Finot en finale avec les minima olympiques

La spécialiste du 3000 m steeple a parfaitement géré son effort en prenant la quatrième place de sa série en 9’20’’27, un chrono inférieur aux minima olympiques. En finale du 1500 m, Azeddine Habz s’est classé onzième en 3’33’’14.
La perf'
Alice Finot tout en maitrise
En bonne ingénieure qu’elle est, Alice Finot a fait ses calculs au beau milieu de sa série du 3000 m steeple, le cerveau à 100 à l’heure et les jambes à un peu moins de 20 km/h. Jusque-là, l’Albanaise Luiza Gega avait imprimé un train très solide en tête de course, avec un passage en 3’03’’ au kilomètre. « Elle ‘’pace’’ bien, donc je savais qu’elle allait partir sur des bases intéressantes, explique la recordwoman de France. J’ai levé les yeux
vers le grand écran à mi-course, pour voir si on s’était détachées, et j’ai vu qu’on était un groupe de cinq. Je me suis dit qu’il fallait gérer mon effort. »
Sauf que, un kilomètre plus tard, la demi-fondeuse installée en Galice se rendait compte qu’elle était toujours en avance sur les bases des minima olympiques. « Je me suis dit : ‘’ne ralentis pas tant que ça’’, et j’ai validé les deux choses que j’étais venue chercher. » A savoir la qualification en finale, avec une quatrième place en 9’20’’27, la première revenant à la Kényane Jackline Chepkoech en 9’16’’41, et les minima olympiques, fixés à 9’23’’00.
Un modèle de gestion.
Lors de la grande explication de dimanche, il ne sera, cette fois, plus question de calcul. « J’ai intérêt à ce que ça parte tactique. Après, ce n’est pas leur genre (des favorites, NDLR). Je prendrai le départ avec les deux scénarios en tête et je me battrai avec les armes du jour », promet-elle. Flavie Renouard ne l’accompagnera pas en finale. La Normande est a pris la neuvième place de sa série en 9’39’’91. « Ça a été beaucoup plus dur que je le pensais, j’ai eu des difficultés sur le plan musculaire, raconte-t-elle. Mais je n’ai rien lâché et je suis allée au bout de moi-même. J’ai hâte de
retourner au travail pour pouvoir vraiment m’exprimer le jour J l’année
prochaine. »
Le Temps Fort
Habz visait plus haut

Les Mondiaux de Budapest ne manquent pas de surprises depuis le début de la compétition. Mais celle qui s’est produite en finale du 1500 m, lors de cette cinquième journée de compétition, fut majuscule. Avec la victoire du Britannique Josh Kerr en 3’29’’38, devant l’immense favori, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen (3’29’’65), qui avait déjà subi l’an dernier la loi d’un représentant du pays d’outre-Manche, en l’occurrence Jake Wightman.
Azeddine Habz aurait tant aimé s’inviter à leurs côtés sur le podium. Mais l’élève de Philippe Dupont et Serge Olivares, idéalement placé en embuscade pendant toute la course, a coincé sur la fin. « Ca s'est bien passé jusqu'aux derniers 200 m, où je n'ai pas réussi à relancer et où ça coince, retrace-t-il. Les jambes n’ont pas répondu. Ensuite, dans la tête, ça n'a fait que chuter. » Onzième en 3’33’’14, un « résultat frustrant », il faisait
remarquer avec justesse qu’il avait devancé
à deux reprises cette saison, à Oslo et en demi-finales en Hongrie, le médaillé de bronze, le Norvégien Narve Nordas (3’29’’68). La preuve qu’il y avait un vrai coup à jouer.
« Je ne veux pas dire que je suis satisfait, mais j’ai appris des trucs, finissait-il par positiver. C’étaient mes premiers championnats du monde, je fais une finale. C’est plutôt pas mal. Je compte retourner au travail pour être au rendez-vous l’année prochaine à Paris. »
Et aussi
Des regrets pour Tavernier

Après un excellent échauffement, avec deux jets à plus de 73 mètres, Alexandra Tavernier visait plus que jamais la finale du marteau. Son premier essai, mesuré à 70,19 m, était prometteur. Mais ensuite, la machine s’est grippée, avec une deuxième tentative non validée et une troisième à 69,42 m, synonyme de 17e rang lors de ses qualifications. « Pourquoi ? Je n’en sais encore rien, même si je pense que c’est le mental qui a cédé, tentait d’analyser la lanceuse
d’Annecy Haute Savoie Athlétisme. Il y a eu de mauvaises ondes pendant ce concours. Deux championnes du monde sont passées à côté. Je vais débriefer ça avec la psy et le coach. La finale est hyper ouverte et, encore une fois, on passe à côté et on ne prend pas une potentielle médaille. Ça fait mal… »
Rose Loga s’est, elle, classée 24e de ses qualifications avec un meilleur jet, son deuxième, à 67,95 m pour sa première à ce niveau. « Le concours s’est plutôt bien passé. A mon premier jet, j’ai vraiment ressenti le stress des Mondiaux, confie l’espoir coachée par Baptiste Lacourt. J’avais le cœur qui battait fort quand je lançais. J’ai pris le temps de me calmer et j’ai su me remobiliser aux deuxième et troisième essais. J’ai pris des risques sur le
dernier. Je n’étais pas dans une situation où je pouvais me permettre d’assurer. Je n’ai aucun regret. »
Enfin, l’aventure de Cyréna Samba-Mayela s’est arrêtée en demi-finales du 100 m haies. Plutôt bien partie et au coude à coude avec la recordwoman du monde Tobi Amusan jusqu’à mi-course, elle a heurté les sixième et septième obstacles pour finalement terminer cinquième en 12’’95 (-0.7). « Je me suis laissé entraîner par le rythme d’Amusan et je n’ai pas pu assumer, regrette-t-elle. Je savais qu’il fallait que je me surpasse pour aller en finale.
J’ai essayé de saisir l’occasion, mais je n’ai pas pu rester dans mon schéma. Je suis sûre que cette course va me servir pour la suite. »
Florian Gaudin-Winer pour athle.fr Photos : S. Kempinaire - JM Hervio / KMSP / FFA
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