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Les relayeurs chantent sous la pluie

Trois des quatre équipes de France engagées en séries des relais 4x100 m et 4x400 m se sont hissées en finale ce vendredi matin, sur la piste humide du stade olympique de Munich. Rénelle Lamote en demi-finales du 800 m, et Solène Gicquel en qualifications de la hauteur, ont également passé le cut.

Les qualifiés

Les relais au presque parfait

Les relayeurs des 4x100 m hommes et femmes, et du 4x400 m masculin, sont repartis du stade olympique avec le sourire et le sentiment du devoir accompli, après avoir tous composté leur billet pour la finale. Le 4x100 m masculin a montré l’exemple, en prenant la deuxième place de sa série en 38’’17, malgré un réveil très matinal - « 6h du matin, ça pique un peu », une piste détrempée et la fatigue du 200 m de la veille au soir pour les frères Zézé. « C’est un beau chrono. On a évidemment tous envie de prendre une revanche sur nos résultats individuels », soufflaient ces derniers. En assurant, avec les mêmes réglages qu’à Eugene, les Bleus ont réalisé la deuxième performance du premier tour, derrière les Allemands (37’’97), et devant les Britanniques (38’’41), qui seront probablement leurs deux plus féroces rivaux en finale. « On a bien travaillé nos transmissions pendant une semaine à Saint-Raphaël, pour ne plus faire d’erreurs », ont promis Pablo Matéo et Jimmy Vicaut avant d’aller se reposer.

Leurs homologues féminines leur ont emboîté le pas avec panache et enthousiasme, en gagnant leur série en 43’’24. La première transmission entre Floriane Gnafoua et Gémima Joseph, qui a semblé ‘ric-rac’ depuis le haut de la tribune opposée, était en fait « un super passage », ont raconté les deux intéressées à leur sortie de la piste. « J’ai commis une petite erreur en cherchant Gémima avec la tête plutôt qu’avec les jambes, j’avais oublié que je devais lui rentrer dedans », soufflait la première nommée. « De devant, je n’ai rien vu, mais elle était pile sur mes marques, et ça a donné un passage en fin de zone, soit ce qu’on recherche à l’entraînement », posait la Guyanaise. Hélène Parisot et Mallory Leconte ont assuré le boulot sur la deuxième moitié du parcours, et les Bleues au visage renouvelé aborderont la finale avec le troisième chrono des séries, derrière l’intouchable Grande-Bretagne et l’Espagne.

Le 4x400 m masculin n’a pas tremblé pour son entrée en matière. Sans Thomas Jordier, au repos après trois tours en individuel, Gilles Biron, Loïc Prévot, Simon Boypa et Téo Andant ont ramené le témoin à bon port en 3’02’’09, un souffle derrière la République Tchèque (3’02’’07). « On fait un peu mieux en séries qu’à Eugene, et chacun a apporté sa pierre à l’édifice, soulignait Simon Boypa. Il ne faut pas oublier qu’il y aura peut-être du sang neuf qui va entrer pour la suite. C’est le jeu, on a la chance d’avoir un vivier immense. On a souvent été placés sur les dernières années, mais on n’a jamais remporté de médailles significatives. Thomas, avec sa finale, a lancé le truc. » Etonnamment placés au programme de l’avant dernier-jour de compétition, les Bleus n’ont plus qu’une idée en tête : « remporter la médaille d’or », pour marquer l’éclosion de la nouvelle génération. « C’est à partir de maintenant qu’il faut qu’on écrive notre histoire. »

Vainqueure de sa demie, Lamote tourne la page

Métamorphosée. Débit de voix ultra rapide, Rénelle Lamote s’était éclipsée le plus vite possible hier, après une série pourtant aisément dominée. Ce matin, dans la foulée d’une nouvelle première place, cette fois en demi-finales, la demi-fondeuse du Racing Multi Athlon parlait toujours très vite, mais elle affichait cette fois un large sourire. Idéalement placée à l’avant du peloton pendant toute la course, elle a franchi la ligne d’arrivée en 2’00’’23, devant les Britanniques Jemma Reekie (2’00’’30) et Alexandra Bell (2’00’’53), dans ce qui fut le double tour de piste le plus rapide du jour.

