A moins d’une semaine du coup d’envoi des épreuves d’athlétisme aux Jeux olympiques, Athle.fr vous propose le quatrième volet de sa présentation de la délégation française, famille par famille. Coup de projecteur sur les fondeurs et marathoniens engagés.

5 000 m Femmes

A l’aise sur toutes les distances, du 800 m au 10 km en passant par le cross, Sarah Madeleine a réalisé des débuts remarqués sur 5000 m cet été. Lors des Europe de Rome, son premier grand championnat chez les seniors à 25 ans, la sociétaire de l’Entente Franconville Cesame Val d’Oise entraînée par Bastien Perraux dans la banlieue lyonnaise a plus que tenu son rang, en terminant finaliste en 15’02’’56, son record personnel. Championne de France Elite haut la main dans la foulée à Angers, l’étudiante en école d’ingénieurs sera seulement la troisième Bleue à disputer les douze tours et demi aux Jeux olympiques, après Yamna Belkacem (2000) et Margaret Maury (2004). Cette dernière avait réussi à entrer en finale (11e). Rééditer pareille performance serait un exploit, sur une distance où l’on retrouvera les trois femmes les plus rapides de l’histoire et quatre championnes du monde, parmi lesquelles la recordwoman du monde Faith Kipyegon (Kenya) et la tenante du titre Sifan Hassan (Pays-Bas).

10 000 m Femmes

Alessia Zarbo est l’invitée surprise de la sélection tricolore. Inspirée par Yann Schrub, qui avait décroché son billet pour le 10 000 m des Mondiaux de Budapest par l’intermédiaire du World Cross-Country Tour, la Niçoise a fait de même pour le rendez-vous olympique en se classant sixième de ce circuit. Le tout malgré une fracture de fatigue qui l’a obligée à faire preuve de prudence tout au long de sa préparation. Elle compte bien tout donner sur la piste violette du Stade de France. Côté têtes d’affiche, la configuration est la même que sur 5000 m avec un match Kenya-Ethiopie, lors duquel on devrait notamment retrouver aux avant-postes Beatrice Chebet (28’54’’14), toute fraiche recordwoman du monde, et Gudaf Tsegay, sa principale adversaire.

Marathon Femmes

Elles seront trois Bleues au départ du marathon olympique le 11 août au matin, dernière épreuve au programme de l’athlétisme lors de ces Jeux olympiques 2024. Trois tickets arrachés de haute lutte, dans une discipline en plein boom dans l’Hexagone. La recordwoman de France Méline Rollin (2h24’12’’), Mekdes Woldu (2h24’43’’) et Mélody Julien (2h25’00’’) ont pu se tester lors du semi des championnats d’Europe de Rome et partiront à l’assaut d’un parcours très accidenté, qui pourrait entraîner des défaillances parmi des favorites comme la recordwoman du monde Tigist Assefa (Ethiopie) ou la tenante du titre Peres Jepchirchir (Kenya). Les Tricolores ont eu l’occasion de le reconnaitre minutieusement, un atout non négligeable.

5 000 m Hommes

Avec Hugo Hay et Jimmy Gressier, 27 ans tous les deux et sélectionnés en 2021 pour les Jeux olympiques de Tokyo, ainsi que Yann Schrub, un an de plus au compteur et vice-champion d’Europe sur la distance, les Bleus peuvent s’appuyer sur des athlètes d’expérience, qui ont l’habitude des courses de grands championnats. Si le dernier nommé a connu une saison quasi parfaite, déjà récompensée par un record personnel (13’04’’27), une médaille d’argent à Rome et un titre national à Angers, l’été a été plus agité pour ses deux coéquipiers. Freiné par des pépins physiques, Hugo Hay n’a disputé qu’une compétition cet été, avec une troisième place sur 5000 m lors des France Elite. Jimmy Gressier a, lui, amélioré son propre record de France en 12’54’’97 fin mai, mais a dû se contenter de la cinquième place aux Europe, gêné par une tendinite au tendon d’Achille. Après avoir dû lever le pied pendant quelques jours, le Nordiste a pu reprendre l’entraînement à 100 % et enchaîner ces dernières semaines les kilomètres à Font-Romeu. Les trois fondeurs peuvent légitimement viser la qualification en finale, sur une distance où le champion du monde norvégien Jakob Ingebrigsen défie le champion olympique en titre, l’Ougandais Joshua Cheptegei.

10 000 m Hommes

On prend (presque) les mêmes et on recommence. Si Hugo Hay ne s’alignera pas sur les vingt-cinq tours de piste, Yann Schrub et Jimmy Gressier s’attaquent à ce redoutable enchaînement, qui débutera d’ailleurs par la plus longue des deux distances. C’est d’ailleurs peut-être sur 10 000 m qu’ils ont la plus belle carte à jouer, comme le prouve la neuvième place de Yann Schrub aux Mondiaux de Budapest l’an dernier, tout près d’accrocher une place de finaliste sous le cagnard hongrois. Duel attendu entre l’Ethiopien Yomif Kejelcha, meilleur performeur mondial de l’année (26’31’’01), et l’Ougandais Joshua Cheptegei, recordman du monde mais qui n’a pas encore disputé de 10 000 m en 2024.

Marathon Hommes

Le meilleur résultat d’un Tricolore au XXIe siècle reste la huitième place de Mohamed Ouaadi à Sydney en 2000. Un joli challenge à relever pour le trio français en lice sur les 42,195 km, composé du recordman de France Morhad Amdouni, de Nicolas Navarro et de Felix Bour. Il y a trois ans à Sapporo (Japon), le premier nommé avait terminé dix-septième, après avoir longtemps joué les premiers rôles dans le peloton de tête. Comme leurs homologues féminines, les Bleus ont pu prendre leurs marques sur le parcours et rêvent de jouer les trouble-fêtes lors d’une course qui réunira deux légendes de l’athlétisme, le double tenant du titre kényan Eliud Kipchoge, et l’Ethiopien Kenenisa Bekele.

Florian Gaudin-Winer pour athle.fr