovic Ouceni (victime d’une gêne aux ischios à l’échauffement) au pied levé, a parfaitement tenu son rôle malgré une « poussée d’adrénaline ».

Les sprinters du 4x100 m masculin ont tenté de faire perdurer cette dynamique et de surfer sur la vague de leur série aboutie, mais les hommes de Richard Cursaz ont pris un peu trop de risques à l’occasion de la finale et n’ont pu se transmettre le bâton à temps lors de la première charnière entre Meba-Mickael Zeze et Pablo Mateo.

Bapté verra les demies

Laeticia Bapté a bien géré son entrée en matière sur 100 m haies samedi matin. La hurdleuse martiniquaise s’est classée quatrième de sa course en 13’’03, prenant ainsi rendez-vous pour le tour suivant. « Déjà très contente » de son expérience à Eugene, elle s’est donné comme mission de « tout donner et de ne plus pêcher en fin de course » lors de demi-finales, pour tenter d’abaisser son record personnel. C’est, en revanche, terminé pour Cyréna Samba-Mayela, qui s’est « relevée beaucoup trop vite » lors de sa mise en action et a passé toute sa course à « essayer de créer de la vitesse au lieu de [s’]appuyer sur [son] départ ». Cinquième de sa série en 13’’15, la championne du monde en salle de Belgrade a vu sa compétition s’arrêter prématurément.

Etienne Nappey pour athle.fr
Photos : S. Kempinaire - JM Hervio / KMSP / FFA

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