Cyréna Samba-Mayela et Solenn Compper ont brillé en séries du 60 m haies. La première a remporté sa série en 7’’81, la seconde s’est classée deuxième de la sienne en 7’’96, nouveau record personnel. Au triple saut, place de finaliste pour Ilionis Guillaume, qui termine huitième avec 14,01 m.

Les qualifiées

Samba-Mayela est prête à défendre sa couronne

Deux ans après, la magie est de retour. En 2023 à Belgrade, Cyréna Samba-Mayela enchaînait les pas de danse après chacune de ses courses, heureuse sur et en dehors de la piste, avant d’aller décrocher à la surprise quasi générale le titre mondial en 7’’78, nouveau record de France. La hurdleuse de 23 ans a démarré ces Mondiaux de Glasgow sur les mêmes bases, en claquant tout en facilité un chrono en 7’’81 pour remporter sa série huit centièmes devant la Britannique Cindy Sember. La deuxième meilleure performance de sa carrière. « J’ai eu de supers sensations, j’ai pris un bon départ, analysait-elle, un bandeau blanc dans les cheveux et un grand sourire aux lèvres. Je me suis sentie très élastique et rapide. Je savais que ça n’allait pas rigoler et qu’il n’y aurait pas le temps de dormir. »

Cyréna Samba-Mayela le sait, le niveau a monté depuis plusieurs crans en deux saisons. La preuve avec la présence de sa dauphine en Serbie, la Bahamienne Devynne Charlton, qui est la codétentrice du record du monde en 7’’67. Mais, épanouie et bien dans ses pointes, elle est bien décidée à ne pas laisser filer sa couronne sans combattre. « Être la championne du monde en titre, c’est une motivation supplémentaire, confiait la sociétaire du Lille Métropole Athlétisme. Les cartes ont été redistribuées, ça va hyper vite cette saison. Le mental était là, je suis super contente à l’idée d’être ici. Je profite du moment. Ça aide énormément et ça s’est ressenti dans ma course. »

Compper ne s’est pas posé de questions

Même plaisir côté Solenn Compper, pleine de peps sur la piste comme en dehors. Pour son premier grand championnat chez les grands, l’athlète de bientôt 29 ans s’est lâchée et a été récompensée, avec une excellente deuxième place dans sa course en 7’’ 96 derrière la Polonaise Pia Skrzyszowska, meilleur temps des séries en 7’’80. « J’avais de supers sensations à l’échauffement, donc je n’étais pas inquiète, confiait l’athlète de l’US Talence. Je suis très contente de ma prestation. Ce record, ce n’est pas une surprise. Avec mon coach, on savait que j’en étais capable. Depuis le début de saison, je courais pour descendre sous les 8’’. C’est tombé au bon moment. » Elle devra sans doute encore accélérer la cadence pour s’inviter en finale. « J’ai hâte et je ne mets pas de pression », promettait-elle, avec l’insouciance de ses premiers pas au niveau mondial chez les Bleus.

Le temps fort

Ilionis Guillaume finaliste

En difficulté au niveau de ses marques, Ilionis Guillaume a tout de même trouvé les ressources pour aller chercher une place de finaliste au triple saut dès ses premiers Mondiaux. La sauteuse du Stade Bordelais a réalisé sa meilleure performance au deuxième essai, en retombant dans le sable écossais à 14,01 m. Un résultat synonyme de huitième place, dans un concours dominé par l’impressionnante Dominiquaise Théa Lafond (15,01 m), qui lui laissait des « sentiments un peu mitigés » : « Je suis un peu déçue par la place et surtout par la performance. Je cherchais à faire beaucoup plus. Mais en même temps, je sais que je suis en train de me remettre bien. C’est un cap de passé. J’ai eu de bonnes sensations, j’ai de plus en plus confiance en moi. On va garder le positif. »

Et aussi

Gletty au mental

Il est écrit que rien ne sera facile pour Makenson Gletty lors de son heptathlon. Saignant sur 60 m haies, avec un chrono de 7’’82 à trois centièmes de son tout frais record personnel, le combinard du Nice Côte d’Azur Athlétisme a frôlé la correctionnelle à la perche. Pour son entrée dans le concours à 4,70 m dans cette épreuve qu’il redoute tant et qui lui avait coûté un zéro l’an dernier lors des Europe d’Istanbul, il a dû s’y reprendre à trois fois. Même scénario à 5,00 m, et même réussite sur le fil. La preuve d’un sacré tempérament. En échec à 5,10 m, l’élève de Rudy Bourguignon occupe la sixième place du classement général provisoire avec 5344 points, à plus de cent unités du troisième, le Norvégien Sander Skotheim (5457 pts). Un joli total, le deuxième de sa carrière, l’attend normalement à l’arrivée du 1000 m, à 21h45 ce soir.

A Glasgow, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr
Photos : S. Kempinaire / KMSP / FFA