Cyréna Samba-Mayela : « Ça a été magique ! »
C’est une Cyréna Samba-Mayela rayonnante qui s’est présentée devant la presse, dimanche soir à Glasgow, quelques minutes après avoir décroché la médaille d’argent en finale du 60 m haies en 7’’74 derrière Devynne Charlton, autrice d’un nouveau record du monde en 7’’65. Une récompense à laquelle s’est ajouté un record de France en 7’’73, établi en demi-finales et inférieur de cinq centièmes à l’ancienne marque de référence, qui était déjà la propriété de
la hurdleuse du Lille Métropole Athlétisme. La voici désormais neuvième meilleure performeuse mondiale de tous les temps, notamment devant une légende du calibre de Gail Devers.
Cyréna, dans quel état d’esprit avez-vous abordé ces Mondiaux de Glasgow ?
J’étais super contente d’être là. Ça m’a permis d’avoir l’esprit tellement libre qu’il n’y avait que l’inconscient qui courait. C’était trop bien. La série s’est super bien passée. Je n’étais pas totalement à 100 %, et j’ai augmenté l’intensité à chaque fois. En demi-finales, les sensations que j’ai ressenties ont confirmé les changements mis en place sur le plan technique.
Avez-vous été surpris par votre chrono lors de cette course puis en finale ?
Non, pas vraiment, car je n’étais pas forcément focus dessus. Il ne faut pas oublier qu’on était en championnat. J’étais concentrée sur l’importance de remporter chaque round (sic) et de juste appliquer ce que mon coach me disait de faire.
Comment avez-vous géré le laps de temps entre la demi-finale, où vous battez le record de France, et la finale ?
Les deux courses étaient très rapprochées, donc on n’avait que trente minutes en salle d’échauffement. Je suis restée concentrée et focus. Il ne fallait pas redescendre, mais garder de la stabilité et ne pas s’enflammer. J’ai écouté de la musique et j’ai conservé mon ‘’mood’’ super enjoué.
Vous avez vécu un dimanche de rêve ou presque…
Ça a été magique, encore une fois. Ça m’a tout de suite rappelé les conditions d’il y a deux ans, lors de mon titre de championne du monde. Je suis restée sur la même ligne. A l’origine, je ne devais même pas participer à la saison indoor, donc je suis super contente. Il y a eu plein de changements : mon départ aux Etats-Unis, un nouveau coach (elle s’entraîne à Orlando en Floride, sous la houlette de John Coghlan, NDLR), une nouvelle technique… On aurait pu s’attendre
à ce que ça ne paye pas tout de suite. Mais finalement, j’ai pu profiter et juste kiffer. On continue, c’est la préparation pour cet été.
Votre nouvel entraîneur était présent à Glasgow, ce qui n’était pas le cas aux championnats de France…
C’était plus rassurant pour moi. C’est bien d’avoir à ses côtés la personne avec laquelle on travaille toute la saison. Lui aussi était super content, on a parlé de tout et de rien pendant la journée. Il était très optimiste par rapport à ce championnat, il savait que ça allait très bien se passer.
Vous avez pris de très bons départs en séries et demi-finale. En finale, vous vous êtes retrouvée à côté de la recordwoman du monde, Devynne Charlton. Vous êtes-vous sentie un peu plus sous pression ?
Je respecte totalement ce qu’elle a réalisé. Elle a été très constante toute la saison. Moi, j’arrivais à peine, j’ai commencé l’hiver en 8’’18 et je suis descendue petit à petit. J’ai encore des progrès à faire. Je n’ai pas la même expérience qu’elle.
Se retrouver à nouveau dans la course pour une médaille mondiale, ça booste pour la suite ?
Toujours ! C’est forcément encourageant et c’est une prise d’expérience. Être aux côtés de ces filles me permet de comprendre encore plus comment elles courent et d’en rencontrer de nouvelles. C’est une préparation pour Paris, je continue à prendre des marques.
Vous dites qu’il y a beaucoup de similarité entre Glasgow et les Mondiaux de Belgrade, il y a deux ans. Avez-vous tout de même l’impression d’être devenue une nouvelle personne ?
Nouvelle, pas forcément. Mais on va dire que je développe d’autres aspects de ma personnalité et de ma technique, en travaillant avec quelqu’un d’autre et en évoluant dans un nouvel environnement. J’ai 23 ans, je continue mes découvertes, tout simplement.
A Glasgow, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr Photos : S. Kempinaire / KMSP / FFA
|