Un résultat qui lui a permis de tourner la page de son élimination en demies des Mondiaux, qui la faisait encore gamberger depuis son arrivée à Munich. « Je manquais beaucoup de confiance avant le championnat, confiait-elle avec sa sincérité habituelle. Je faisais tellement de comparaisons avec Eugene, où j’avais aussi gagné ma série. J’ai eu du mal à accepter d’avoir été malade là-bas. J’ai donc fait un transfert. » Mais non, débarrassée du Covid, Rénelle Lamote est arrivée en pleine forme en Allemagne, avec des séances prometteuses dans les jambes.

Elle abordera la finale, dès demain, avec des ambitions qu’elle ne dissimule pas : « Il faut que je me concentre pour gagner. Je sais qu’Hodgkinson (la Britannique, vainqueure de la première demie en 2’00’’67 et vice-championne olympique et du monde), c’est super costaud, et que derrière c’est super fort aussi. Mais il faut que je sois dans cette optique-là. Si je veux être dans le coup à Paris 2024, je dois apprendre à me confronter aux meilleures mondiales. »

Au-delà de l’or, l’argent et bronze feraient aussi son bonheur, après ces dernières semaines agitées. « Si je fais une médaille, ça va être énorme, ça sera la plus belle pour moi, se projetait-elle. Mais je serai fière de mon parcours, quoi qu’il se passe. » Le scénario idéal serait « une course rapide » sans avoir à assumer le train, « un truc où on voit qui est la boss ». Rénelle Lamote a envie de devenir la patronne.

Gicquel comme Micheau

Comme chez les hommes, il y avait dix ans qu’une Française n’avait pas participé à une finale européenne du saut en hauteur (Mélanie Skotnik à Helsinki). Comme Sébastien Micheau 48 heures plus tôt, Solène Gicquel a pris sa chance ce vendredi sur la demi-lune bavaroise. En passant ses trois barres (1,78 m, 1,83 m, 1,87 m) au deuxième essai, la Rennaise a pris la douzième place de l’ensemble des deux concours. « Un peu stressée » en début de concours, elle s’est parfaitement réveillée quand il le fallait, alors que des cadors comme l’Ukrainienne Yuliya Levchenko sont passés à la trappe. « Une fois dedans, j’ai senti que j’avais les jambes qu’il fallait. Ca me donne un peu de confiance et ça me montre clairement que je suis au niveau et que je n’ai pas du tout à me cacher, appréciait la Bretonne, une fois le concours terminée. Niveau expérience, c’est un truc de fou. Ca va me donner plus d’aisance, me préparer mieux pour les prochains championnats. » Avant cela, elle visera un nouveau record personnel en finale samedi. Il culmine actuellement à 1,88 m.

Les éliminés

Le 4x400 m féminin s’est accroché aux basques des autres nations pendant les quatre tours de la piste bavaroise, mais a subi les effets du trafic lors des transmissions. Sokhna Lacoste, Marjorie Veyssière, Diana Iscaye et Amandine Brossier ont finalement pris la cinquième place de leur course en 3’29’’64, alors qu’il fallait un chrono de 3’27’’92 pour revenir le lendemain en finale. « C’est une grosse déception, même si on ne sentait pas forcément à l’abri, soulignait la dernière relayeuse, demi-finaliste en individuel. On se méfiait plus de ne pas être sur le podium que de ne pas être en finale. Ca nous apprendra à redoubler de vigilance la prochaine fois. »

Engagé dans le deuxième concours de qualifications du javelot, Felise Vahai Sosaia, malgré la pression liée à l’évènement, a expédié son engin à 74,70 m à son premier essai. Le Wallisien installé en Nouvelle-Calédonie n’a, hélas, pas réussi à faire progresser sa marque par la suite, à cause de « petites fautes techniques », et a achevé sa compétition au seizième rang global, alors qu’il fallait 77,20 m pour figurer parmi les douze meilleurs.

Florian Gaudin-Winer et Etienne Nappey pour athle.fr
Photos : JM Hervio - P. Millereau / KMSP / FFA

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