A neuf jours du coup d’envoi des épreuves d’athlétisme aux Jeux olympiques, Athle.fr vous propose le premier volet de sa présentation de la délégation française, famille par famille. Coup de projecteur sur les hommes et femmes les plus rapides de France, engagés sur 100 m, 200 m et 400 m.

100 m Femmes

Seule Française engagée sur la ligne droite, Gemima Joseph a passé la vitesse supérieure en 2024, en faisant passer progressivement son record de 11’’35 à 11’’01. En tête de la finale des championnats d’Europe à Rome pendant soixante mètres, la Guyanaise du Rou Kou peut s’appuyer sur une mise en action redoutable, et en tirer profit à condition de ne pas se crisper en fin de course. Dix-huitième aux bilans mondiaux à trois par pays, l’élève de Katia Benth et Gaëtan Tariaffe a les demi-finales dans le viseur. Un chrono sous les 11’’, que seules Christine Arron, Muriel Hurtis et Marie-José Pérec ont réussi en France, lui serait fort utile dans cette optique. Il faudra pour cela qu’elle soit pleinement remise de son alerte musculaire apparue à la Diamond League de Londres le week-end dernier. L’Américaine Sha’Carri Richardson, championne du monde en titre, sera la favorite numéro 1 pour la succession d’Elaine Thompson-Herah, absente pour cause de blessure.

200 m Femmes

Elles sont deux Tricolores à se lancer à l’assaut du demi-tour de piste au Stade de France. Demi-finaliste à Tokyo en 2021, à 19 ans seulement, Gemima Joseph retente sa chance, cette fois accompagnée d’Hélène Parisot. ‘’Mima’’ a couru en 22’’57 lors des Jeux de Guyane au mois d’avril, et a remporté les championnats de France de la spécialité. Elle figure à la dix-huitième place du bilan mondial 2024, à trois par pays. La Francilienne de 31 ans, désormais installée en Suisse depuis l’été 2023, a connu une progression fulgurante cette année, et a battu trois fois son record lors des championnats d’Europe de Rome début juin. Elle a ainsi achevé son aventure italienne avec une médaille de bronze autour du cou, et une marque de référence à 22’’63. Les billets pour les demi-finales se négocieront de façon quasi-certaine sous les 23’’, et une place parmi les huit finalistes exigera probablement un chrono sous les 22’’50. Un joli challenge en perspective pour les deux Françaises, puisqu’aucune Bleue n’y est parvenue depuis Marie-José Pérec et son sacre à Atlanta en 1996.

200 m Hommes

Le sprint masculin est en plein renouveau dans l’Hexagone, et deux de ses fers de lance sont alignés en individuel sur 200 m. Sélectionné au sein de relais 4x100 m à Tokyo, Ryan Zeze (26 ans) a frappé fort le 14 juillet en devenant le troisième Français sous les 20’’, après Christophe Lemaitre et son frère Meba-Mickael. Comme son aîné, c’était à La-Chaux-de-Fonds (Suisse), le paradis des sprinters depuis quelques années. Ses 19’’90 le classent au sixième rang mondial à trois par pays, et peuvent lui permettre de rêver d’une finale olympique à la maison, à condition de reproduire le même niveau de performance au niveau de la Seine, à défaut de la mer. Son camarade d’entraînement aux Etats-Unis, au sein du groupe de Mickaël Hanany, Pablo Mateo, sera également de la partie. Très en forme en début de saison, il a couru en 20’’03 le 30 mars à Austin (Texas), ce qui le place au dix-septième rang des engagés. Depuis, il a enchaîné deux finales européennes sur 100 m et 200 m, malgré un contexte familial endeuillé, et a remporté les championnats de France sur la ligne droite. A 23 ans, il s’apprête à découvrir les Jeux olympiques, dans une épreuve dont l’Américain Noah Lyles est attendu comme l’une des grandes stars de la compétition.

400 m Hommes

Premier Français engagé en individuel sur le tour de piste masculin depuis Leslie Djohne en 2008 à Pékin, Gilles Biron a du pain sur la planche. Le coureur de Madinina Athlétisme arrivera en confiance, puisqu’il vient d’égaler son record à La Chaux-de-Fonds le 14 juillet, en 45’’05. Trente-septième des bilans annuels, le Martiniquais installé à Lyon sait qu’il devra probablement courir en moins de 45’’ pour atteindre les demi-finales de son épreuve. Seuls Leslie Djhone et Marc Raquil y sont parvenus en France, et la dernière fois remonte à 2010 (Djhone aux championnats d’Europe à Barcelone). La bonne nouvelle, c’est qu’avec l’apparition des courses de repêchage, Gilles Biron aura deux chances à sa disposition pour y parvenir, et l’appui d’un public acquis à sa cause. Au vu des listes de départ, dominées par l’Anglais Matthew Hudson-Smith et l’Américain Quincy Hall, la densité du plateau lui offrira une opposition homogène et une belle bagarre, dès son entrée en lice. Tout pour créer une bonne surprise, en somme.

Etienne Nappey pour athle.fr