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Gressier en finale du 5000 m

Jimmy Gressier, sixième de sa série ce jeudi soir, disputera la finale du 5000 m dimanche. Le recordman de France a assuré l’essentiel, à l’issue d’une dernière ligne droite très serrée. Yanis Meziane a égalé son record personnel en demies du 800 m et est passé tout près d’un billet pour le top 8. Benjamin Robert et Gabriel Tual ont été éliminés au même stade.

Le chiffre

4

Jimmy Gressier sera, ce dimanche, le quatrième Français à disputer une finale mondiale sur 5000 m. Le demi-fondeur du Boulogne-sur-Mer AC a réalisé une course solide pour rejoindre Abdallah Bahar (1995 et 1997), Driss El Himer et Ismail Sghir (2001 tous les deux). Toujours aux avant-postes du peloton, dans une course qui ne s’est véritablement emballée que dans le dernier kilomètre, bouclé en 2’23’’, il a tout de même dû s’employer dans la dernière ligne droite en réalisant un « cassé à la Pascal Martinot-Lagarde », selon ses propres mots.

« Je suis un coureur qui va de l’avant et qui aime sentir la gagne à sa portée, rappelle l’élève d’Adrien Taouji et Arnaud Dinielle. Ça n’allait pas bien vite. J’avais tout le monde dans le radar, et à chaque fois que ça partait, je suivais. A 200 mètres de l’arrivée, je sens que je peux encore en mettre. Je suis quatrième et je pense que c’est fait. Dans les cent derniers mètres, j’appuie et je commence à me crisper. Sauf que je regarde sur l’écran géant et je vois une masse arriver avec Jakob (Ingebrigtsen). Je me dis : « ouh la, il faut aller jusqu’au bout ! » J’ai eu un peu peur mais j’ai réussi à bien finir. On se retrouve avec le sourire, c’est le plus important. »

Sixième en 13’’36’’42 d’une série dominée par l’Espagnol Mohamed Katir en 13’35’’90, alors qu’il fallait terminer dans le top 8 pour passer ce premier tour, Jimmy Gressier va pouvoir aborder la finale libéré. « J’ai hâte d’y être, le but sera d’être à la cloche en sentant la gagne à ma portée. »

Le Nordiste ne sera pas accompagné par Hugo Hay dimanche. Après trois semaines et demie sans pouvoir s’ « entraîner normalement », en raison d’un virus puis d’une douleur à l’ischio, l’élève de Tim Moriau n’a pas pu défendre ses chances en étant à 100 % et a dû se contenter de la 14e place de sa série en 13’39’’76, la première place revenant au Guatémaltèque Luis Grijalva. « Le bilan, c’est qu’il n’y a pas de miracle dans notre sport, surtout à mon niveau, constate le sociétaire du Sèvre Bocage AC. Je me suis mis en conditions pour y croire. Je suis arrivé en n’ayant pas peur. Je fais une bonne course tactique, je suis placé où je veux être à l’emballage. Il n’y a juste pas les jambes. » Il va pouvoir désormais prendre le temps de se « reposer surtout mentalement », avant de se tourner vers la saison olympique.

La décla

« Ce que j’ai fait aujourd’hui va me donner encore plus envie pour les années à venir. Je sais maintenant ce qu’est un championnat de niveau mondial et que je ne suis pas si loin que ça de la finale. »

Il est déjà plus qu’un espoir. Yanis Meziane, le champion d’Europe U23, a montré à nouveau, lors de ce sixième jour de compétition sur la piste rouge de la capitale hongroise, qu’il avait sa place parmi les grands. Aux premières places du peloton, même, lui qui s’est calé en troisième position derrière le Britannique Max Burgin et l’Américain Bryce Hoppel, qui menaient un train d’enfer (49’’41) dans la troisième et dernière demi-finale du 800 m. Audacieux, le longiligne coureur d’Athlé 91 était encore dans le coup à cinquante mètres de l’arrivée. Il a réussi à résister au retour de l’Italien Simone Barontini mais pas à celui de l’Espagnol Adrian Ben, qui a déboulé comme une bombe à son intérieur (1’43’’92), la première place revenant au Kényan Emmanuel Wanyonyi (1’43’’83). Quatrième en 1’44’’30, record personnel égalé, Yanis Meziane n’échoue qu’à sept centièmes de la dernière place qualificative au temps, revenue au Britannique Ben Pattison.

En arrivant devant les journalistes, il affichait « un sourire un peu mitigé. Sur le coup, je suis forcément très frustré, concède l’athlète de 21 ans. Je suis le premier non pris, alors que c’était vraiment jouable. Mais avec le temps, je vais me rendre compte que je peux être fier de ce que j’ai réalisé. J’ai tout donné et fait ce que j’ai pu. Je suis parti sans me soucier de rien du tout. Je n’ai pas réfléchi et j’ai tout donné jusqu’à la fin. »

Dix-huit athlètes sous les 1’45’’

Les plus expérimentés Benjamin Robert et Gabriel Tual ont vu aussi leur route s’arrêter en demi-finales, lors desquels la densité n’avait jamais été aussi élevée dans l’histoire des Mondiaux avec dix-huit athlètes sous les 1’45’’. Le vice-champion d’Europe indoor, strappé au mollet, s’est classé sixième de sa course en 1’44’’38, à un peu plus de quatre dixièmes du premier, l’Algérien Slimane Moula (1’43’’93). Il ne lui a pas manqué grand-chose dans les cent derniers mètres pour réaliser une remontée dont il a le secret. « C’est parti très vite, je ne m’y attendais pas, retrace-t-il. Il y a des moments où j’ai bataillé pendant la course. Je n’étais pas là pour me faire éliminer en demies. Je visais beaucoup mieux. C’est difficile et frustrant. Il faut se relever, digérer et retourner au travail. En 2024 à Paris, même avec un ischio pété, il faudra courir. » Des J.O. pour lesquels il a réalisé ce jeudi les minima, fixés à 1'44''70.

Scénario assez similaire pour Gabriel Tual, qui n’a pas réussi à avoir le coup de rein nécessaire sur la fin. A l’issue d’un double tour de piste marqué par plusieurs changements d’allure, et survolé par le Canadien Marco Arop (1’44’’02), le Talençais termine cinquième en 1’44’’83. « Je suis déçu, souffle-t-il. J’ai tout donné sur cette course, mais je n’avais pas forcément beaucoup de sensations. Je pense que j’ai un peu trop attendu dans la dernière ligne droite. Il y a un peu de frustration, d’énervement, de dégoût. Ca n’est jamais facile de passer à la trappe. C’est de l’expérience qu’on engrange, même si j’étais venu pour gagner. »

Florian Gaudin-Winer pour athle.fr
Photos : S. Kempinaire - JM Hervio / KMSP / FFA

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