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Kwaou-Mathey, le bronze lui va si bien

Troisième en 7’’47 de la finale du 60 m haies à Glasgow, Just Kwaou-Mathey s’est offert la troisième médaille de bronze de sa carrière internationale. La première au niveau mondial, preuve d’un nouveau cap de passé même s’il visait plus haut.

Le Médaillé

Kwaou-Mathey perpétue la tradition

L’avantage avec Just Kwaou-Mathey, c’est qu’il arbore toujours un sourire éclatant. Du pain béni pour les photographes, surtout après une médaille de bronze mondiale. Troisième de la finale en 7’’47, derrière l’Américain Grant Holloway, comme prévu au-dessus du lot en 7’’29, et l’Italien Lorenzo Ndele Simonelli, auteur d’un nouveau record national en 7’’43, le hurdler de l’Evreux AC n’a pourtant pas réussi « la course parfaite », selon ses propres mots. Mais il a eu le mérite de ne rien lâcher, avec pour résultat cette première récompense au niveau mondial. « Cette médaille, je suis allé la chercher, appréciait-il, un drapeau bleu, blanc, rouge sur les épaules, avec à ses côtés son ancien camarade d’entraînement Jeff Erius. Je suis content de repartir avec et je réalise un bon chrono. C’est encore une troisième place, comme d’habitude. Je ne sais pas ce que j’ai, je crois qu’il y a un malheur sur moi (il sourit, NDLR). Bon, si je termine troisième aux Jeux, ça sera bien. C’est la plus belle en tout cas ! »

Sur la troisième marche du podium aux Europe de Munich sur 110 m haies en août 2022 et lors du rendez-vous continental d’Istanbul sur 60 m haies en mars 2023, Just Kwaou-Mathey confirme son statut d’athlète de grand championnat. Capable de s’extirper de demies piégeuses grâce à un cassé du renard que n’aurait pas renié Ladji Doucouré - 2e en 7’’54 - puis de saisir sa chance en finale alors que Try Cunningham (6e en 7’’53), dauphin annoncé de son compatriote Grant Holloway, passe à côté de sa course.

Avec cette médaille de bronze, l’athlète de 24 ans, coaché par Giscard Samba, perpétue la longue tradition hexagonale d’excellence dans la discipline. Depuis 2012 et la médaille de bronze de Pascal Martinot-Lagarde à Istanbul, un Bleu s’est toujours invité sur le podium mondial du 60 m haies. Wilhem Belocian aurait aimé aussi apporter son écot à la moisson tricolore. Mais le Guadeloupéen a vu sa route s’arrêter dès les demi-finales, avec une quatrième place en 7’’64 au bout d’une course ponctuée de fautes techniques. « J’ai pris des risques le jour J et ça n’est pas passé, constatait-il. J’ai tapé la ‘’une’’, et après, je ne sais pas du tout ce qui s’est passé. Je fais des départs de fou depuis trois semaines, où je commence à me lâcher. J’arrivais confiant sur ce championnat, mais c’était un peu court pour que les choses soient automatiques. Je sais ce qu’il me reste à bosser. »

La décla

« Ce que je retiens de positif, c’est qu’il y a un an, je n’aurais pas pensé être ici aujourd’hui. Qui a trois gosses et est là ? »

Il a fallu qu’on rappelle à Orlann Olière d’où elle revenait pour qu’elle retrouve le sourire et pose cette question en forme de trait d’humour. Car quelques minutes après avoir franchi la ligne d’arrivée de sa demi-finale à la sixième place en 7’’18, la sprinteuse pointait d’abord ses regrets. « Je suis déçue, il y a un peu de tristesse, confiait-elle. Je n’étais pas venue ici pour me faire sortir en demies. Honnêtement, je sais que j’avais le niveau pour aller en finale, mais je n’ai pas réussi à appliquer ce que mon coach me demandait. Il me manque encore pas mal de repères. » Des mots qui montrent que la sprinteuse du CA Montreuil 93, revenue à son meilleur niveau après une rupture du tendon d’Achille en 2021 et la naissance de ses jumeaux en 2022, n’a rien perdu de ses ambitions. Auteur d’un chrono à trois centièmes de son record personnel, l’élève d’Olivier Vallaeys, 32 ans, a pris date pour cet été. « C’est très prometteur pour la suite », concluait-elle.

Le coup dur

Chevrier finaliste mais gravement blessée

Pour la première fois de sa carrière, Margot Chevrier est finaliste aux Mondiaux. Elle s’est classée huitième en franchissant au troisième essai une barre à 4,55 m, alors qu’elle était dos au mur pour son entrée dans le concours. Une attitude de guerrière que la perchiste du Nice Côte d’Azur Athlétisme devra conserver au cours des prochains mois. Elle s’est en effet gravement blessée à la hauteur suivante, à 4,65 m, en retombant mal dans le butoir à sa première tentative. Après avoir quitté la piste sur une civière, elle a été évacuée vers un hôpital où elle a passé de premiers examens, qui ont révélé une fracture ouverte du talus, un os de l’articulation de la cheville. « Il faudra ce qu’il faudra, Paris 2024, je serai là », a-t-elle écrit sur son compte Instagram. Déjà prête à se battre pour vivre son rêve olympique.

Et aussi

Montagnes russes pour Gletty

Makenson Gletty a vécu une première journée de l’heptathlon contrastée. Avec des hauts, à l’image de ce jet énorme à 16,95 m au poids. Mais aussi des bas, comme ce concours de la hauteur, dernière épreuve de la journée, terminé avec un meilleur saut à 1,92 m, loin de son record personnel (2,05 m). « Je suis frustré et un peu énervé. Je ressens un goût amer », lâchait le combinard du Nice Côte d’Azur Athlétisme, septième avec 3406 points après quatre épreuves, à distance du podium. Mais l’élève de Rudy Bourguignon a déjà prouvé par le passé qu’il était capable de se relever. « Je garde quand même en tête qu’il y a une deuxième journée, lors de laquelle je vais mettre toutes les chances de mon côté. J’y crois toujours. La colère que j’ai en moi, je vais la mettre sur la piste demain », promettait-il.

A Glasgow, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr
Photos : S. Kempinaire / KMSP / FFA

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