Trois sauteurs en finale

Margot Chevrier et Marie-Julie Bonnin ont validé leur billet pour le top 12 à la perche, tout comme Jules Pommery à la longueur. Coup d’arrêt pour Kevin Mayer, contraint à l’abandon dès le 100 m du décathlon.
Les qualifiés
Chevrier et Bonnin comme des grandes
Elles apprennent vite. Margot Chevrier et Marie-Julie Bonnin ont découvert cette saison le parfum si particulier des grands championnats. La première porte même à Munich pour la première fois le maillot de l’équipe de France A. Cela ne les a pas empêché d’aborder les qualifications de la perche avec aplomb. En franchissant toutes les deux 4,40 m au premier essai, elles ont assuré essentiel. Car si elles ont ensuite échoué à la hauteur suivante, à 4,50 m,
cette barre
effacée sans trembler les a propulsées en finale. Leur zéro lors du meeting de Monaco, mercredi dernier, aura vite été oublié. « Ce concours a été à la fois rassurant et amusant, savourait la pétillante Marie-Julie Bonnin, licenciée au Bordeaux Athlé. J’ai sauté sur de petites perches. Le contrat est rempli. Dans deux jours, ça va envoyer, je vais pouvoir tenter de vraies choses. » Même envie chez la sociétaire du Nice Côte d’Azur Athlétisme, qui va en plus recevoir de nouvelles perches demain,
ce qui lui permettra
de gérer plus en douceur les montées de barre. Seule ombre au tableau : une douleur au pied qui l’oblige à se « rééchauffer constamment pendant le concours ».
Pommery a assuré

Jules Pommery fait, comme Marie-Julie Bonnin, parti de la génération Boras. Le sauteur en longueur de l’Entente Athlé 58 avait décroché l’or des championnats d’Europe 2019, alors que la perchiste s’était parée d’argent. Ce lundi matin, il a su s’adapter « au vent de face » en décollant à 7,83 m (-1.0) au deuxième essai pour prendre la sixième place des qualifications. « J’ai franchement assuré, confiait-il. Je n’ai pas mis beaucoup de rythme et
pas pris de risques, même
si je prends des bonnes planches. Ça m’a permis de construire ma course d’élan dans l’optique de la finale. Il faudra mettre plus de vitesse demain. Je pense que j’ai toutes mes chances, si je fais ce dont je suis capable. » Troisième meilleur performeur des engagés, il ne cache pas viser le podium.
Également novice à ce stade, Mallory Leconte a passé sans encombre le cap des séries sur 100 m. La sprinteuse du Saint-Denis Emotion ne s’est pas affolée malgré un départ très perfectible et a pris la troisième place de sa course en 11’’49 (+0.2). « Je vais régler ça pour les demies et ça va le faire », promettait-elle. Elle aura la chance de revivre l’entrée sur la piste, lors de laquelle elle en a pris plein les yeux ce matin : « L’arrivée dans le
stade, quand j’ai vu
le public, a été incroyable. »
Les éliminés
Ninon Chapelle a serré les dents

Ce n’est pas un scoop : les perchistes ont du cran. Mais voir Ninon Chapelle s’élançait pour son troisième essai à 4,50 m, après être retombée sur une boite en métal situé le long des poteaux du sautoir, forçait le respect. « Le pied gonflé », l’athlète de l’EA Cergy-Pontoise est repartie à l’abordage après ce coup du sort. Sans réussite avec, au final, une quatorzième place en qualifications avec 4,40 m, une barre franchie au deuxième essai. « C’est
le jeu, même si
je suis forcément déçue de ne pas aller en finale », expliquait l’élève de Sébastien Homo et Manu Chapelle. Elle va désormais pouvoir prendre le temps de se soigner.
Rageant pour Bey
Cruel dénouement pour Augustin Bey en qualifications de la longueur. Dixième après ses 7,73 m (-0.2) au troisième essai, le sauteur d’Athlétisme Metz Métropole pensait avoir fait le plus dur. Mais il a vu trois athlètes lui passer devant lors des dernières minutes du concours. Résultat : il est le premier éliminé du concours. « C’est rageant, s’exclamait-il. Je n’ai pas non plus été irréprochable. C’est un peu décevant, je voulais vraiment participer
à la finale et commencer
à travailler dans l’optique de Paris 2024. Chaque expérience est bonne à prendre. » Tom Campagne a, lui, mordu ses trois essais et n’a donc pas été classé.
Le coup dur
Mayer dit stop

Il aura tout tenté, mais son corps a dit stop. Kevin Mayer a stoppé son effort un peu après la mi-course sur 100 m, première épreuve du décathlon. Une décision sage, après avoir ressenti une pointe au grand adducteur gauche. Un reliquat d’une blessure survenue il y a quatre mois, lors d’un soulevé de terre. « Je l’ai très bien gérée mais, malheureusement, avec l’intensité du décathlon de Eugene, ça s’est réveillé, retraçait-il. Je savais que c’était
mission impossible à Munich, même si j’ai voulu me donner toutes les chances de vivre encore un grand moment. » Le combinard du Montpellier A2M termine sa saison avec un titre mondial et sans grosse blessure. Il y a pire comme bilan.
Baptiste Thiery n’aura pas la chance de bénéficier des conseils de son aîné pendant le reste de ses travaux. Mais l’espoir de la Jeunesse Sportive Franciscaine a de l’aplomb et a d’ailleurs plutôt bien négocié ses trois premières épreuves. Après un bon 100 m en 10’’87 (+0.7à), il a un peu coincé à la longueur avec 6,94 m (-1.4). Mais il s’est bien repris au poids en portant son record à 12,95 m, dans cette épreuve qui reste son point faible. « Au décathlon,
on doit switcher tout de suite, rappelait-il. Mes coaches m’y ont aidé. Je vais maintenant me ‘’focus’’ sur la hauteur. » Rendez-vous à 18h30.
Florian Gaudin-Winer pour athle.fr Photos : P. Millereau / KMSP / FFA
|